Ectoparasites

Bourée Patrice

Description

Les ectoparasites sont des arthropodes qui provoquent de simples nuisances ou qui peuvent inoculer des maladies tout en restant à l’extérieur du corps. Ils peuvent jouer un rôle d’hôtes obligatoires de parasites ou de vecteurs de divers agents pathogènes (parasites, bactéries, virus) (Tableau S32-P04-C15-I). Ces arthropodes vivent sur l’homme pour se nourrir, la durée du repas sanguin étant très variable selon les arthropodes : les moustiques piquent rapidement et les tiques restent attachées sur la peau plusieurs heures.

Sujets

• Maladie infectieuse

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2020
• Nombre de lectures: 1
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

1

Maladies infectieuses

Chapitre S32-P04-C15 Ectoparasites

P CE B OURÉ ATRI E

0 5 01 0

15 C - P04 2- S3

Les ectoparasites sont des arthropodes qui provoquent de simples nuisances ou qui peuvent inoculer des maladies tout en restant à l’exté- rieur du corps. Ils peuvent jouer un rôle d’hôtes obligatoires de para- sites ou de vecteurs de divers agents pathogènes (parasites, bactéries, virus) (Tableau S32-P04-C15-I). Ces arthropodes vivent sur l’homme pour se nourrir, la durée du repas sanguin étant très variable selon les arthropodes : les moustiques piquent rapidement et les tiques restent attachées sur la peau plusieurs heures.

Généralités

Structure générale

Les arthropodes n’ont pas de squelette interne, mais sont maintenus par un exosquelette chitineux rigide. De ce fait, une croissance conti- nue n’est pas possible et ces animaux doivent donc muer, en formant

Tableau S32-P04-C15-I Principaux arthropodes vecteurs. Mode Nombre Arthropodes de Maladies d’espèces transmission Moustiques : 3 500 Piqûre Paludisme Anophèles, Filarioses Culex,Arboviroses : Mansonia,dengue, Zika, Ædeschikungunya, fièvre jaune…

Phlébotomes

Simulies

Taons

Glossines

Anoploures : poux

Siphonaptères : puces

Hétéroptères : punaises

Acariens : ixodidés, argasidés

S32P04C15

6 000

1 300

3 500

33

500

2 500

30 000

50 000

Piqûre

Piqûre

Piqûre

Piqûre

Déjection Écrasement

Piqûre Déjections Ingestion

Déjections

Morsures

Leishmanioses, viroses, bartonellose

Onchocercose

Filariose àLoa loa

Trypanosomoses

Rickettsioses Borréliose

Peste Rickettsioses Tæniose

Maladie de Chagas

Rickettsioses, viroses Borrélioses, babésiose

une nouvelle cuticule souple sous l’ancienne. Puis ils sortent de leur ancienne cuticule et grossissent rapidement tandis que la nouvelle cuti- cule durcit. Il s’agit d’animaux à sexes séparés, avec des mâles et des femelles, ces dernières émettant des œufs ou des larves. Le dévelop- pement des arthropodes passe par les stades successifs de : œuf, larve, nymphe (ces deux passages pouvant comporter plusieurs stades), puis imago ou adulte. Ces différents stades doivent se nourrir aux dépens de leur hôte pour poursuivre leurs mues [12]. Le mode de piqûre varie selon les espèces, en fonction du nombre et de la constitution de chacune. Ainsi, les moustiques enfoncent leur trompe dans la peau jusqu’à un capillaire, les taons provoquent un hématome qu’ils aspirent et les acariens injectent leur salive pour digé- rer les tissus qu’ils peuvent alors aspirer (dans ce cas, il est préférable de parler de morsure). Selon l’arthropode, la salive est plus ou moins toxique et allergisante, expliquant la variété de réactions en fonction de l’arthropode et du degré de sensibilisation du sujet piqué. Après la piqûre, les agents pathogènes absorbés par l’arthropode subissent des transformations pendant plusieurs jours pour devenir infestants et être inoculés lors d’un prochain repas sanguin. Les arthropodes regroupent les acariens et les insectes. Les acariens sont des animaux terrestres, au corps globuleux sans segmentation visible, pourvus de 4 paires de pattes (au stade adulte) et d’un orifice buccal muni de chélicères. Les insectes sont des animaux dont les larves sont aquatiques et les adultes aériens avec un corps segmenté (tête, tho- rax, abdomen), 3 paires de pattes et des ailes [11].

Mesures générales de protection

La protection contre ces arthropodes est difficile et comporte des mesures individuelles (moustiquaires, répulsifs) et collectives (assèche- ment des zones marécageuses, suppression des gîtes larvaires : vieux réci- pients, vieux pneus, pots de fleurs…). Les insecticides (organochlorés, organophosphorés, carbamates, pyréthrines et pyréthrinoïdes) répandus à la surface de l’eau ont pour but d’asphyxier les larves. Ils sont utilisés à domicile en tortillons, diffuseurs électriques ou en bombes aérosol. Les répulsifs (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide [DEET], diméthyl- phtalate [DMP], 35/35, pipéridine), à appliquer sur la peau ou les vête- ments, agissent sur l’appareil olfactif des insectes durant quelques heures et doivent être répétés en cas de sudation importante [7]. La femme enceinte peut utiliser du DEET à 30 %, de l’IR3535 ou de la picaridine à 20 %. Chez l’enfant, le DEET à 10 % ou l’IR3535 à 20 % est utilisable à partir de l’âge de 6 mois et ces mêmes produits sont utilisables à la concentration de 20 à 30 % à partir de l’âge de 1 an [8]. Les méthodes biologiques par des prédateurs des larves (poissons, crustacés, champignons), par des bacilles (B. thuringiensis), par des lâchers de mâles stériles posent des problèmes pratiques importants. En outre, pour qu’une lutte contre un arthropode soit efficace, il faut qu’elle soit intégrée dans une étude épidémiologique et écologique du milieu et qu’elle soit maintenue, en sachant que toute interruption risque d’en annihiler les effets.

Acariens

Il existe de très nombreux acariens, mais ne sont étudiés ici que les acariens d’intérêt médical. La classification est effectuée sur les stig- mates et la taille des adultes (Tableau S32-P04-C15-II) :