Électromyographie
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Électromyographie , livre ebook

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Description

Si les nerfs et les muscles fonctionnent électriquement, on doit pouvoir dépister et évaluer leurs affections par des anomalies de leur fonctionnement électrique. Tel est le principe de l’électrodiagnostic qui, de fait, joue un rôle irremplaçable depuis le XIXe siècle dans l’individualisation et le suivi de la plupart des affections neuromusculaires.Place des techniques électromyographiques par rapport à l’examen cliniqueOn regroupe sous le même terme d’électromyographie (EMG, on dit aussi électroneuromyographie [ENMG]) plusieurs méthodes complémentaires employées successivement au cours d’un examen : les techniques de stimulo-détection (étude de la conduction motrice et sensitive, étude de la transmission neuromusculaire) consistent à stimuler et à enregistrer les nerfs et les muscles par des électrodes de surface, de façon à apprécier de façon globale les propriétés fonctionnelles d’un nerf ou d’un muscle ; l’examen de détection à l’aiguille, effectué si nécessaire en dernière partie de l’examen, étudie l’innervation fonctionnelle fine des muscles. La compréhension de la physiologie et les matériels modernes permettent maintenant de rendre tous les gestes indolores pour peu qu’on s’en soucie, et ce, sans nuire, au contraire, à la qualité des signaux recueillis.Les diverses techniques visent toutes d’une manière ou d’une autre à mettre en évidence des signes électrophysiologiques qui permettent avant tout de rattacher les symptômes et les signes cliniques à des atteintes objectives des nerfs et des muscles, mais leur intérêt est aussi de pouvoir forcer des tableaux cliniques apparemment semblables à s’individualiser en affections différentes. L’examen se déroule dans l’esprit d’une véritable enquête sémiologique visant à prolonger, par des moyens d’investigation électrique, l’examen clinique et l’évaluation des hypothèses diagnostiques. Loin de récuser le vécu du malade ou la clinique, cette approche fonctionnelle se place sous les symptômes et les signes cliniques : elle cherche à déterminer si le point de vue électrophysiologique révèle quelque chose qui puisse rendre compte de ceux-ci et en livrer une compréhension physiopathologique. S’il ne révèle rien, ce n’est pas que le patient n’a rien, mais que ce qu’il a − quoi que ce soit − échappe au point de vue particulier donné par l’électricité.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S14-P02-C04 Électromyographie
E F MMANUEL OURNIER
0 004
4 0 C 2 0 P 14 S
Si les nerfs et les muscles fonctionnent électriquement, on doit pou-voir dépister et évaluer leurs affections par des anomalies de leur fonc-tionnement électrique. Tel est le principe de l’électrodiagnostic qui, de e fait, joue un rôle irremplaçable depuis leXIXsiècle dans l’individuali-sation et le suivi de la plupart des affections neuromusculaires.
Place des techniques électromyographiques par rapport à l’examen clinique
On regroupe sous le même terme d’électromyographie (EMG, on dit aussi électroneuromyographie [ENMG]) plusieurs méthodes complé-mentaires employées successivement au cours d’un examen : les tech-niques destimulo-détection(étude de la conduction motrice et sensitive, étude de la transmission neuromusculaire) consistent à stimuler et à enre-gistrer les nerfs et les muscles par des électrodes de surface, de façon à apprécier de façon globale les propriétés fonctionnelles d’un nerf ou d’un muscle ; l’examen dedétectionà l’aiguille, effectué si nécessaire en dernière partie de l’examen, étudie l’innervation fonctionnelle fine des muscles. La compréhension de la physiologie et les matériels modernes permettent maintenant de rendre tous les gestes indolores pour peu qu’on s’en soucie, et ce, sans nuire, au contraire, à la qualité des signaux recueillis [2]. Les diverses techniques visent toutes d’une manière ou d’une autre à mettre en évidence dessignes électrophysiologiquesqui permettent avant tout de rattacher les symptômes et les signes cliniques à des atteintes objectives des nerfs et des muscles, mais leur intérêt est aussi de pouvoir forcer des tableaux cliniques apparemment semblables à s’individuali-ser en affections différentes. L’examen se déroule dans l’esprit d’une véritable enquête sémiologique visant à prolonger, par des moyens d’investigation électrique, l’examen clinique et l’évaluation des hypo-thèses diagnostiques. Loin de récuser le vécu du malade ou la clinique, cette approche fonctionnelle se place sous les symptômes et les signes cliniques : elle cherche à déterminer si le point de vue électrophysiolo-gique révèle quelque chose qui puisse rendre compte de ceux-ci et en livrer une compréhension physiopathologique. S’il ne révèle rien, ce n’est pas que le patient n’a rien, mais que ce qu’il a − quoi que ce soit − échappe au point de vue particulier donné par l’électricité.
Sémiologie des techniques élémentaires
Par la variété de ses techniques, l’examen électrophysiologique suit et complète l’examen clinique dans ses différentes dimensions, étude de la motricité, de la sensibilité et des réflexes. Pratiquement toutes les régions du corps peuvent être explorées par ces techniques, à condition d’adapter celles-ci à l’anatomie [4].
Étude de la conduction nerveuse motrice
Cette étude vise à dépister des anomalies du fonctionnement des fibres nerveuses motrices. Le principe est de délivrer une stimulation
S14P02C04  Électromyographie
électrique à un nerf (une impulsion brève, de 0,3 à 1 ms de durée) et d’enregistrer par des électrodes de surface les réponses induites dans l’un des muscles du territoire nerveux. Des règles méthodologiques strictes doivent être suivies pour ne pas fabriquer des anomalies en cherchant à les révéler. Leur respect fait de l’étude de la conduction motrice un examen aux résultats très reproductibles [3, 6, 7]. Deux principaux paramètres sont mesurés pour chaque réponse musculaire enregistrée. L’amplitudela réponse (normalement de de l’ordre de la dizaine de mV) reflète le nombre de fibres fonctionnelles dans le segment nerveux étudié. Lalatenced’apparition de la réponse, mesurée en ms, reflète la vitesse de conduction des fibres nerveuses. Il est en général relativement facile de stimuler les nerfs dans leurs por-tions distales. Lorsqu’un nerf peut être stimulé en des points plus proximaux de son trajet (étude étagée), on calcule le rapport d’ampli-tude et lavitesse de conduction motrice(VCM) des réponses dans les seg-ments nerveux compris entre deux points de stimulation successifs (normalement de l’ordre de 50-55 m/s). La mesure de ces paramètres permet d’identifier les pathologies par les principaux signes suivants (Figure S14-P02-C04-1) : – unallongement de latenceou uneréduction de la vitesse de condu-ction motricerévèlent les affections qui ralentissent la conduction des fibres nerveuses, notamment les démyélinisations ; – uneréduction d’amplitude distale détecte les affections qui réduisent le nombre de fibres nerveuses fonctionnelles, notamment par dégénérescence axonale ; – une réduction isolée d’amplitude dans la traversée d’un segment nerveux témoigne d’unbloc de conduction, c’est-à-dire d’une suspen-sion locale de la conduction de fibres qui n’ont pas dégénéré (puisqu’elles restent excitables et conductrices en aval du bloc). Aussi utile soit-il au diagnostic, un ralentissement de conduction n’entraîne pas, par lui-même, de déficit moteur. Seule la mise en évi-dence d’une réduction d’amplitude ou d’un bloc de conduction per-met de rendre compte d’une faiblesse musculaire et éventuellement d’une amyotrophie [3]. L’étude peut être complétée par une étude de laconduction proximale visant à explorer les parties proximales des nerfs et les racines, inacces-sibles à la stimulation électrique directe. Le principe est d’analyser des réponses musculaires tardives (réflexes H, ondes F) provoquées par une stimulation nerveuse périphérique, mais passant par les racines et la moelle avant de parvenir au muscle. L’état de la conduction proxi-male est apprécié par la mesure de l’amplitude et de la vitesse de surve-nue de ces réponses.
Étude de la transmission neuromusculaire
Du côté du muscle, l’étude de la conduction motrice peut être pro-longée par une étude de la transmission neuromusculaire qui s’effectue en activant le nerf avec une série de cinq à dix stimulations répétées à 3 Hz (technique de stimulation nerveuse répétitive). L’épreuve a pour effet de réduire la quantité d’acétylcholine libérée à la jonction neuro-musculaire, ce qui est sans conséquence chez les sujets normaux (marge de sécurité). En revanche, l’épreuve détermine une réduction progres-sive d’amplitude des réponses musculaires dans les syndromes myasthéniques où la transmission neuromusculaire est altérée (Figure S14-P02-C04-2a et b). Cedécrémentpeut rendre à 3 Hz compte de la fatigabilité éprouvée par les patients [3, 7].
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