Endométriose digestive
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Endométriose digestive , livre ebook

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Description

L’endométriose est une maladie fréquente qui touche 8 à 10 % des femmes en âge de procréer [38]. Elle est responsable de douleurs pelviennes chroniques et d’infertilité, et représente à ce titre un handicap durable dans la vie des malades avec des conséquences majeures sur leur vie sociale, professionnelle et sur leur vie de couple [30]. Elle constitue un problème de santé publique tant par sa forte incidence que par le coût considérable qu’elle engendre pour la société, estimé à plus de 2 800 : par individu et par an aux États-Unis [69]. Les atteintes digestives concernent 8 à 12 % des endométrioses [8] et s’observent majoritairement dans le cadre d’une endométriose pelvienne profonde, qui est une forme sévère et multifocale d’endométriose. Les localisations préférentielles sont le rectum, le sigmoïde et la région iléocolique droite. Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de la maladie, hormis l’exérèse chirurgicale des lésions. Les traitements médicaux utilisés reposent sur une hormonothérapie visant à bloquer la fonction ovarienne dont l’effet n’est que suspensif et transitoire. La connaissance des mécanismes à l’origine de la maladie endométriosique progresse cependant et des études expérimentales ont ouvert d’autres perspectives thérapeutiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 3
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Gastroentérologie
Chapitre S12P07C06 Endométriose digestive
M L B D AHAUT ECONTE ET ERTRAND OUSSET
0 7 0 0
06 C 7 0 P 2 S1
L’endométriose est une maladie fréquente qui touche 8 à 10 % des femmes en âge de procréer [38]. Elle est responsable de douleurs pel-viennes chroniques et d’infertilité, et représente à ce titre un handicap durable dans la vie des malades avec des conséquences majeures sur leur vie sociale, professionnelle et sur leur vie de couple [30]. Elle constitue un problème de santé publique tant par sa forte incidence que par le coût considérable qu’elle engendre pour la société, estimé à plus de 2 800 : par individu et par an aux États-Unis [69]. Les atteintes digestives concernent 8 à 12 % des endométrioses [8] et s’observent majoritairement dans le cadre d’une endométriose pelvienne pro-fonde, qui est une forme sévère et multifocale d’endométriose. Les localisations préférentielles sont le rectum, le sigmoïde et la région iléo-colique droite. Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de la mala-die, hormis l’exérèse chirurgicale des lésions. Les traitements médicaux utilisés reposent sur une hormonothérapie visant à bloquer la fonction ovarienne dont l’effet n’est que suspensif et transitoire. La connais-sance des mécanismes à l’origine de la maladie endométriosique pro-gresse cependant et des études expérimentales ont ouvert d’autres perspectives thérapeutiques.
Description générale de l’endométriose
Définitions L’endométriose se définit comme la présence ectopique de tissu endométrial fonctionnel en dehors de la cavité utérine, situé à distance de l’endomètre, et sans connexion avec lui. Chez les malades endomé-triosiques, l’endomètre situé en position normale est appelé endomètre eutopique et les lésions d’endométriose sont désignées sous le nom d’endomètre ectopique. L’endomètre ectopique reste sensible aux variations hormonales du cycle menstruel, comme l’endomètre euto-pique. Ainsi la chute brutale des taux plasmatiques d’œstrogènes et de progestérone à la fin de la phase lutéale provoque-t-elle une desquama-tion des cellules épithéliales et la survenue d’un saignement, aussi bien dans l’endomètre eutopique que dans l’endomètre ectopique. Ce sai-gnement qui se reproduit à chaque période menstruelle aboutit à une inflammation chronique dont la traduction clinique est la survenue de douleurs pelviennes cycliques à recrudescence per menstruelle. L’endo-métriose est ainsi considérée comme une maladie bénigne, chronique, inflammatoire et œstrogéno-dépendante [12]. Elle est caractérisée par une grande hétérogénéité clinique et anatomique permettant de distin-guer l’endométriose péritonéale superficielle, l’endométriose ovarienne et l’endométriose pelvienne profonde. L’endométriose péritonéale superficielle se manifeste sous la forme d’implants péritonéaux superficiels blanchâtres ou bleutés préférentiel-lement localisés dans le pelvis. L’endométriose ovarienne réalise des kystes ovariens endométrio-siques ou « endométriomes », dont le contenu hématique est caracté-risé par sa couleur chocolat.
S12P07C06
Culdesac vaginal postérieur
Rectum
Ligaments utérosacrés
Figure S12P07C061Coupe sagittale d’un bassin féminin. Nodule d’endo-métriose profonde situé en regard du torus utérin, au-dessus de la cloison rectovaginale.
L’endométriose pelvienne profondeinfiltre la musculeuse des organes pelviens [17] à partir d’une lésion initiale située en position rétrocervi-cale, au-dessus de la cloison rectovaginale, en regard du torus utérin [21]. Elle atteint par ordre de fréquence décroissante les ligaments utéro-sacrés, le cul-de-sac vaginal postérieur et la face antérieure du rectum [19] (Figure S12-P07-C06-1). En cas de développement laté-ral du nodule dans le paramètre, on peut observer une atteinte urété-rale extrinsèque voire intrinsèque avec une infiltration de la musculeuse urétérale, responsable d’une urétérohydronéphrose. L’endométriose vésicalede l’infiltration en profondeur d’un provient nodule endométriosique du cul-de-sac inter-vésico-utérin. On peut défi-nir plusieurs stades de la maladie où les différentes formes d’endomé-triose peuvent coexister [22, 70, 71]. Le stade I associe des lésions d’endométriose péritonéale superficielle, une atteinte annexielle (endo-métriome et/ou hématosalpinx) et une adénomyose. Le stade II associe des lésions du stade I avec des lésions d’endométriose pelvienne pro-fonde en dehors d’une atteinte rectale. Le stade III associe une atteinte rectale aux lésions précédentes et le stade IV est marqué par une atteinte urologique (vessie, uretères) et/ou une atteinte digestive multiple (sig-moïde, région iléo-colique droite) et/ou une atteinte neurovasculaire postéro-latérale dans la lame sacro-recto-génito-vésico-pubienne.
Épidémiologie
L’endométriose est une maladie fréquente et universellement répan-due. Sa prévalence est difficile à évaluer de façon précise en raison d’un diagnostic histologique qui ne peut être établi qu’au décours d’une lapa-roscopie. On estime néanmoins qu’elle concerne 8 à 10 % des femmes en âge de procréer [38]. Sa prévalence est de 0,5 à 5 % dans la population des femmes fertiles et de 25 à 40 % dans la population des femmes infer-tiles [60]. Sa fréquence serait plus importante chez les femmes asiatiques
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