Entéropathies médicamenteuses de l’adulte
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Entéropathies médicamenteuses de l’adulte , livre ebook

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Description

Les effets indésirables des médicaments sur l’intestin grêle et le côlon revêtent des aspects cliniques peu spécifiques, en rapport avec des affections et des mécanismes très divers. L’identification des risques tels que ceux rencontrés avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les inhibiteurs de la pompe à protons, le nicorandil ou l’olmésartan montrent que les entéropathies représentent désormais un aspect important de la iatrogénie médicamenteuse. La fréquence de ces effets indésirables semble en augmentation, même si elle est difficilement chiffrable.La diarrhée non spécifique induite par les médicaments et les complications graves des médicaments constipants sont présentées dans les deux premiers paragraphes. Dans ce chapitre sont également abordées les colites et autres entéropathies médicamenteuses.DiarrhéeL’induction de diarrhée a été décrite pour plus de 700 médicaments [8]. En dehors de ceux impliqués dans des affections plus « spécifiques » (colites microscopiques, colites infectieuses, pseudo-maladie cœliaque) et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (voir « Cas particuliers de médicaments »), les principaux médicaments pourvoyeurs de diarrhée sont regroupés dans le Tableau S12-P05-C20-I. Le traitement des diarrhées repose sur la prise en charge des pertes hydro-électrolytiques, l’administration d’antibiotique si nécessaire, et d’un antidiarrhéique, sachant que pour les diarrhées des chimiothérapies, le lopéramide est moins efficace que l’octréotide [29].

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S12-P05-C20 0 0 2 00 Entéropathies médicamenteuses de l’adulte C20 5- P0 2- 1 S
LAURENMOACH CE ON
Les effets indésirables des médicaments sur l’intestin grêle et le côlon revêtent des aspects cliniques peu spécifiques, en rapport avec des affec-tions et des mécanismes très divers. L’identification des risques tels que ceux rencontrés avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les inhibi-teurs de la pompe à protons, le nicorandil ou l’olmésartan montrent que les entéropathies représentent désormais un aspect important de la iatro-génie médicamenteuse. La fréquence de ces effets indésirables semble en augmentation, même si elle est difficilement chiffrable. La diarrhée non spécifique induite par les médicaments et les com-plications graves des médicaments constipants sont présentées dans les deux premiers paragraphes. Dans ce chapitre sont également abordées les colites et autres entéropathies médicamenteuses.
Diarrhée
L’induction de diarrhée a été décrite pour plus de 700 médicaments [8]. En dehors de ceux impliqués dans des affections plus « spéci-fiques » (colites microscopiques, colites infectieuses, pseudo-maladie cœliaque) et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (voir« Cas parti-culiers de médicaments »), les principaux médicaments pourvoyeurs de diarrhée sont regroupés dans le tableau S12-P05-C20-I. Le traite-ment des diarrhées repose sur la prise en charge des pertes hydro-électrolytiques, l’administration d’antibiotique si nécessaire, et d’un antidiarrhéique, sachant que pour les diarrhées des chimiothérapies, le lopéramide est moins efficace que l’octréotide [29].
Complications liées à une constipation : pseudo-obstruction colique et entérocolite nécrosante de l’adulte
Pseudo-obstruction colique aiguë
Le tableau de pseudo-obstruction colique aiguë (ou syndrome d’Ogilvie) consiste en la dilatation massive du côlon (cæcum ou ensemble du cadre colique) en l’absence de toute obstruction méca-nique. L’évolution est le plus souvent favorable sous traitement médi-cal mais peut être compliquée de perforation(s) par ischémie du côlon distendu, particulièrement quand le diamètre cæcal dépasse 12 cm. Elle survient plus volontiers chez des patients hospitalisés, à prédomi-nance masculine, âgés de plus de 60 ans. Elle est favorisée par diverses conditions médicales et chirurgicales. Un élément iatrogène, dû aux médicaments qui ralentissent le transit par une action sur le système nerveux autonome ou les fibres musculaires lisses, est retrouvé la plu-part du temps [25]. Il s’agit essentiellement des divers groupes de médicaments possédant des propriétés anticholinergiques, des opioïdes, et de certains neurotoxiques (Tableau S12-P05-C20-II).
S12P05C20  Entéropathies médicamenteuses de l’adulte
Tableau S12-P05-C20-I
Groupes de médicaments
(1) Médicaments inducteurs de diarrhées .
Médicaments
Laxatifs Lactulose, mannitol, sorbitol, polyéthylène glycol, osmotiques sels de magnésium Autre agent osmotique : acarbose Laxatifs Phénolphtaléine, anthraquinone (séné, aloès, cascara, stimulants rhubarbe) et ses dérivés (diacéréine), bisacodyl, huile de ricin À terme : mélanose colorectale avec les anthraquinones Complication, avec prédominance féminine : maladie par abus de laxatifs : hypokaliémie, hypoalbuminémie Autres stimulants Macrolides, surtout érythromycine de la motricité Cisapride gastro- Hormones thyroïdiennes intestinale Anticholinestérasiques réversibles utilisés dans : – la maladie d’Alzheimer : donépézil, galantamine, rivastigmine – la myasthénie : pyridostigmine, ambénonium, néostigmine Autres, non médicamenteux : – inhibiteurs irréversibles de cholinestérase : insecticides organophosphorés et gaz neurotoxiques (tabun, sarin, soman) – champignons riches en muscarine (stimulants cholinergiques) : plitocybe, inocybe Chimiothérapies 5-Fluoro-uracile : bolus > IVSE anticancéreuses Diarrhée de grade 3-4 chez 6-30 % des patients (2) Gravité si déficit en DPD Autres fluoropyrimidines : capécitabine, tégafur Méthotrexate Irinotécan : diarrhée immédiate par stimulation cholinergique et décalée > 24 heures après administration, chez environ 20 % des patients Anti-EGFR : cétuximab, panitumumab, erlotinib, géfitinib, lapatinib Inhibiteurs de tyrosine kinases multiples : sorafénib, sunitinib Inhibiteurs de mTOR Autres : idarubicine, épirubicine, mitoxantrone, pentostatine Autre antimitotique : colchicine (surtout si surdosage) Antibiotiques Notamment :β-lactamines, quinolones, clindamycine Divers Quinidine Lanréotide Olsalazine Metformine (par dysfonctionnement mitochondrial) Digitaliques (si surdosage) Orlistat, inhibiteur de lipase Fluorure de sodium (1) Liste non exhaustive. (2) DPD : dihydropyrimidine déshydrogénase.
Colite nécrosante
Le terme de colite (ou entérocolite) nécrosante de l’adulte peut prêter à confusion. Ce paragraphe concerne les cas de nécrose colique, d’étendue variable, parfois associés à une nécrose iléale, en l’absence d’occlusion arté-rielle ou veineuse et d’ischémie mésentérique, et considérés d’origine médicamenteuse, chez des patients adultes, non neutropéniques. Les enté-rocolites nécrosantes des nourrissons sont traitées dans un autre chapitre. Il s’agit de complications non exceptionnelles, rapidement évolutives, qui touchent principalement des sujets psychotiques, jeunes ou d’âge moyen, traités depuis des mois ou des années par un neuroleptique aux
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