Les polynucléaires éosinophiles interviennent principalement dans les processus de défense anti-infectieuse et d’inflammation. Ces fonctions font intervenir leur contenu granulaire, composé de peroxydase, d’hydrolases et protéines cationiques, capables d’engendrer une cytotoxicité sur des organismes du genre des helminthes et sur des cellules notamment endothéliales ou tumorales. En outre, l’éosinophile élabore de très nombreuses cytokines et médiateurs d’inflammation [11]. La régulation physiologique de leur production médullaire est sous la dépendance de plusieurs facteurs de croissance sécrétés par les lymphocytes T CD4 (IL-3, IL-5, GM-CSF [granulocyte macrophage-colony stimulating factor]), le plus spécifique étant l’interleukine 5 (Il-5). Leur présence dans le sang n’est qu’une étape brève de quelques heures, précédant leur migration dans les tissus (principalement les muqueuses) où ils résident une dizaine de jours. Leur production est normalement réduite par les glucocorticoïdes et leur concentration dans le sang est en partie contrôlée par le taux de cortisol plasmatique. Ainsi les éosinophiles suivent-ils un cycle nycthéméral avec un pic matinal, inverse de celui de la cortisolémie.
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Extrait
Chapitre S04P02C07 Éosinophilie
M L ICHEL EPORRIER
C07 2 0 P 4 0 S
7 C0 2 0 P 4 0 S
Les polynucléaires éosinophiles interviennent principalement dans les processus de défense antiinfectieuse et d’inflammation. Ces fonctions font intervenir leur contenu granulaire, composé de peroxydase, d’hydrolases et protéines cationiques, capables d’engendrer une cytotoxicité sur des organismes du genre des hel minthes et sur des cellules notamment endothéliales ou tumorales. En outre, l’éosinophile élabore de très nombreuses cytokines et médiateurs d’inflammation [11]. La régulation physiologique de leur production médullaire est sous la dépendance de plusieurs fac teurs de croissance sécrétés par les lymphocytes T CD4 (IL3, IL5, GMCSF [granulocyte macrophagecolony stimulating factor]), le plus spécifique étant l’interleukine 5 (Il5). Leur présence dans le sang n’est qu’une étape brève de quelques heures, précédant leur migra tion dans les tissus (principalement les muqueuses) où ils résident une dizaine de jours. Leur production est normalement réduite par les glucocorticoïdes et leur concentration dans le sang est en partie contrôlée par le taux de cortisol plasmatique. Ainsi les éosinophiles suiventils un cycle nycthéméral avec un pic matinal, inverse de celui de la cortisolémie.
Tableau S04P02C07I
Principales causes des éosinophilies.
Causes
Atopie (asthme, urticaire, rhinite, dermatite) Helminthiases (cestodes, nématodes, trématodes) – sujet n’ayant pas quitté la métropole : distomatose, trichinose, hydatidose, toxocarose, ascaridiase, tæniasis, trichocéphalose, oxyurose – après un séjour outremer : ankylostomiase, anguillulose, ascaridiase, bilharziose, filariose Impasses parasitaires humaines ou larva migrans viscérales (toxocarose, anisakiase, angiostrongylose) Médicaments Vascularites et maladies inflammatoires – périartérite noueuse – granulomatose éosinophilique avec polyangéite (ChurgStrauss) – syndrome de Shulman – syndrome hyperéosinophilique « idiopathique » Hémopathies et cancers – clones lymphocytaires T et lymphomes T – leucémies chroniques à éosinophiles – mastocytose systémique – cancers Causes diverses – insuffisance surrénale – aspergillose pulmonaire allergique – isosporose, coccidioïdomycose, gale, myases
Diagnostic
S04P02C07 • Éosinophilie
Les granulocytes éosinophiles sont présents dans le sang normal à une concentration comprise entre 200 et 500/μl. L’hyperéosinophilie est constituée audessus de cette dernière valeur. Toutefois, les éosino philies ayant une réelle signification symptomatique dépassent le plus souvent 1 500/μl.
Conséquences spécifiques
Une hyperéosinophilie transitoire et modérée n’engendre pas en ellemême de signes particuliers. En revanche, une hyperéosinophilie importante (> 5 000/μl) et persistante peut se compliquer de lésions endocardiques, endothéliales et capillaires (voirplus loin).
Causes
Elles sont nombreuses (Tableau S04P02C07I). Les propriétés des éosinophiles rendent compte des principales situations responsables d’hyperéosinophilie réactionnelle, à savoir l’atopie, les helminthiases, certaines maladies inflammatoires et, à un moindre degré, les conflits hôtetumeur. Dans des cas beaucoup plus rares, l’éosinophilie résulte d’un excès incontrôlé de production de cytokines (IL5 en particulier) par des cellules lymphoïdes clonales, ou d’une prolifération cellulaire indépendante de tout stimulus externe (leucémies à éosinophiles).
Évolution parallèle à celle des poussées. Éosinophilie « en coup d’archet » Diagnostic sur examen des selles (nématodes intestinaux), des urines (bilharzioses), du frottis sanguin ou de la peau (filarioses), sérologie (trichinose, hydatidose, toxocarose, bilharzioses, toxocarose)
Voir« Médicaments » et Tableau S04P02C07II VoirSection S03