Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique
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Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique , livre ebook

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En 2015, le diabète est devenu un véritable problème de santé publique, avec un coût majeur pour les individus et pour la société, essentiellement du fait du développement « épidémique » du diabète de type 2 dont la croissance rapide est liée au vieillissement des populations et aux changements du mode de vie dans les domaines de l’activité physique et de l’alimentation, entraînant une explosion de l’obésité. L’International Diabetes Federation (IDF) indiquait une prévalence du diabète chez l’adulte (de 20 à 79 ans) dans le monde entier de 8,3 % en 2013, qui devrait atteindre 10,1 % en 2035, avec un nombre de diabétiques adultes devant passer de 382 à 592 millions, surtout du fait d’une augmentation explosive dans les pays en voie de développement [6].Nous allons tout d’abord donner la définition du diabète avec ses critères diagnostiques puis voir la classification des diabètes avant de présenter les données épidémiologiques descriptives (prévalence et incidence) et les facteurs de risque permettant d’envisager des moyens de prévention, avant de terminer par l’épidémiologie des complications du diabète, incluant les données de mortalité. Nous nous limiterons aux données épidémiologiques concernant le diabète de type 1 et le diabète de type 2, les plus fréquents et les seuls types de diabète ayant fait l’objet d’études épidémiologiques, et nous ne parlerons pas du diabète gestationnel.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

S21P08C03  Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperg lycémie chronique
Chapitre S21-P08-C03 Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique
D S OMINIQUE IMON
0 3 0 0
3 C0 08- -P 1 2 S
En 2015, le diabète est devenu un véritable problème de santé publique, avec un coût majeur pour les individus et pour la société, essentiellement du fait du développement « épidémique » du diabète de type 2 dont la croissance rapide est liée au vieillissement des popu-lations et aux changements du mode de vie dans les domaines de l’acti-vité physique et de l’alimentation, entraînant une explosion de l’obésité. L’International Diabetes Federation (IDF) indiquait une prévalence du diabète chez l’adulte (de 20 à 79 ans) dans le monde entier de 8,3 % en 2013, qui devrait atteindre 10,1 % en 2035, avec un nombre de diabétiques adultes devant passer de 382 à 592 millions, surtout du fait d’une augmentation explosive dans les pays en voie de développement [6]. Nous allons tout d’abord donner la définition du diabète avec ses critères diagnostiques puis voir la classification des diabètes avant de présenter les données épidémiologiques descriptives (prévalence et incidence) et les facteurs de risque permettant d’envisager des moyens de prévention, avant de terminer par l’épidémiologie des complica-tions du diabète, incluant les données de mortalité. Nous nous limite-rons aux données épidémiologiques concernant le diabète de type 1 et le diabète de type 2, les plus fréquents et les seuls types de diabète ayant fait l’objet d’études épidémiologiques, et nous ne parlerons pas du dia-bète gestationnel.
Définition et critères diagnostiques du diabète
Le diabète est une affection métabolique caractérisée par la présence d’une hyperglycémie chronique. Les critères diagnostiques actuels reprennent pour l’essentiel ceux que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait édictés en 1980 en s’appuyant sur des bases épidé-miologiques solides. Cependant, depuis 1999, l’OMS a abaissé la limite de la glycémie à jeun de 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) pour emboîter le pas de l’American Diabetes Association (ADA) qui souhaitait simplifier les procédures diagnostiques du dia-bète en se passant de l’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO). En effet, dans l’étude DECODE, cet abaissement du seuil à 1,26 g/l permettait d’obtenir, avec la glycémie à jeun, une prévalence du diabète à peu près identique à celle obtenue en utilisant la glycémie e à la 2 heure de l’HGPO. Ce même souci de simplifier les procédures diagnostiques du diabète avait amené, dès la fin des années 1970 à envisager d’utiliser le dosage de l’HbA1cpour la détection du diabète mais, essentiellement du fait de problèmes de standardisation des méthodes de mesure de l’HbA1c, ce n’est qu’en 2011 que l’OMS a ajouté la mesure du taux d’HbA1cdans les outils diagnostiques du dia-bète, non sans mettre en garde vis-à-vis des facteurs, érythrocytaires en
particulier, pouvant fausser la mesure de ce taux, sans parler des pro-blèmes techniques du dosage et de son coût élevé pour beaucoup de pays du monde. Ainsi donc, aujourd’hui, tant pour l’OMS que pour l’ADA [1], le diagnostic de diabète peut être retenu dans quatre situations diffé-rentes : – glycémie (sur plasma veineux) à jeun (depuis 8 h au moins) supé-rieure à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) ; – glycémie (sur plasma veineux) deux heures après ingestion de 75 grammes de glucose (HGPO) supérieure à 2,00 g/l (11,1 mmol/l) ; – présence de symptômes de diabète (polyurie, polydypsie, amaigris-sement) et glycémie (sur plasma veineux) mesurée n’importe quand supérieure à 2,00 g/l (11,1 mmol/l) ; – HbA1csupérieure à 6,5 % (48 mmol/mol) en utilisant une mesure par méthode certifiée et bien standardisée. En pratique clinique, pour que le diagnostic de diabète soit retenu, il convient d’obtenir confirmation par une deuxième mesure montrant un nouveau résultat anormal, sauf s’il existe des symptômes cliniques, cas dans lequel une unique mesure anormale suffit.
Classification des diabètes
La classification des diabètes a peu évolué récemment, si ce n’est dans la terminologie : le diabète « insulino-dépendant » est maintenant appelé « diabète de type 1 », et le diabète « non insulino-dépendant » « diabète de type 2 ». À côté de ces deux formes principales et du dia-bète gestationnel, les diabètes « d’autres types » sont progressivement démembrés, grâce en particulier aux progrès dans le domaine de la génétique avec quelques nouvelles formes rares de diabètes mono-géniques de typematurity onset diabetes in the young(MODY), ainsi que des diabètes néonataux et le diabète mitochondrial, eux aussi très rares. Le diabète de type 1 reste subdivisé en une forme auto-immune qui inclut le classique diabète juvénile et le diabète auto-immun lent de l’adulte (LADA), et une forme idiopathique susceptible de décom-pensation aiguë sur un mode céto-acidosique, rare mais un peu plus fréquente chez les sujets d’origine africaine et asiatique, ayant aussi été décrit comme un diabète « insulino-dépendant intermittent » chez les Africains, contesté par certains qui en font plutôt une forme de diabète de type 2. Depuis 1999, la classification de l’OMS a introduit des stades cli-niques qui, quelle que soit l’étiologie, reflètent l’évolution du diabète avec son histoire naturelle, à partir de la normoglycémie. Dans cette approche très pragmatique, l’OMS a adopté pour la première fois le terme d’« insulino-réquérance » en indiquant que le type de « dia-bète insulino-réquérant pour la survie » correspond à l’ancienne caté-gorie de « diabète insulino-dépendant », ou encore « C peptide négatif », alors que le « diabète insulino-réquérant pour le contrôle gly-cémique » correspond à un diabète qui garde une insulino-sécrétion endogène suffisante pour la survie mais ne permet pas d’atteindre la normoglycémie sans apport d’insuline exogène.
Épidémiologie du diabète de type 1
Le diabète de type 1 est une maladie relativement rare, représentant moins de 10 % de l’ensemble des diabètes. Pour les études épidémio-
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