Explorations fonctionnelles de la motricité digestive
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Explorations fonctionnelles de la motricité digestive , livre ebook

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Description

L’exploration de la motricité digestive a pour but de confirmer un diagnostic clinique par des tests objectifs, d’expliquer la physiopathologie de certaines affections et d’aider à leur traitement. Les méthodes d’exploration les plus couramment utilisées concernent l’œsophage et la fonction anorectale. L’étude de la motricité gastrique et surtout intestinale est plus difficile et d’indication moins courante.Motricité œsophagienneL’œsophage n’a pas de fonction d’absorption ou de sécrétion alors que les perturbations de sa motricité sont responsables de dysphagie, de douleurs ou de régurgitations altérant la qualité de vie et susceptibles d’entraîner de graves conséquences cliniques.ManométrieLa manométrie explore la motricité du corps de l’œsophage et de la jonction œsogastrique. Elle est indiquée en cas de dysphagie avec endoscopie normale ou de douleurs thoraciques pseudo-angineuses, au cours de certaines connectivites et avant traitement chirurgical du reflux ou chirurgie bariatrique. Deux techniques sont disponibles.La manométrie conventionnelle utilise une sonde comportant quatre à six cathéters accolés dont les orifices distaux sont espacés de 5 cm chacun. Ces cathéters sont perfusés à débit constant par une pompe pneumohydraulique. La résistance à l’écoulement de l’eau, transformée en un signal électrique par des transducteurs, permet d’enregistrer les variations de pression lors de la déglutition. La sonde, introduite par le nez, est poussée dans l’estomac puis retirée centimètre par centimètre pour la positionner de façon à ce que le cathéter le plus distal soit au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) identifié par la zone de haute pression à la limite entre la pression positive intragastrique et la pression négative œsophagienne. La pression de repos du SIO (normalement entre 10 et 45 mmHg) est d’abord mesurée. Puis dix déglutitions de 5 ml d’eau sont enregistrées, faisant apparaître une onde de contraction propagée le long de l’œsophage simultanément à la relaxation du SIO. Normalement, la pression résiduelle du SIO est inférieure à 8 mmHg, la contraction du corps de l’œsophage a une amplitude entre 30 et 180 mmHg et une vitesse de propagation entre 2 et 8 cm/s [11]. Cette technique permet, chez des patients se plaignant de dysphagie et/ou de douleurs thoraciques, le diagnostic d’achalasie (absence de relaxation du SIO et ondes de contraction œsophagienne de faible amplitude et non propagées) (Figure S12-P1-C3-1), de spasmes œsophagiens (relaxation normale du SIO et ondes de contraction œsophagienne d’amplitude normale, mais inconstamment propagées) ou d’œsophage « casse-noisette » (ondes de contraction œsophagienne d’amplitude > 180 mmHg mais toujours propagées). Elle n’a pas d’intérêt pour le diagnostic de reflux gastro-œsophagien (RGO), en rapport avec des relaxations spontanées du SIO non enregistrées sur cet examen de courte durée, mais elle peut, dans quelques cas, montrer une hypotonie du SIO et une hypocontractilité de l’œsophage qui doivent être prises en compte avant une éventuelle cure chirurgicale du RGO. Dans un grand nombre de cas, la manométrie montre des anomalies, variantes de la normale, appelées « troubles moteurs non spécifiques », dont la signification clinique est incertaine.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 2
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Gastro-entérologie
Chapitre S12P01C03
Explorations fonctionnelles de la motricité digestive
MARIANNEGAUDRIC
0 3 0 0
3 0 C - 1 0 P - 12 S
L’exploration de la motricité digestive a pour but de confirmer un diagnostic clinique par des tests objectifs, d’expliquer la physiopatho logie de certaines affections et d’aider à leur traitement. Les méthodes d’exploration les plus couramment utilisées concernent l’œsophage et la fonction anorectale. L’étude de la motricité gastrique et surtout intestinale est plus difficile et d’indication moins courante.
Motricité œsophagienne
L’œsophage n’a pas de fonction d’absorption ou de sécrétion alors que les perturbations de sa motricité sont responsables de dysphagie, de douleurs ou de régurgitations altérant la qualité de vie et suscep tibles d’entraîner de graves conséquences cliniques.
Manométrie La manométrie explore la motricité du corps de l’œsophage et de la jonction œsogastrique. Elle est indiquée en cas de dysphagie avec endoscopie normale ou de douleurs thoraciques pseudoangineuses, au cours de certaines connectivites et avant traitement chirurgical du reflux ou chirurgie bariatrique. Deux techniques sont disponibles. Lamanométrie conventionnelleutilise une sonde comportant quatre à six cathéters accolés dont les orifices distaux sont espacés de 5 cm chacun. Ces cathéters sont perfusés à débit constant par une pompe pneumohydraulique. La résistance à l’écoulement de l’eau, transfor mée en un signal électrique par des transducteurs, permet d’enregistrer les variations de pression lors de la déglutition. La sonde, introduite par le nez, est poussée dans l’estomac puis retirée centimètre par centi mètre pour la positionner de façon à ce que le cathéter le plus distal soit au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) identifié par la zone de haute pression à la limite entre la pression positive intra gastrique et la pression négative œsophagienne. La pression de repos du SIO (normalement entre 10 et 45 mmHg) est d’abord mesurée. Puis dix déglutitions de 5 ml d’eau sont enregistrées, faisant apparaître une onde de contraction propagée le long de l’œsophage simultané ment à la relaxation du SIO. Normalement, la pression résiduelle du SIO est inférieure à 8 mmHg, la contraction du corps de l’œsophage a une amplitude entre 30 et 180 mmHg et une vitesse de propagation entre 2 et 8 cm/s [11]. Cette technique permet, chez des patients se plaignant de dysphagie et/ou de douleurs thoraciques, le diagnostic d’achalasie (absence de relaxation du SIO et ondes de contraction œso phagienne de faible amplitude et non propagées) (Figure S12P01 C031), de spasmes œsophagiens (relaxation normale du SIO et ondes de contraction œsophagienne d’amplitude normale, mais inconstam ment propagées) ou d’œsophage « cassenoisette » (ondes de contrac tion œsophagienne d’amplitude > 180 mmHg mais toujours propagées). Elle n’a pas d’intérêt pour le diagnostic de reflux gastro
S12-P01-C03
cmH20
Pprox
100 SIO SIO CON [2] VVS [11] CON [2]
SIO : 15 cm
cmH20
Pmed1
0 100
SIO : 10 cm 0 cmH20 100
Pmed2
SIO : 5 cm 0 cmH20 100
Point
VVS [11] CON [3] CON [3]
VVS C [3]
SIO 0 Figure S12-P01-C03-1Achalasie en manométrie conventionnelle. Les déglu titions (flèches) sont suivies d’une contraction œsophagienne non propagée et n’entraînent pas de relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO).
œsophagien (RGO), en rapport avec des relaxations spontanées du SIO non enregistrées sur cet examen de courte durée, mais elle peut, dans quelques cas, montrer une hypotonie du SIO et une hypocontrac tilité de l’œsophage qui doivent être prises en compte avant une éven tuelle cure chirurgicale du RGO. Dans un grand nombre de cas, la manométrie montre des anomalies, variantes de la normale, appelées « troubles moteurs non spécifiques », dont la signification clinique est incertaine. Cette technique a cependant des limites. L’inertie du système de mesure ne permet pas l’étude du sphincter supérieur de l’œsophage (SSO) ni du tiers supérieur de l’œsophage dont les variations de pres sion sont très rapides. La mesure du SIO n’est pas très fiable à cause des déplacements de la sonde et du raccourcissement de l’œsophage lors de la déglutition. Une sonde à manchon de Dent dont l’orifice dis tal est remplacé par une membrane mesurant la pression moyenne sur une hauteur de 5 cm, limite ces erreurs.
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