Goitres simples et nodulaires
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Description

Constituant la plus fréquente des endocrinopathies, les goitres simples et multinodulaires sont observés chez environ 10 % de la population adulte, souvent dans un contexte familial et avec une large prédominance féminine.Initialement diffuses et homogènes, les hypertrophies thyroïdiennes normofonctionnelles, non inflammatoires et non cancéreuses définissent l’entité dénommée goitre simple. À ce stade, elles sont latentes, ne sont responsables d’aucun désagrément, si ce n’est parfois un préjudice esthétique et sont accessibles à une thérapeutique médicale.Au fil des années et des décennies, les goitres se remanient par l’apparition de nodules. La majorité de ces nodules sont bénins. Un certain nombre d’entre eux sont fonctionnels, captant les isotopes (de l’ordre de 10 %), et à risque d’évoluer vers l’hyperthyroïdie. D’autres enfin sont des cancers (environ 5 %). La plupart de ces cancers nodulaires sont de petites dimensions et peu agressifs. Mais au sein des goitres même asymptomatiques, les cancers nodulaires supracentimétriques et évolutifs doivent être identifiés et traités.C’est donc au stade plurinodulaire que les goitres deviennent symptomatiques, et sont à risque de complications.Ainsi l’évaluation, le pronostic, les attitudes concernant la prise en charge thérapeutique et la surveillance dépendent au plus haut point du stade auquel est vu le patient consultant pour un goitre [11], [12], [16].

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Endocrinologie
Chapitre S21-P02-C03 Goitres simples et nodulaires
J -L W M L EAN OUIS ÉMEAU ET IRIAM ADSOUS
0 3 0 0
03 C 02 P  21 S
Constituant la plus fréquente des endocrinopathies, les goitres simples et multinodulaires sont observés chez environ 10 % de la population adulte, souvent dans un contexte familial et avec une large prédominance féminine. Initialement diffuses et homogènes, les hypertrophies thyroïdiennes normofonctionnelles, non inflammatoires et non cancéreuses défi-nissent l’entité dénommée goitre simple. À ce stade, elles sont latentes, ne sont responsables d’aucun désagrément, si ce n’est parfois un préju-dice esthétique et sont accessibles à une thérapeutique médicale. Au fil des années et des décennies, les goitres se remanient par l’appa-rition de nodules. La majorité de ces nodules sont bénins. Un certain nombre d’entre eux sont fonctionnels, captant les isotopes (de l’ordre de 10 %), et à risque d’évoluer vers l’hyperthyroïdie. D’autres enfin sont des cancers (environ 5 %). La plupart de ces cancers nodulaires sont de petites dimensions et peu agressifs. Mais au sein des goitres même asymptomatiques, les cancers nodulaires supracentimétriques et évolutifs doivent être identifiés et traités. C’est donc au stade plurinodulaire que les goitres deviennent symptomatiques, et sont à risque de complications. Ainsi l’évaluation, le pronostic, les attitudes concernant la prise en charge thérapeutique et la surveillance dépendent au plus haut point du stade auquel est vu le patient consultant pour un goitre [11, 12, 16].
Épidémiologie
Les goitres simples et nodulaires constituent la plus fréquente des maladies de la thyroïde [4, 14]. Leur prévalence atteignait 23 % des femmes adultes, 3 % des hommes dans l’enquête prospective de la Wickham surveyconduite en 1973 en Grande-Bretagne [18], 16,7 % de la population dans l’étude coordonnée en France en 1987 par le Pr René Mornex [15], 12,4 % des sujets évalués au plan écho-graphique dans l’enquête SU.VI.MAX en 2001 [17]. Probablement plus 10 % de la population adulte a une hypertrophie de la thyroïde. En dépit de cette haute prévalence, l’Europe occidentale est une zone de goitre sporadique. En effet l’endémie goitreuse est définie non pas chez l’adulte, mais chez l’enfant d’âge scolaire : entre 6 et 12 ans, moins de 5 % des enfants ont une hypertrophie thyroïdienne [7]. La prédominance féminine (5 femmes pour 1 homme) et la préva-lence et dans certaines familles sont des notions bien établies [11].
Physiopathologie
La carence iodée a très longtemps constitué le facteur principal de la goi-trogenèse. La diminution de la disponibilité en iode majore l’effet trophi-que de l’hormone hypophysaire thyrostimulante (TSH), ce qu’expliquent des modifications de l’activité de facteurs intrathyroïdiens de la croissance épithéliale, notamment l’iodolactone [3]. Partout dans le monde, des pro-grammes internationaux d’encouragement à l’iodation du sel et la généra-
S21-P02-C03
lisation par les ménages de la consommation de sel enrichi en iode contribuent à la correction du déficit iodé [8, 23]. En France, l’iodurie moyenne était évaluée à 86μg/l en 1998 et à 136μg/l en 2006 [9], ce qui établit la disparition de la déficience iodée (valeurs recommandées 100-200μg/l). Malgré tout, la supplémentation en iode est à encourager lors de la grossesse, la lactation et dans les familles à risque de goitre [6, 23]. La correction du déficit iodé n’a pas fait disparaître les goitres [11]. Contribuent en effet à leur survenue d’autres facteurs constitutionnels ou liés à l’environnement (Tableau S21-P02-C03-I). Les gènes impli-qués dans la goitrogenèse sont multiples : gènes de la thyroglobuline, du symporteur de l’iode, de la pendrine,MNG1… Comme il est habi-tuel, dans les maladies fréquentes et multifactorielles, leur détection n’a pas lieu d’être réalisée en pratique. La prédominance féminine, l’apparition des goitres en période pubertaire et leur majoration en cours de grossesse s’expliquent par les œstrogènes dont les récepteurs sont exprimés au niveau des thyrocytes [10]. La parité, la consomma-tion de goitrogènes naturels (chou, manioc séché au soleil, flavonoïdes) et le tabagisme favorisent la goitrogenèse. Des médicaments (carbonate de lithium, pommades à la résorcine utilisés dans le traitement des ulcères de jambe, certains tuberculostatiques), les déperditions en hor-mones liées aux protéines lors du syndrome néphrotique ou des épura-tions extrarénales, sont responsables de goitres. Des polluants présents dans l’eau, l’air et l’alimentation interfèrent avec le métabolisme hor-monal et sont susceptibles de contribuer à la goitrogenèse [2, 11, 12].
Tableau S21P02C03I
Facteurs pathogéniques des goitres.
Facteurs constitutionnels
Prédisposition familiale Facteurs génétiques Facteurs de croissance Prédisposition féminine Parité
Facteurs environnementaux
Déficience iodée Goitrigènes naturels (chou, rutabaga, manioc, cassave) Médicaments (lithium, résorcine) Tabagisme Polluants
GOITRE SIMPLE
Histoire naturelle et évaluation
Souvent constitués dans un cadre familial, les goitres apparaissent fréquemment à l’adolescence, s’accentuent et s’organisent progressive-ment en nodules (Figure S21-P02-C03-1). Les grossesses, les stress de la vie courante favorisent leur développement [11].
– Latence – Disgrâce esthétique
– Symptômes – Complications
Figure S21P02C031Évolution naturelle du goitre simple. Aggravation du volume thyroïdien, organisation nodulaire.
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