Hypophysites
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Description

L’hypophysite est une pathologie rare, correspondant à une inflammation chronique de la glande dont la pathogenèse est complexe. Les signes cliniques et radiologiques, non spécifiques, rendent son diagnostic difficile. De nouvelles formes ont été décrites ces dernières années.Présentation clinique et anomalies hormonalesLes symptômes cliniques de l’hypophysite ne sont pas spécifiques, comprenant des signes neurologiques liés à la compression des structures adjacentes à l’hypophyse : céphalée (compression des méninges et de la dure-mère), diplopie (compression des nerfs oculomoteurs en cas d’expansion latérale dans les sinus caverneux), amputation du champ visuel (compression du chiasma optique) et baisse de l’acuité visuelle. Les céphalées et les troubles du champ visuel sont souvent les premiers symptômes. Des déficits hypophysaires sont également fréquemment associés : isolés, ou touchant plusieurs lignées (liés à l’atteinte de l’antéhypophyse par le processus inflammatoire), parfois un diabète insipide (atteinte de la neurohypophyse), ou bien encore une hyperprolactinémie. L’axe le plus atteint est l’axe corticotrope, puis l’axe thyréotrope, puis l’axe gonadotrope et enfin l’axe somatotrope [11]. Cette présentation n’est pas classique dans les autres atteintes hypophysaires où l’axe somatotrope et gonadotrope sont principalement atteints. Toutefois, une étude allemande récente, sur 76 patients présentant une hypophysite primaire, montre que l’hypogonadisme était la dysfonction hypophysaire la plus fréquente dans cette cohorte et que la prise de poids était identifiée comme un signe d’hypophysite (suggérant une implication hypothalamique) [30].Il est exceptionnel que l’hypophysite soit découverte de façon fortuite sur une IRM.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Endocrinologie
Chapitre S21-P01-C05 Hypophysites
I A V R NGRID LLIX ET INCENT OHMER
0 5 0 0
05 01C 21P S
L’hypophysite est une pathologie rare, correspondant à une inflam-mation chronique de la glande dont la pathogenèse est complexe. Les signes cliniques et radiologiques, non spécifiques, rendent son diag-nostic difficile. De nouvelles formes ont été décrites ces dernières années.
Présentation clinique et anomalies hormonales
Les symptômes cliniques de l’hypophysite ne sont pas spéci-fiques, comprenant des signes neurologiques liés à la compression des structures adjacentes à l’hypophyse : céphalée (compression des méninges et de la dure-mère), diplopie (compression des nerfs oculomoteurs en cas d’expansion latérale dans les sinus caverneux), amputation du champ visuel (compression du chiasma optique) et baisse de l’acuité visuelle. Les céphalées et les troubles du champ visuel sont souvent les premiers symptômes. Des déficits hypophy-saires sont également fréquemment associés : isolés, ou touchant plusieurs lignées (liés à l’atteinte de l’antéhypophyse par le proces-sus inflammatoire), parfois un diabète insipide (atteinte de la neu-rohypophyse), ou bien encore une hyperprolactinémie. L’axe le plus atteint est l’axe corticotrope, puis l’axe thyréotrope, puis l’axe gonadotrope et enfin l’axe somatotrope [11]. Cette présentation n’est pas classique dans les autres atteintes hypophysaires où l’axe somatotrope et gonadotrope sont principalement atteints. Toute-fois, une étude allemande récente, sur 76 patients présentant une hypophysite primaire, montre que l’hypogonadisme était la dys-fonction hypophysaire la plus fréquente dans cette cohorte et que la prise de poids était identifiée comme un signe d’hypophysite (suggérant une implication hypothalamique) [30]. Il est exceptionnel que l’hypophysite soit découverte de façon for-tuite sur une IRM.
Imagerie
L’IRM est devenue la technique la plus performante pour explorer l’hypophyse. Il est utile d’effectuer des coupes coronales et sagittales avant et après injection de gadolinium. Le diagnostic d’hypophysite est difficile puisque les signes ne sont pas spécifiques. Toutefois, il est classique de noter, dans l’adénohypophysite, un syndrome tumoral de l’hypophyse, symétrique, homogène et iso-intense en T1. Le rehaussement après injection de gadolinium est généralement homo-gène, rarement périphérique et toujours très marqué (Figure S21-P01-C05-1). Il peut également être noté une prise de contraste le long de la tige pituitaire ainsi qu’une prise de contraste de la dure-mère [1]. Mais là encore, ces signes sont non spécifiques. Les coupes coronales en T2 montrant des zones hyperintenses ainsi que les coupes dynamiques montrant un ralentissement de la prise de
S21P01C05
contraste peuvent avoir leur utilité dans les cas douteux [51]. Selon l’étiologie, l’IRM peut montrer des images plus hétérogènes avec des zones kystiques. Les principaux diagnostics différentiels sont : – « une grosse hypophyse » dans une petite selle turcique ; – un syndrome de Sheehan à son début. L’hypophyse ne prend pas le contraste car il existe une importante nécrose ; – la grossesse. Lors de la gestation, l’augmentation de volume de l’hypophyse peut être proche du chiasma ; – une « grosse hypophyse » de la femme jeune ; – l’hypotension intracrânienne. La déperdition de liquide céphalo-rachidien entraîne une dilatation des veines responsable d’un mauvais drainage de l’hypophyse et donc d’une congestion hypophysaire ; – un adénome holosellaire. Gutenberg et coll. ont proposé en 2009 un score radiologique pour différencier les hypophysites des adénomes avant une éventuelle chirurgie. Ce score prend en compte : l’âge du patient (< 30 ans), un lien avec la grossesse, le volume de l’hypophyse, l’intensité et l’homogénéité du rehaussement après injection de gado-linium, la symétrie de la lésion, la perte ou non dubright spotde la neu-rohypophyse, la taille de la tige et l’existence d’un épaississement de la muqueuse sphénoïdale. La présence de ces signes oriente le clinicien vers une hypophysite [23] ; – un kyste de la poche de Rathke. Celui-ci est souvent en position médiane juste en avant de la post-hypophyse sur une coupe axiale. Le signal en T1 est très variable et dépend du contenu en protéines du kyste. S’il est noté un hypersignal en T1, il est classique dans les kystes de noter un hyposignal en T2. Le contraire est également observé, sur-tout pour ceux de petit volume [11, 18]. Quant à l’infundibulo-neuro-hypophysite, le diagnostic est évoqué sur des coupes axiales et sagittales en T1 où la tige pituitaire n’a plus du tout la même morphologie. Elle est alors épaissie et tubulaire. L’atteinte de la neurohypophyse se traduit par une perte de l’hypersi-gnal spontané en T1. Les coupes dynamiques montrent un rehausse-ment précoce retardé et diminué. – Les diagnostics différentiels sont : – la sarcoïdose/histiocytose ; – les métastases.
Classification et diagnostic histologique
Le terme « hypophysite » regroupe plusieurs variétés. Il existe plu-sieurs façons de classer cette pathologie : selon la localisation anato-mique de l’atteinte, le caractère primaire ou secondaire ou l’aspect histologique (Tableau S21-P01-C05-I).
Classification selon la localisation
La localisation de l’atteinte hypophysaire distingue les adénohypho-physites des infundibulo-neuro-hypophysites et des panhypophysites selon que le siège de la lésion soit le lobe antérieur, le lobe postérieur et la tige ou les deux.
Classification selon la cause Il est également possible de classer les hypophysites en fonction de l’étiologie : selon que l’atteinte soit primaire ou secondaire. (Tableau S21-P01-C05-II).
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