Infections à cytomégalovirus
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Description

Le Cytomégalovirus (CMV) est un virus à ADN de la famille des Herpesviridae. Ce virus ubiquitaire strictement humain a la particularité, comme tous les autres virus de la même famille, de persister sous forme latente et de donner des infections secondaires lors des réactivations. C’est un pathogène opportuniste qui peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel ou vital des patients immunodéprimés (patients transplantés, patients infectés par le VIH avec moins de 100 CD4/mm3) et il est la première cause des infections congénitales virales.

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Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 2
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S32P02C11 Infections à cytomégalovirus
V A -F , M L -V ÉRONIQUE VETTAND ÈNOËL ARIANNE ERUEZ ILLE
0 0011
1 1 C  2 0 P  32 S
Le Cytomégalovirus (CMV) est un virus à ADN de la famille des Herpesviridae. Ce virus ubiquitaire strictement humain a la particu-larité, comme tous les autres virus de la même famille, de persister sous forme latente et de donner des infections secondaires lors des réactivations. C’est un pathogène opportuniste qui peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel ou vital des patients immunodéprimés (patients transplantés, patients infectés par le VIH avec moins de 3 100 CD4/mm ) et il est la première cause des infections congéni-tales virales.
Épidémiologie[1, 2]
Généralités La séroprévalence du CMV chez l’adulte jeune dépend des condi-tions socio-économiques (> 90 % dans les pays en voie de dévelop-pement où l’infection est acquise très tôt dans la vie, environ 45 % en France et dans les autres pays occidentaux) et des habitudes sexuelles. La séroprévalence augmente avec l’âge : le premier pic d’infection sur-vient dans la petite enfance, suivi d’un second pic à l’adolescence. Les infections à CMV évoluent sur le mode endémique, avec de multiples voies de transmission interhumaine : par contact avec des excrétions virales (urines, salive, larmes), par voie sexuelle (le virus est présent dans le sperme et les sécrétions cervicovaginales), par voie san-guine (transfusion), au cours des transplantations d’organes solides et des greffes de moelle osseuse, par voie materno-infantile (transplacen-taire, périnatale, allaitement), au cours des soins pédiatriques. La trans-mission périnatale lors de l’accouchement ou dans le post-partum est très fréquente (10 fois plus que l’infection congénitale). Le réservoir viral est constitué par les adultes séropositifs, les enfants infectés et les sujets immunodéprimés.
Infection congénitale à CMV[1, 7]
La transmission au fœtus peut survenir à la suite d’une primo-infection maternelle ou d’une réactivation ou une réinfection avec virémie maternelle. En France, la moitié des femmes enceintes sont séronégatives et 1 à 3 % font une primo-infection au cours de la gros-sesse avec un risque de transmission transplacentaire de 30 à 60 %. Le risque de transmission est beaucoup plus faible dans le cas des infec-tions secondaires chez la mère, il est évalué à 0,1 à 3 % et les consé-quences pour le fœtus seraient alors moins graves, même si des cas d’infections sévères ont été décrits dans ce contexte. Le virus se transmet soit par voie transplacentaire lors de la virémie, soit par voie ascendante à partir des sécrétions cervicales avec déglu-tition du liquide amniotique. Le CMV peut être transmis au fœtus lors d’une infection maternelle en période pré-conceptionnelle (3 mois avant les dernières règles) avec un risque de transmission de 5 à 8 %, en période péri-conceptionnelle
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(4 semaines après les dernières règles) avec un risque de transmission er de 30 à 35 %, et à tous les stades de la grossesse : 1 trimestre (30 %), e e 2 trimestre 38 %, 3 trimestre (72 %, avec un risque de maladie néo-natale faible). 0,5 à 2 % des nouveau-nés sont infectés par le CMV dans le monde. On estime que 1 500 à 4 000 enfants sont atteints chaque année en France.
Physiopathologie[1]
Généralités Le CMV est un virus leucotrope qui a un tropisme cellulaire très large : il peut infecter les cellules endothéliales qui jouent un rôle dans la dissémination virale ; les cellules épithéliales pulmonaires, rénales, intestinales ; les monocytes et macrophages qui jouent un rôle dans la dissémination virale et la latence ; les cellules souches myélomono-cytaires ; les cellules dendritiques ; les cellules nerveuses (neurones et cellules gliales) ; les cellules musculaires lisses ; les hépatocytes ; les cel-lules fibroblastiques et les cellules trophoblastiques qui interviennent dans la transmission materno-fœtale. Au cours de la primo-infection, le virus dissémine par voie san-guine (virémie) pour atteindre ses organes cibles : le rein, les glandes salivaires, la moelle osseuse, les poumons, le foie, le système nerveux central, le tube digestif, la peau, l’œil. Au cours de cette phase, les cel-lules endothéliales et les monocytes-macrophages jouent un rôle majeur de la diffusion du virus. S’installe ensuite une infection latente dans les cellules endothéliales et dans les monocytes macro-phages. Pendant cette phase de latence, le virus échappe aux défenses immunitaires et aux antiviraux. Lors d’une immunodépression cel-lulaire (greffe, traitement cytotoxique, SIDA), dans un contexte de stimulation allogénique, pendant la grossesse ou même spontané-ment, les cellules dans lesquelles le CMV est latent vont pouvoir relarguer des particules virales infectieuses. Ainsi, des infections secondaires par réactivation du virus endogène peuvent survenir, tout comme des réinfections par une nouvelle souche exogène. Ces infections secondaires vont provoquer des phases de virémie. Les infections opportunistes surviennent donc chez les sujets immunodéprimés soit par réactivation du virus endogène, soit par primo-infection ou réinfection par un virus exogène.
Infection fœtale
Lors d’une infection maternelle en période périconceptionnelle ou conceptionnelle, le CMV provoque une placentite. Dans cer-tains cas, elle entraine une infection fœtale, avec une phase viré-mique qui conduit à une infection systémique. Le virus se réplique dans le rein et est éliminé dans les urines fœtales, ce qui explique son accumulation dans le liquide amniotique. 10 à 15 % des fœtus infectés vont avoir des signes de maladie à CMV. La maladie fœtale se caractérise par une entérocolite, une hépatite, une insuffisance hépatique, une ascite, un épanchement péricardique, une ana-sarque. Dans certains cas se développe un retard de croissance intra-utérin, l’atteinte cérébrale (méningo-encéphalite, lésions de vascularite, anomalie de la migration neuronale) fait toute la gravité de la maladie. Le virus peut aussi provoquer des lésions de l’oreille
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