Infections à germes anaérobies endogènes
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Infections à germes anaérobies endogènes , livre ebook

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Description

Les germes anaérobies constituent le principal contingent bactérien des flores commensales. Le terme « anaérobie » caractérise leur métabolisme énergétique qui est strictement indépendant de l’oxygène, ce qui les différencie des bactéries aéro-anaérobies et micro-aérophiles. Les bactéries anaérobies sont incapables de survivre dans l’air ambiant, car elles ne possèdent pas de systèmes enzymatiques assez efficaces pour lutter contre les dérivés toxiques de l’oxygène. Leur niveau de sensibilité varie selon les espèces de moins de 0,5 % à 8 % de pression partielle en oxygène.On distingue deux types d’infections à germes anaérobies : les infections à bacilles à Gram positif sporulés du genre Clostridium, et les infections à germes anaérobies de la flore endogène (IGA), qui font l’objet de ce chapitre. Ces dernières correspondent à des infections secondaires à la rupture d’une barrière cutanée ou muqueuse. Elles sont polymicrobiennes dans plus de 80 % des cas et impliquent également des germes aérobies.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 2
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Maladies infectieuses
Chapitre S32-P01-C16 Infections à germes anaérobies endogènes
J -P B O J -L EAN HILIPPE ARNIER ET LIVIER OIN AMBERT
0 6 01 0
16 C 01 P 32 S
Les germes anaérobies constituent le principal contingent bactérien des flores commensales. Le terme « anaérobie » caractérise leur méta-bolisme énergétique qui est strictement indépendant de l’oxygène, ce qui les différencie des bactéries aéro-anaérobies et micro-aérophiles. Les bactéries anaérobies sont incapables de survivre dans l’air ambiant, car elles ne possèdent pas de systèmes enzymatiques assez efficaces pour lutter contre les dérivés toxiques de l’oxygène. Leur niveau de sensibi-lité varie selon les espèces de moins de 0,5 % à 8 % de pression par-tielle en oxygène. On distingue deux types d’infections à germes anaérobies : les infec-tions à bacilles à Gram positif sporulés du genreClostridium, et les infections à germes anaérobies de la flore endogène (IGA), qui font l’objet de ce chapitre. Ces dernières correspondent à des infections secondaires à la rupture d’une barrière cutanée ou muqueuse. Elles sont polymicrobiennes dans plus de 80 % des cas et impliquent égale-ment des germes aérobies.
Infections à germes anaérobies d’origine endogène
Virulence des germes anaérobies
Les bactéries anaérobies impliquées dans les IGA sont des germes commensaux et peu virulents. Leur pathogénicité est augmentée dans les infections mixtes impliquant également des germes aérobies ou aéro-anaérobies (Staphylococcus aureus, entérobactéries, streptocoques du groupe A, streptocoques du groupemilleri). Certaines espèces possèdent néanmoins des facteurs de virulence qui leur confèrent une pathogénicité accrue. LesBacteroides du groupefragilispossèdent une capsule qui les protège de la phagocy-tose et de la lyse par le complément. Les bactéries anaérobies peuvent aussi exprimer des protéases qui dégradent les tissus (Clos-tridium perfringens) ou des facteurs prothrombotiques (Fusobacte-rium necrophorum).
Épidémiologie et facteurs de risque
La prévalence des IGA est difficile à évaluer mais semble croître du fait de l’augmentation du nombre de sujets à risque et de l’allongement de la durée de la vie [7]. Les facteurs prédisposant aux IGA sont à la fois locaux et généraux. La rupture d’une barrière cutanée ou muqueuse mettant en contact la flore endogène anaérobie avec un site normalement stérile est le principal facteur de risque de développer une IGA. Les situations d’ischémie locale, les maladies vasculaires, l’artériopathie diabétique, entraînent une réduction de la concentration tissulaire en oxygène qui favorisent la croissance des germes anaérobies. Les morsures humaines
S32P01C16
ou animales peuvent se compliquer d’IGA du fait de la présence de nombreuses espèces anaérobies dans la cavité buccale. Toutes les conditions générales d’immunodépression sont également susceptibles de favoriser les IGA. La neutropénie, d’autant plus qu’elle est profonde et prolongée, les favorise. Les tumeurs malignes qui altèrent par elles-mêmes les barrières épithéliales, ainsi que les traitements anticancéreux cytotoxiques augmentent le risque d’IGA.
Tableaux cliniques et germes en cause selon la localisation
Les IGA peuvent toucher tous les organes [3]. Elles sont le plus souvent focales mais peuvent également se compliquer de localisa-tions secondaires. Dans ce cas, la porte d’entrée n’est retrouvée que dans deux cas sur trois. Les germes impliqués sont ceux des flores commensales adjacentes à la brèche cutanée ou muqueuse (Tableau S32-P01-C16-I) [3]. Les IGA de la peau et des tissus mous peuvent également comporter des germes anaérobies d’origine exo-gène (plaies telluriques).
Infections de la peau et des tissus mous Les germes anaérobies sont très fréquemment impliqués dans les infections de la peau et des tissus mous, car ils peuvent surinfecter toute lésion cutanée. Dans les lésions d’acné de la face et du tronc, on retrou-vera principalementPropionibacterium acneset des cocci à Gram positif anaérobies. Les infections des plis comme la maladie de Verneuil impliquent des germes plus variés :Prevotella,Fusobacterium,Porphyro-monasetActinomycesspp. Les IGA sévères de la peau et des tissus mous sont rares, mais leur évolution est fulgurante et peut être fatale. On distingue la dermo-hypodermite bactérienne nécrosante{dermohypodermite bactérienne nécrosante (DHBN), qui respecte les fascias musculaires de la fasciite nécrosante (FN). Plus rarement, l’infection se propage jusqu’aux mus-cles (myonécrose) [10]. Les DHBN-FN sont dans la majorité des cas des infections mixtes associant des germes aérobies et anaérobies. Tous les sites de l’organisme peuvent être atteints et les genres bactériens anaérobies impliqués sont divers (Clostridium,Bacteroides,Peptostreptococcus, FusobacteriumetPrevotella). Le streptocoque du groupe A est fré-quemment associé aux germes anaérobies et doit être couvert par l’antibiothérapie. Les DHBN-FN peuvent survenir suite à un traumatisme cutané ou à un geste chirurgical. L’importance des douleurs et la présence de crépitements sous-cutanés à la palpation est évocatrice de la pré-sence d’anaérobies. Initialement, l’absence de signes cutanés locaux visibles ou une présentation sous la forme d’un érysipèlepeut retar-der le diagnostic. Le terme gangrène gazeuse désigne une atteinte nécrosante tou-chant toutes les structures (peau, fascia, muscles) et impliquant des bactéries gazogènes :Clostridum perfringens, mais aussi d’autres germes anaérobies et aérobies. La présence de crépitements sous-cutanés est fréquente mais inconstante. La majorité des gangrènes gazeuses survient aujourd’hui suite à un geste chirurgical septique à la perforation d’un organe digestif ou gynécologique ou à un poly-traumatisme. La gangrène de Fournier est une forme particulière de gangrène gazeuse localisée au périnée. Les gangrènes gazeuses sont d’évolution rapide et sont une urgence médico-chirurgicale.
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