Intrications somatopsychiatriques
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Intrications somatopsychiatriques , livre ebook

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Description

La médecine se trouve souvent confrontée à la question de la relation entre le psychisme et le somatique. Sur un plan clinique, de nombreux troubles mentaux s’expriment par des symptômes physiques et psychiques tandis que les approches étiopathogéniques s’appuient sur des explications ayant recours à des modèles intégrant des facteurs organiques et psychologiques. La nosographie psychiatrique actuelle a donc individualisé sous l’appellation « troubles somatoformes » (« trouble de symptôme somatique et troubles connexes » dans le DSM-5) un ensemble de pathologies caractérisées par la présence de préoccupations et/ou manifestations somatiques sans substrat organique : la somatisation, l’hypocondrie, le trouble de conversion, le trouble factice ou pathomimie et le syndrome de fatigue chronique. Leur prise en charge repose sur une approche pluridisciplinaire s’appuyant sur la collaboration entre médecins somaticiens et psychiatres.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S16-P01-C05
0 5 00
Intrications somatopsychiatriques 05 C  1 0 P  16 S
AYMERICPETIT
La médecine se trouve souvent confrontée à la question de la rela-tion entre le psychisme et le somatique. Sur un plan clinique, de nombreux troubles mentaux s’expriment par des symptômes phy-siques et psychiques tandis que les approches étiopathogéniques s’appuient sur des explications ayant recours à des modèles intégrant des facteurs organiques et psychologiques. La nosographie psychia-trique actuelle a donc individualisé sous l’appellation « troubles somatoformes » (« trouble de symptôme somatique et troubles connexes » dans le DSM-5) un ensemble de pathologies caractérisées par la présence de préoccupations et/ou manifestations somatiques sans substrat organique : la somatisation, l’hypocondrie, le trouble de conversion, le trouble factice ou pathomimie et le syndrome de fatigue chronique. Leur prise en charge repose sur une approche plu-ridisciplinaire s’appuyant sur la collaboration entre médecins somati-ciens et psychiatres.
Somatisation
Clinique
Cette dénomination commune à la CIM-10 et au DSM-IV désigne l’existence de plaintes somatiques de type fonctionnel, débutant avant l’âge de 30 ans, se manifestant pendant une période de plusieurs années et aboutissant à une demande de traitement ou à une altération du fonctionnement socioprofessionnel. La CIM-10 exige la présence de six symptômes parmi une liste de quatorze, répartis entre six symptômes gastro-intestinaux, deux car-diovasculaires, trois génitaux urinaires et trois cutanés et douloureux, ainsi qu’une attitude de refus de la part du patient face à l’explication donnée quand à l’absence d’organicité du trouble [1]. Le DSM-IV exige la présence de quatre symptômes douloureux, deux gastro-intes-tinaux (nausées, ballonnements, vomissements, diarrhée), un sexuel (désintérêt sexuel, anomalies de l’érection ou de l’éjaculation, règles irrégulières ou excessives) et un symptôme pseudo-neurologique (symptômes de conversion, difficultés de déglutition, faiblesse mus-culaire). Après des examens médicaux appropriés, aucun des symp-tômes, qui ne sont pas produits intentionnellement ou feints, ne peut être expliqué par une affection médicale générale ou par les effets directs d’une substance [10]. La somatisation regroupe différents tableaux cliniques polymorphes sans fondement organique. La prévalence vie entière en population générale est faible, et ce trouble est davantage retrouvé chez les femmes. Le risque d’association à un trouble de la personnalité est important et les coûts sanitaires liés au handicap sont notables.
S16P01C05  Intrications somatopsychiatriques
Hypocondrie
Elle se définie par un souci exagéré concernant l’état de santé person-nel et la préservation d’une ou de plusieurs fonctions physiologiques, somatiques ou psychiques. D’après le DSM-IV, l’hypocondrie est une préoccupation centrée sur la crainte ou l’idée d’être atteint d’une mala-die grave, fondée sur l’interprétation erronée par le sujet de symptômes physiques. La préoccupation persiste pendant au moins six mois malgré un bilan médical approprié et rassurant. Cette croyance ne revêt pas une intensité délirante et ne se limite pas à une préoccupation centrée sur l’apparence. La préoccupation est à l’origine d’une souffrance clinique-ment significative ou d’une altération du fonctionnement social, pro-fessionnel ou dans d’autres domaines importants. Elle n’est pas mieux expliquée par une anxiété généralisée, un trouble obsessionnel-compulsif, un trouble panique, un épisode dépressif majeur, une angoisse de séparation ou un autre trouble somatoforme.
Trouble de conversion(voir aussiChapitre S16-P01-C04)
Le trouble de la conversion se manifeste par un ou plusieurs symp-tômes ou déficits touchant la motricité volontaire (trouble de la coordi-nation et de l’équilibre, difficultés à la marche, parésie, myoclonies, diplopie) ou les fonctions sensitives ou sensorielles (diminution de la sensibilité tactile ou douloureuse, cécité, surdité), suggérant une affec-tion neurologique ou une affection médicale générale. Les critères diag-nostiques du trouble impliquent que la survenue de ces symptômes, souvent appelés pseudo-neurologiques, ait été précédée par des conflits ou autres facteurs de stress. Le symptôme ou déficit n’est pas produit intentionnellement ou feint comme dans le trouble factice et ne peut pas s’expliquer complètement par une affection médicale générale ou par les effets directs d’une substance, ou être assimilé à un comportement ou une expérience culturellement déterminés. Le symptôme ou le déficit est à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altéra-tion du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. Les symptômes ou le déficit ne se limitent pas à une douleur ou à un dysfonctionnement sexuel, ne surviennent pas exclusivement au cours de l’évolution d’un trouble de somatisation et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental. Par convention, les syndromes douloureux et les dysfonctionnements sexuels sont exclus du cadre diag-nostique du trouble de conversion. Cliniquement, les anomalies fonctionnelles constituant la plainte du malade ne respectent pas les lois de l’anatomie, ni les découpages phy-siologiques. Des discordances ou bizarreries peuvent être observées à l’examen clinique comme une parésie cédant lorsque l’attention du patient est détournée, une normalité du tonus et des réflexes ostéo-tendineux. Une attitude de détachement à l’égard du handicap et de l’incertitude diagnostique appelée « belle indifférence » est souvent retrouvée. Les symptômes de conversion sont plus fréquents chez les femmes de bas niveau socio-économique, et leur prévalence est plus importante en service de médecine. Un début aigu des troubles, la présence de fac-teurs de stress identifiables et une prise en charge précoce constituent des facteurs de bon pronostic.
S16P01C05
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