La maladie d Alzheimer vécue à deux
173 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La maladie d'Alzheimer vécue à deux , livre ebook

-

173 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Selon les observations de l'auteur, qui a étroitement partagé pendant plus de dix ans la vie de son épouse atteinte de la "maladie d'alzheimer", ce profond rérèglement vital ne serait pas une maladie, au sens courant du terme, mais un changement d'identité de la personne. L'auteur relate avec précision les observations qu'il a notées, au jour le jour, sur les comportements de son épouse. Il fait également état des modifications que sa cohabitation avec une telle personne a provoquées sur lui-même.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 255
EAN13 9782336280677
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296027237
La maladie d'Alzheimer vécue à deux (1996-2006)
Élégie

Jean Sauvy
Ouvrages du même auteur
* Katanga, 50 ans décisifs , Collection Connaissance du monde, 1961
* L’Enfant à la découverte de l’espace , en collaboration avec Simonne Sauvy (pédagogue, épouse de J. Sauvy); Casterman, Collection E3, traduit en anglais et en italien; Tournai, 1972
* L’enfant et les géométries , en collaboration avec Simonne Sauvy, Casterman, Collection E3, 1974
* Mots en rond , en collaboration avec Simonne Sauvy. (N°6 de la Collection “Les Distracts”), Cedic 1979
* L’Industrie Automobile (“Que sais-je?” n°714, Presses Universitaires), trois éditions, 22e mille
* L’automobile (Collection “Repères”) Nathan, 1995
* Les Automobiles Ariès, une marque, un homme, une époque , Presses des Ponts et Chaussées, 1996
* Charles, Baron Petiet. Un grand industriel, homme de pensée et d’action (en collaboration avec Hervé Dufresne). Kronos Editions S.P.M. Paris 1998
* Enfance et adolescence d’un petit Provençal entre les deux guerres. L’Harmattan, Paris 2003
* Un jeune ingénieur dans la tourmente . 1938-1945. L’Harmattan, Paris 2003
* Mon parcours dans le siècle . 1947-2001. L’Harmattan, Paris 2003
* Comment rendre plus attrayant l’enseignement traditionnel . L’Harmattan, Paris 2004
* Un médecin. de campagne peu ordinaire. Mon père, le Docteur Jules Sauvy ( 1879 - 1957 ). L’Harmattan, Paris 2004
* Jean Rouch, tel que je l’ai connu . L’Harmattan, Paris 2006
* Sept livres pour la Jeunesse , Casterman, Hachette, L’Harmattan (dont trois en collaboration avec Olivier Sauvy, fils de J. Sauvy). Traduction de certains d’entre eux en portugais et en italien
Une pensée pour mon fils, Olivier, Jean-Philippe SAUVY
Toi qui as sans doute autant affecté que moi, sinon plus, par les épreuves ayant frappé ta mère, tu m’as apporté, tout au long de ces dix années de « jours sans fin », un soutien affectif et matériel sans failles.
Et je me rends compte aujourd’hui que, sans toi, je n’aurais sans doute pas pu tenir le cap jusqu’au bout.
Que Dieu te garde, Fiston !
Élégie (chant de deuil).

Poème lyrique dont le ton est le plus souvent tendre et triste : les élégies d’André Chénier. ( Petit Larousse )
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouvrages du même auteur Présentation I. Aperçus biographiques concernant la malade et le narrateur II. Le parcours de vie conjoint (octobre 1996-avril 2006) de la malade et de l’auteur III. Une pratique conviviale à vocation apaisante IV. Comment se comporter avec les « Alzheimeriens » ? V. Conséquences sur ma personnalité de ma « mise en cage alzheimerienne » Annexe : Sélection de lettres de Simonne Sauvy (1956-1973)
Présentation
Ayant étroitement partagé et observé pendant plus de dix ans la vie de mon épouse atteinte de « la maladie d’Alzheimer », je suis arrivé à considérer que le profond dérèglement de son organisme ne serait pas une maladie, au sens courant du terme. Ce serait un véritable changement d’identité de la personne, changement provoqué par une sorte de métamorphose consécutive à des modifications intervenues dans la composition et la disposition des neurones de son cerveau et dans leur fonctionnement.
La nouvelle identité ainsi obtenue découlerait, pour l’essentiel, de son identité précédente, mais elle s’en distinguerait à bien des égards et donnerait naissance à de nouveaux comportements, notamment, dans les rapports entretenus par la « nouvelle personne » avec les notions d’espace et de temps, ainsi qu’avec la société en général.
Dans le présent ouvrage, je relate avec précision les observations que j’ai notées, souvent au jour le jour, sur les comportements de mon épouse, mettant ceux-ci en parallèle avec ceux qu’elle aurait sans doute eus, dans les mêmes circonstances, avant son «changement d’identité ». Je fais également état des conclusions auxquelles je suis parvenu, concernant le genre de « traitement thérapeutique » qui me semble convenir à l’égard de personnes connaissant de tels changements de personnalité.
Enfin, dans la mesure où j’ai vécu en profondeur une « expérience » assez exceptionnelle, j’ai pensé utile de faire état de quelques-unes des modifications que ma longue cohabitation avec une « personne alzheimerienne » a provoquées sur moi-même, modifications faisant de moi un être hybride doté d’une sorte de double personnalité.
I. Aperçus biographiques concernant la malade et le narrateur
Né pendant la première guerre mondiale (le 29/04/16), fruit de la première permission de mon père, qui avait été mobilisé en tant que médecin aux Armées, je rejoins une sœur, Renée, de dix ans plus âgée que moi, et un frère, André, mon aîné de huit ans. Je suis élevé, jusqu’à la démobilisation de mon père, en 1918, par ma mère (née en 1881), Je passe les dix premières années de ma vie dans le village de Spéracèdes (350 habitants, à dix kilomètres à l’ouest de Grasse, Alpes-Maritimes),
Par la suite, mes études me conduisent successivement au Collège de Garçons de Grasse et au Lycée de Nice, deux établissements où je séjourne en tant que pensionnaire. Reçu au concours d’entrée à L’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, je gagne Paris en 1937. J’en sors avec le diplôme d’Ingénieur Civil des Ponts et Chaussées, en 1941, après une interruption de neuf mois due à ma mobilisation durant la guerre 1939-40.
Désirant échapper à l’Occupation, je m’arrange pour être, recruté par l’Administration des Colonies avec le titre d’Ingénieur adjoint stagiaire des Travaux Publics des Colonies, ce qui me permet de gagner l’Afrique Noire Après le débarquement américain au Maghreb, en 1942, et la mise sur pied, en Afrique du Nord, d’un Corps Expéditionnaire français destiné à délivrer la France de ses Occupants, je me porte volontaire. Incorporé comme Aspirant dans une unité du Génie, je participe à la Campagne d’Italie, au débarquement en Provence, à la remontée du Rhône, à la libération du Jura et des Vosges.
Démobilisé le 22 septembre 1945, je ne sais trop quoi entreprendre dans cette France qui tente de se reconstruire, matériellement et moralement. Après quelques mois d’hésitations, je décide, avec deux camarades de promotion avec lesquels je suis très lié, Pierre Ponty et Jean Rouch, de réaliser l’expédition ethnosociologique dont l’idée nous était venue lors de notre séjour commun en Afrique Occidentale Française : la descente du Niger en pirogues. Celle-ci se déroule conformément à nos plans, durant cinq mois, d’octobre 1946 à mars 1947.
De retour en France, alors que Ponty, Rouch et moi, nous sommes toujours à la recherche d’un mode de vie original, nous “exploitons” les fruits de notre expédition. Nous le faisons, tantôt ensemble, tantôt chacun de notre côté, essentiellement sous forme d’articles de presse et de conférences. Et, nous entreprenons de “construire notre vie”, au mieux de nos désirs et des circonstances. Pour moi, n’étant pas disposé, après cinq ans de vie aventureuse, à mener une vie professionnelle classique d’ingénieur, je prolonge mon détour dans le journalisme et la presse. Parallèlement, souhaitant ne pas rester à l’écart des recherches et des actions collectives visant à bâtir un monde moins absurde que celui que nous venons de connaître, je m’intéresse à la politique et je rejoins le mouvement anarchiste, alors en plein essor. Déçu par ce que m’apporte la vie militante, je m’éloigne de ce mouvement après deux ans d’exercice. Toutefois, souhaitant rester dans « la mouvance révolutionnaire », je me mets à fréquenter le groupe informel qu’ont constitué Etienne Balaz, sinologue d’origine hongroise, Maxime Rubel, marxologue, Willy Kessler, Allemand réfugié, disciple des révolutionnaires Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg.
Dans cette curieuse et attachante constellation internationale, figure également une jeune femme. C’est une Française à cent pour cent, et je m’étonne quelque peu de la trouver dans ce milieu nettement cosmopolite. Sa personnalité ne se précise qu’au fil de nos rencontres. J’apprends, par petites touches, comment elle a échoué sur le rivage où nous nous retrouvons, elle et moi, à l’heure actuelle, Née en 1922, d’un père mécanicien et d’une mère coupeuse en chaussures, elle a passé, me dit-elle, sa jeunesse, tantôt à Aubervilliers, où ses parents habitaient, tantôt à Trélou, petit patelin de Seine-et-Marne, entre Château-Thierry et Dormans, où sa grand-mère maternelle, qui l’adorait, l’accu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents