La souffrance des envahis
289 pages
Français

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La souffrance des envahis , livre ebook

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Description

«Je pleure tellement que mes tripes vont finir par se tordre. La douleur est telle qu'elle ne se décrit pas, ne s'explique pas. Toute la nuit, je vais pleurer à me vider les larmes du corps. Steve est absent ce soir-là. À son retour, comment vais-je le lui dire? "Oh, chérie, en passant notre fils est autiste!" Et demain, quand Simon sortira de sa chambre, comment vais-je réagir?
Mon Dieu, et si je ne l'aimais plus?»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juin 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782890925908
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un livre poignant, un livre choc qui nous envahit à notre tour. Un livre d’une réalité quasi insoutenable et troublante.
– Auteure


Ce livre me rappelle pourquoi je fais mon travail et pourquoi les parents d’élèves handicapés sont si importants dans ma vie. Ça me ramène à l’essentiel ! Encore bravo ! et merci.
– Directeur adjoint, Service des ressources
éducatives en adaptation scolaire


J’ai pleuré, beaucoup pleuré. J’ai ri, ri jaune, ri de bon cœur et j’ai haï, haï cette psychologue, les voisins qui auraient bien mérité cette douche froide à l’arrosoir, et ce système médical arrogant et tellement inadapté. Mais surtout, je suis tellement impressionnée par le courage de l’auteure, par sa force et par la pureté de l’amour pour ses fils. L’écriture est vraie et rend ce récit unique. Merci de votre générosité à partager votre histoire avec nous tous.
– Directrice d’un organisme venant
en aide aux personnes autistes


J’ai vécu tant d’émotions lors de cette lecture. On ne peut que lever bien haut notre chapeau à ces parents qui déploient toutes leurs énergies et même plus pour leurs deux enfants autistes. Félicitations et merci à Johanne, qui, malgré ses journées déjà hyper occupées, nous a partagé sa vie au quotidien. Que de patience, de courage et de ténacité dans cette famille ! Il en faut pour subir notre système de santé ainsi que notre système scolaire ! J’ai beaucoup appris. C’est un livre de référence pour qui veut connaître l’autisme.
– Enseignante


Captivé que je suis ! Quelle écriture ! Quelle histoire ! On accroche dès le début. Cette finesse de nous tenir en haleine, tout le temps. Quel courage ! Quelle force ! Quel amour inconditionnel ! Ce livre va au-delà de l’autisme, c’est la vie telle qu’elle se doit d’être. Celle qui nous demande de nous relever de fois en fois pour garder le CAP ! « La souffrance des envahis » est un authentique voyage secret qui pénètre dans l’antre des entrailles de vies.
– Réalisateur


Un véritable polar de série ultra noire… Polar, par la vivacité de l’écriture qui nous prend dès le début. On tourne vite les pages sans savoir que nous nous enfoncerons petit à petit dans un enfer incommensurable et cauchemardesque ! Il faut presque se pincer pour y croire. Mais, par-dessus tout, ce qui m’a jetée par terre, c’est la grande force de caractère de cette maman pour passer à travers tout cela et y survivre, souvent au détriment de sa propre santé ! Bravo !
– Retraitée

Conception et réalisation de la couverture : Stéphane Gaulin
Photographe de la couverture : Isabelle Leduc


Tous droits réservés
© 2012, Béliveau Éditeur


Dépôt légal : 3e trimestre 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada


ISBN 978-2-89092-548-9 ISBN EPUB 978-2-89092-590-8



www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com


Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC —  www.sodec.gouv.qc.ca


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.


Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
À mes amours
Steve, Simon et Rémi
Pour protéger ceux et celles qui nous ont tant aidés et pour nous protéger de tous les autres, les noms des personnes, de certains lieux et d’organisations ont été modifiés.
Le rêve
Août 2002
Tout est prévu : l’heure, l’endroit et la date. Je suis comme ça, moi. Tout doit être prévu d’avance. Même son nom est déjà choisi. Nous l’appellerons Simon et il sera le plus beau et le plus gentil des bébés du monde. L’accouchement devrait bien se passer, puisque tout est prévu. Étant une mère diabétique, rien n’est laissé au hasard. Le médecin provoquera l’accouchement à la trente-neuvième semaine afin d’éviter un trop gros bébé, et tout ira bien.
Je me promettais d’avoir des enfants avant l’âge de 30 ans. Pourquoi ? Aucune idée. Probablement pour faire comme tout le monde. Donc, un jour en me regardant dans le miroir, j’ai réalisé que ma peau commençait à plisser. C’était l’appel de la maternité. Belle façon de voir les choses, n’est-ce pas ? Toujours est-il que l’idée m’a traversé l’esprit à 28 ans. Il ne me restait que deux ans pour me marier et être maman.
Alors, me voilà, deux années plus tard, mariée et enceinte !
Avoir un enfant est sûrement le projet le plus ambitieux pour un couple. Croyez-moi, votre relation de couple doit être bâtie sur du solide pour traverser une telle épreuve. Je crois d’ailleurs qu’il faut être un peu candide pour désirer des enfants. Heureusement, c’était notre cas. Steve et moi sommes mariés depuis un an, mais ensemble depuis neuf ans. Eh oui, nous avons pris le temps de bien nous connaître avant de nous dire Oui, je le veux ! Nous nous sommes connus au temps de l’université. Lui était à Sherbrooke en ingénierie et moi en design à l’UQAM. Comme le mot université rime avec party , voilà comment Sherbrooke a rencontré Montréal, un soir d’été 1992.
Très jeune, mon mari a quitté son Abitibi natal pour parfaire ses connaissances un peu partout au Québec. De Trois-Rivières à Hull en passant par Lebel-sur-Quévillon, il a finalement abouti à Montréal. À mon grand bonheur d’ailleurs, car moi, je suis une petite fille native de Montréal-Nord qui a étudié à Montréal et qui a laissé le confort du foyer familial à 21 ans pour vivre quelque part… à Montréal. Que voulez-vous, j’aime Montréal, sa diversité culturelle, ses beaux espaces, ses festivals et j’ai besoin d’être près des grands centres… commerciaux.
Nous habitons maintenant à Lachine. Pour nous, cette ville a été comme un compromis entre l’Abitibi et Montréal-Nord. Ne riez pas, je m’explique. Lachine est une ville tranquille avec de beaux plans d’eau et près des grands centres. Si vous n’avez jamais passé par Lachine en vélo, il vous manque une panoplie de beaux paysages en tête. C’est de toute beauté ! Imaginez de magnifiques petits ponts vous faisant passer au-dessus d’un joli petit canal, dans un environnement datant des années 1800. Par contre, fermez votre bouche, il y a beaucoup de mannes ! Pour le reste, c’est merveilleux.
Je ne travaille plus depuis trois semaines, déjà. À ma trente-sixième semaine de grossesse, faire une heure d’autobus et de métro matin et soir était devenu une tâche colossale. Un après-midi d’été chaud et humide, alors que je revenais du travail, j’étais agrippée à un poteau pour ne pas rouler comme un ballon jusqu’à l’arrière de l’autobus. Je transpirais et la chute de pression me guettait. Les gens qui entraient essayaient de se frayer un chemin derrière moi, mais je prenais tout l’espace de l’allée avec ma grosse bedaine. Puis, cet homme à cravate est entré. D’un simple coup d’épaule, il m’a littéralement projetée vers l’avant, et ma belle grosse bedaine est venue s’écraser contre le visage de la jeune femme assise juste devant moi. Oups ! Elle avait le nez à moins de un centimètre de mon ventre et, au lieu de me laisser sa place bien gentiment, elle roula les yeux au ciel… bien gentiment ! Frustrée, j’ai eu envie d’asseoir mon gros derrière sur ses petits genoux délicats. Désolée, madame, si j’ai défait votre maquillage, c’est que je fais un mètre de large au niveau du bassin et l’allée n’a que 65 centimètres ! Il y avait eu un manque à gagner de 35 centimètres… dans votre face !
Le monde m’exaspère. Voilà pourquoi je ne travaille plus depuis déjà quelques semaines et que je mène une sacrée belle vie. Mon seul souci quotidien est de réussir à entrer dans mon maillot de bain. Quand même ! Ce n’est pas une mince affaire. Essayez de mettre un bonnet de bain à un melon d’eau, vous verrez !
Blague à part, je file le parfait bonheur. Nous venons tout juste d’emménager dans notre première maison. Une belle petite maison de briques rouges avec des auvents noirs. Elle me rappelle les maisons de la famille Kennedy à Nantucket. Bon, l’image est un peu forte, mais disons que la mienne est un modèle réduit. Il y a une grande galerie en béton qui fait tout le devant de la maison, et la cour arrière est très jolie. Je vais pouvoir y planter de belles fleurs et peut-être même faire un petit jardin. Sous la supervision de ma mère, une passionnée de fleurs, mon terrain sera sûrement magnifique.
Bref, tout va bien… jusqu’à ce que Steve perde son emploi. Ça ne peut pas plus mal tomber. Il y a l’hypothèque de la maison à payer, je ne travaille plus et nous allons bientôt avoir une bouche de plus à nourrir. Je ne m’imagine pas vivre ailleurs que dans ma belle maison à auvents noirs. Je ne veux pas avoir à déménager parce que nous n’avons plus un sou. Je suis heureuse dans cette maison. Qui plus est, le quartier est très joli et vraiment tranquille. La rue parfaite pour élever un enfant. J’espère que mon chéri trouvera vite un emploi. En attendant, il sera à mes côtés pour s’occuper de nous quand le bébé arrivera. Autant profiter de la situation.
J’ai hâte d’accoucher, il ne reste qu’un dodo avant le grand jour. De toute façon, je dois cesser de grossir un jour. À ce rythme, je vais éclater tôt ou tard. J’ai tellement de vergetures qu’on dirait la carte du métro de Paris. Les compagnies nous vendent toutes sortes de produits anti-vergetures. « Essayez ce produit, madame. Avec cette crème, impossible d’avoir des vergetures ! » Ah oui ? Eh bien, j’ai des petites nouvelles pour vous. Je m’en suis mis plein la bedaine de vos petites crèmes miraculeuses, mais il y a un moment durant la grossesse où la peau ne peut s’étirer davantage. Chaque femme a un maximum d’élasticité et, moi, j’ai atteint le mien il y a un mois. Alors, petite crème ou pas, ça fend de partout. C’est tout. Je souhaite donc à toutes les femmes d’opter pour un bébé de petit format. Malheureusement pour mon

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