Les Petites histoires de la médecine

Driss Cherif

Description

Le docteur Driss Cherif présente ici le premier volume de ses "Petites histoires de la médecine". Six chapitres nous permettent de voyager dans l’histoire et dans le temps, et de comprendre les jalons majeurs de l’histoire de la médecine, dans toutes ses dimensions?: de la symbolique du caducée à la création de la seringue, de l’émergence des moristans (hôpitaux) dans le monde arabe à la belle aventure des femmes médecins, sans oublier l’anesthésie ou les sutures par exemple. Les analyses simples et pertinentes de l’auteur, de même qu’un riche accompagnement iconographique, fiable et actualisé, permettront au praticien de recouvrer le fil d’une tradition millénaire et au néophyte de découvrir une histoire, des pratiques et des symboles qui touchent l’humanité entière et nous parlent à chacun dans notre humanité?: ces petites histoires de la médecine nous racontent finalement une histoire passionnante de notre relation au corps, à la vie et à la mort.

Sujets

• Médecine
• Médecine Générale
• MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
• PARAMÉDICAL
• PHARMACIE
• MÉDECINE
• Sciences humaines
• Sciences humaines et sociales
• Anesthésie
• Médecine d'urgence

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 05 octobre 2012
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782748387476
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Les Petites histoires de la médecine
Driss Cherif
Société des écrivains

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Les Petites histoires de la médecine
 
 
 
À la mémoire de mon père, Mohamed Habib Cherif.
 
 
 
À tous ceux qui portent un intérêt aux grands principes de la vie.
 
 
 
À tous les miens.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Quelles que soient l’ampleur de leur formation dans les universités occidentales et celle de leur indifférence vis-à-vis du domaine historique, rares pour autant, furent ceux des membres de notre communauté médicale tunisienne qui aient pu refréner cette impérieuse exigence de revenir, à un moment ou un autre de leur itinéraire, vers leurs racines médicales ancestrales arabo-islamiques. Nombreux se sont engagés dans cette voie bénéfique, empruntant parfois des chemins variés, mais tous unis par le vif désir de prendre connaissance de cet héritage qu’on leur dit remarquable et mus par le secret espoir de contribuer tant soit peu à sa réhabilitation et à sa réactualisation. C’est ainsi qu’en Tunisie, depuis le milieu du siècle dernier, sont apparus sous la plume d’auteurs comme Ahmed Ben Miled, Boubaker Ben Yahia, Sléim Ammar, Radhi Jazi, Amor Chadli et quelques autres, un certain nombre d’ouvrages sérieux et parfois référentiels ayant pour thème telle figure emblématique de la médecine arabo-islamique, telle école médicale de Kairouan ou de Cordoue ou plus souvent tels bons chapitres ayant trait à l’évolution historique de la pathologie et de la thérapeutique.
Le dernier travail arrivé sur la scène est celui que nous propose notre collègue et ami le chirurgien de Bizerte, Driss Cherif, et qu’il intitule très simplement : Les Petites Histoires de la médecine . Ce premier ouvrage, qui déjà nous en annonce d’autres, mérite de retenir notre attention à plus d’un titre.
L’auteur déclare avoir été fortement incité, spécialement, depuis quelques années déjà, par la lecture du livre de Gilbert Sinoue : Avicenne ou la route d’Ispahan , une histoire romancée de l’auteur du Quanoun , que lui avait conseillé son ami et collègue bizertin, le docteur Slim Khammassi.
Le docteur Driss Cherif a pris le temps de la réflexion et nous propose aujourd’hui une œuvre marquée par une évidente originalité et qui se révélera sûrement d’une grande efficience. On découvre bien vite que ce qu’il appelle assez modestement « les petites histoires de la médecine » ne sont, à la vérité, que les acquisitions essentielles et les jalons majeurs qui ont marqué la grande histoire de la médecine et contribué largement à l’exercice de la profession et à l’épanouissement de l’art médical.
Que ce soient pour les diverses illustrations du caducée ou pour les tribulations du serment d’Hippocrate, que ce soient pour l’émergence des moristans (hôpitaux) ou encore pour la belle aventure des femmes médecins, on découvre agréablement les pertinentes analyses de l’auteur appuyées sur une documentation riche et actualisée puisée auprès des sources les plus fiables. Écartant toute plate complaisance et appuyé sur des données scientifiques et historiques incontestables, Driss Cherif ne s’en est pas moins attaché à mettre volontiers en exergue, à chaque occasion, l’apport des médecins arabes et musulmans.
S’agissant des « petites histoires » sur l’apparition de la seringue ou davantage encore sur les sutures et sur la captivante émergence de l’anesthésie, le chirurgien qu’est Driss Cherif se dévoile clairement plus à l’aise fournissant au lecteur un texte plus nettement balisé et maîtrisé, disons plus nettement « chirurgical ».
Enfin, comme la cerise sur le gâteau, la qualité et la part prise par les illustrations et celle de l’iconographie en général confèrent un supplément d’attrait à l’ouvrage. L’auteur a pu réaliser un choix judicieux parmi les nombreuses reproductions de portraits authentiques de médecins célèbres et les portraits imaginaires d’anciens médecins grecs et arabes. Il faut y adjoindre l’excellente collection des vieux instruments et d’appareillage chirurgical reproduits avec soin et souvent bien légendés.
Assurément l’attrayante lecture de ce premier livre du docteur Driss Cherif, si enrichissante à plus d’un titre, possède surtout cette rare qualité de nous laisser, sans conteste, dans l’attente des ouvrages qui vont suivre, tant la méthode suivie par l’auteur est originale et pertinente. Le catalogue des « petites histoires » de la médecine n’est pas épuisé pour autant et l’auteur, avec cette première expérience acquise, se trouve en excellente situation pour poursuivre et satisfaire notre curiosité.
Sans avoir la moindre intention d’atténuer en quoi que ce soit le grand mérite de Driss Cherif, on ne saurait terminer ce texte préfaçant son travail sans attirer l’attention sur l’environnement culturel et médical dans lequel il a été conçu. Depuis quelques années déjà, le syndicat des médecins libéraux de Bizerte s’est signalé aussi par une débordante activité sur les plans culturel et scientifique en tenant des réunions régulières et en produisant des travaux de qualité. Driss Cherif est l’un des animateurs favoris de ce groupe si attachant et son travail vient contribuer grandement au rayonnement de cette collectivité médicale bizertine à qui il faut souhaiter les meilleurs succès.
Professeur Saïd Mestiri
 
 
 
Préambule
 
 
 
« Dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes : astronomie, chimie, médecine, et surtout des remèdes plus doux et plus salutaires que ceux qui avaient été connus des Grecs et des Romains ».
Cette citation extraite de la préface de l’ Essai sur les mœurs et l’esprit des nations de Voltaire paru en 1756, rend hommage à la médecine arabo-musulmane dont l’importance et la place à travers l’histoire n’est plus à démontrer.
D’autres auteurs occidentaux ont mis en valeur les travaux des médecins arabo-musulmans, notamment Gilbert Sinoue qui a fait paraître en 1989 un livre intitulé Avicenne ou la route d’Ispahan retraçant la vie d’Ibn Sina (Avicenne) sous forme d’un roman.
Et c’est justement la lecture, totalement par hasard il y a une dizaine d’années, de cet ouvrage que m’avait prêté mon collègue et ami Slim Khammassi, qui m’a permis d’entamer une réflexion sur l’impact et la valeur de cette médecine arabo-musulmane.
Les médecins arabo-musulmans ont, en effet, atteint un niveau scientifique avancé entre le X e et le XIII e  siècle après J.-C. Ils ont été à l’origine de plusieurs inventions et ont rédigé de nombreux ouvrages auxquels la médecine occidentale s’est référée durant des siècles. Cet essor de la médecine arabo-musulmane au Moyen Âge a été souligné par plusieurs auteurs tunisiens et en particulier par le professeur Sleim Ammar, cofondateur de la Société tunisienne d’histoire de la médecine et de la pharmacie, en 1990 avec le docteur Radhi Jazi.
Ainsi, et dans le but de prôner l’apport de cette médecine arabo-musulmane, une séance consacrée à l’histoire de la médecine a été instituée depuis 2006, dans le cadre des Journées de médecine libérale de Bizerte qui sont organisées chaque année par la section de Bizerte du syndicat tunisien des médecins libéraux.
Au cours de cette séance, une histoire de médecine ainsi que la biographie d’un médecin arabo-musulman sont présentées chaque année.
Au bout de quelques années, ayant rédigé et rassemblé un certain nombre de petites histoires de médecine inhérentes aux grandes inventions dans le monde médical, l’idée m’a été soufflée de les publier dans une série de livres que j’ai intitulé Les Petites Histoires de la médecine , et dont le présent ouvrage constitue le premier volume.
J’ai entrepris donc la rédaction de cet ouvrage, en étant moi-même novice et surtout autodidacte en matière d’histoire de la médecine. Mon intention est de contribuer un tant soit peu, à une meilleure connaissance de ce domaine aussi immense que passionnant.
En effet, « l’histoire de la médecine sert parfois à sortir de l’oubli, à remettre en perspective, à reconnaître et à réhabiliter. Elle peut également aider à comprendre le présent des médecins et de la profession médicale. » (S. Mestiri, Le médecin dans la cité )
Ce livre relate six petites histoires de médecine :
- l’histoire du caducée, ce symbole connu par tout le monde pour reconnaître les professionnels de santé ;
- l’histoire de la seringue, si banale de nos jours, utilisée par tous pour injecter quelque produit que ce soit ;
- l’histoire de l’anesthésie qui a permis de rendre un énorme service à l’humanité en éliminant définitivement la douleur per-opératoire ; ce qui a contribué indiscutablement à l’essor de la chirurgie. Son invention serait le mérite d’un dentiste ;
- les débuts de la réalisation des points de suture et leurs développements sont abordés dans la quatrième partie de ce livre. Le lecteur saisira parfaitement mon intérêt pour ce sujet, étant chirurgien de formation ;
- l’historique d’ Al Moristan ou Al Bîmâristân signifiant hôpital, dans le monde arabo-musulman, est évoqué ensuite pour affirmer que l’idée de la création des centres hospitalo-universitaires revient au grand médecin arabe Al Razi ;
- le dernier chapitre s’intéresse aux femmes médecins qui ont lutté pendant des siècles afin de pouvoir pratiquer l’art de guérir vu que l’exercice de la médecine était interdit aux femmes de même que l’accès à l’université.
 
Cet ouvrage a été élaboré en se basant sur les travaux des différents cherch