Maladie de Kawasaki
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Description

La maladie de Kawasaki est une vascularite systémique aiguë des artères de petit et moyen calibre, d’étiologie inconnue et de début brutal, qui atteint préférentiellement les patients âgés de 6 mois à 5 ans et exceptionnellement les adultes. Elle a été décrite pour la première fois en 1967 par le pédiatre japonais Tomisaku Kawasaki. La présentation typique associe une fièvre de plus de 5 jours et des anomalies cutanéomuqueuses.La maladie de Kawasaki est particulièrement fréquente au Japon, où l’incidence est comprise entre 112 et 223 pour 100 000 enfants âgés de moins de 5 ans, comparativement aux États-Unis, où elle est d’environ 20 pour 100 000 enfants âgés de moins de 5 ans. L’incidence est 2,5 fois plus élevée chez les patients d’origine asiatique que chez les patients d’origine caucasienne, ce qui suggère une prédisposition génétique. La maladie est endémique dans les pays de l’hémi-sphère Nord avec des pics d’incidence d’allure épidémique ainsi qu’une recrudescence hivernale des cas, suggérant une composante infectieuse qui n’a pas encore été identifiée à ce jour.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782901094012
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S03P01C11 Maladie de Kawasaki
BENJAMINTERRIER, FANNYBAJOLLE ETSLIMANEALLALI
C11 P01 3 0 S
11 C 1 P0  3 S0
La maladie de Kawasaki est une vascularite systémique aiguë des artères de petit et moyen calibre, d’étiologie inconnue et de début bru-tal, qui atteint préférentiellement les patients âgés de 6 mois à 5 ans et exceptionnellement les adultes. Elle a été décrite pour la première fois en 1967 par le pédiatre japonais Tomisaku Kawasaki [3]. La présenta-tion typique associe une fièvre de plus de 5 jours et des anomalies cuta-néomuqueuses. La maladie de Kawasaki est particulièrement fréquente au Japon, où l’incidence est comprise entre 112 et 223 pour 100 000 enfants âgés de moins de 5 ans [6], comparativement aux États-Unis, où elle est d’environ 20 pour 100 000 enfants âgés de moins de 5 ans. L’inci-dence est 2,5 fois plus élevée chez les patients d’origine asiatique que chez les patients d’origine caucasienne, ce qui suggère une prédisposi-tion génétique. La maladie est endémique dans les pays de l’hémi-sphère Nord avec des pics d’incidence d’allure épidémique ainsi qu’une recrudescence hivernale des cas, suggérant une composante infectieuse qui n’a pas encore été identifiée à ce jour.
Étiologie et pathogénie
Bien que l’étiologie de la maladie de Kawasaki ne soit pas encore connue, l’implication d’un ou de plusieurs agents infectieux ubiqui-taires sur un terrain génétique prédisposant est fortement suspectée. Le rôle d’un superantigène d’origine bactérienne avait été initialement évoqué devant une expansion sélective de lymphocytes T exprimant les récepteurs Vβet Vβ, mais la mise en évidence d’une réponse immune 2 8 oligoclonale des plasmocytes producteurs d’immunoglobulines A, infil-trant la paroi vasculaire, a finalement suggéré le rôle d’un antigène conventionnel. Par ailleurs, la mise en évidence d’inclusions intra-cytoplasmiques semblant contenir des agrégats de protéines virales et d’acides nucléiques au sein des cellules ciliées de l’épithélium bronchique de patients atteints de maladie de Kawasaki plaide fortement pour la res-ponsabilité d’un ou de plusieurs agents viraux. Plus récemment, la réalisation d’études d’association pangénomiques a permis de progresser dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie et plusieurs voies de signalisation intracellulaire semblent être impliquées dans la physiopathologie de la maladie de Kawasaki [6] : – la voie calcineurine/NFAT (nuclear factor of activated Tcells), au sein de laquelle un variant fonctionnel du gèneITPKCcodant la 1,4,5-trisphosphate 3 kinase C, modulant l’activation lymphocytaire T via une augmentation du calcium intracellulaire, contribue à la suscepti-bilité individuelle et à la formation des anévrysmes coronaires ; – la voie dutransforming growth factorβ(TGF-β), au sein de laquelle des variants des gènes codant TGF-β2, TGF-βR2 et SMAD3 contribuent à la formation des anévrysmes des artères coronaires ; – la voie des récepteurs d’immunoglobulines FcγR, au sein de laquelle un polymorphisme du gèneFCGR2Acodant la protéine FcγRIIa constitue un facteur de susceptibilité de maladie de Kawasaki,
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et les gènesFCGR2BetFCGR3Bsont associés à la réponse aux immu-noglobulines administrées par voie intraveineuses (Ig IV) ; – la voie des caspases au sein de laquelle un variant du gèneCASP3, codant la caspase 3, impliquée dans l’apoptose, la différenciation et l’activation des lymphocytes T, contribue à la susceptibilité individuelle. Par ailleurs, d’autres gènes candidats ont pu être identifiés grâce à cette approche, notammentBLK, qui code la protéine Blk, impliquée dans la transduction du signal du récepteur des lymphocytes B, et CD40, qui code un récepteur dutumor necrosis factor(TNF). L’importante inflammation systémique de la maladie de Kawasaki a suggéré l’implication de cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-αet l’interleukine (IL)-1β. Cette hypothèse a été confortée par différents modèles murins retrouvant leur implication dans le dévelop-pement des anévrysmes coronaires et par des études cliniques mettant en évidence une élévation des taux sériques de TNF-α, à la phase aiguë de la maladie de Kawasaki, plus élevée chez les patients qui vont déve-lopper des anévrysmes coronaires. Enfin, l’amélioration des techniques d’analyse de l’expression des gènes sur les tissus autopsiques a permis de mettre en évidence une aug-α mentation de l’expression d’ITGA4etITGAM(codant l’intégrine4et α l’intégrineM) dans les artères coronaires anormales de patients atteints de maladie de Kawasaki et les intégrines codées par ces gènes participent probablement au recrutement des cellules inflammatoires dans les artères coronaires. De même, il a été montré une augmentation de l’expression du gèneCD84(codant la molécule d’activation lymphocytaire CD84) dans les artères coronaires de patients atteints de maladie de Kawasaki et ce jusqu’à plusieurs années après le début de la maladie. Enfin, une aug-mentation d’expression de la périostine, sécrétée dans la matrice extracel-lulaire, a été mise en évidence, suggérant que cette molécule pourrait servir de biomarqueur de la maladie de Kawasaki.
Histologie des lésions vasculaires
La maladie de Kawasaki est une vascularite nécrosante systémique touchant l’ensemble des artères de petit et moyen calibre avec un tro-pisme particulier pour les artères coronaires. En phase aiguë, les lésions prédominent au niveau de la media avec une dissociation œdémateuse des cellules musculaires lisses et un œdème de l’intima. L’infiltrat, ini-tialement à prédominance de neutrophiles, devient rapidement riche en cellules mononuclées et en plasmocytes à IgA. Une destruction de la limitante élastique et une prolifération fibroblastique survient ensuite, laissant place au remodelage vasculaire. Bien que l’origine des lésions vasculaires à long terme soit encore débattue, l’analyse des séries échographiques et autopsiques suggère aujourd’hui que ces lésions sont la conséquence du remodelage vascu-laire, à l’origine d’une prolifération intimale et d’une néo-angiogenèse, et non pas d’une athérosclérose accélérée, comme cela avait été suggéré initialement. Parallèlement à ces lésions morphologiques, il semble également exister une dysfonction endothéliale coronaire à l’origine d’une diminution de la réserve coronaire, qui pourrait participer à la survenue de complications à long terme. Des travaux récents ont mis en évidence l’existence de trois proces-sus intriqués dans la vasculopathie de la maladie de Kawasaki : – l’artérite nécrosante, survenant dans les deux premières semaines d’évolution de la maladie, est caractérisée par une infiltration neutro-
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