Maladie de Whipple
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Maladie de Whipple , livre ebook

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Description

La maladie de Whipple est une infection bactérienne chronique, systémique et curable, due à Tropheryma whipplei. Dès sa description en 1907, Whipple mentionne l’existence de structures en forme de bâtonnet dans des vacuoles au sein des macrophages. À partir de 1949, la coloration des tissus infectés par l’acide périodique de Schiff (PAS) permit de révéler des inclusions à l’intérieur des macrophages, compatibles avec des structures bactériennes ou leurs produits de dégradation. Dès 1952, l’antibiothérapie fut reconnue capable d’améliorer rapidement les symptômes et les anomalies biologiques. Enfin, en 1961, la microscopie électronique confirma la présence d’une espèce bactérienne intracellulaire, à Gram positif, dans le cytoplasme des macrophages. Le bacille est visible sous forme de bâtonnet et possède une paroi trilamellaire caractéristique, responsable de l’affinité au PAS.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782901094012
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Médecine interne
Chapitre S03P01C25 Maladie de Whipple
XAVIERPUÉCHAL
Tropheryma whipplei
5 C2  1 P0  3 0 S
5 2 C 1 P0 3 S0
La maladie de Whipple est une infection bactérienne chronique, sys témique et curable, due àTropheryma whipplei.Dès sa description en 1907, Whipple mentionne lexistence de structures en forme de bâton net dans des vacuoles au sein des macrophages [10]. À partir de 1949, la coloration des tissus infectés par lacide periodique de Schiff (PAS) permit de révéler des inclusions à lintérieur des macrophages, compa tibles avec des structures bactériennes ou leurs produits de dégradation (Figure S03P01C251). Dès 1952, lantibiothérapie fut reconnue capable daméliorer rapidement les symptômes et les anomalies biolo giques. Enfin, en 1961, la microscopie électronique confirma la pré sence dune espèce bactérienne intracellulaire, à Gram positif, dans le cytoplasme des macrophages. Le bacille est visible sous forme de bâtonnet et possède une paroi trilamellaire caractéristique, responsable de laffinité au PAS. Une amplification et un séquençage partiels du gène universel de lacide ribonucléique ribosomique (ARNr 16S) de la bactérie furent réalisés en 1991. En 1992, lamplification dune séquence unique de bases dARNr 16S fut confirmée et poursuivie [9]. Cette séquence cor respondait à celle dun organisme non encore caractérisé qui fut dénomméTropheryma whipplei. Les analyses phylogéniques suggé rèrent que cet organisme était un actinomycète. La taxonomie molécu laire rapprochaT. whippleides bactéries de lenvironnement qui ont en commun le sol comme réservoir ou source de contamination pour lhomme.
Figure S03P01C251Infiltration de la lamina propria et de la sousmuqueuse par des macrophages prenant la coloration rougeviolet avec l’acide periodique de Schiff. Biopsie duodénale. (Grossissement×40.) (D’après Puéchal X. Whipple’s disease. Ann Rheum Dis, 2013,72: 797803.)
S03P01C25
Un couple damorces damplification et de séquence fut mis au point. Il permit un diagnostic moléculaire de cette infection. Lampli fication génique (PCR oupolymerase chain reaction) en étendit le spectre clinique en permettant le démembrement et le diagnostic de formes extradigestives. Des atteintes oculaires ou purement car diaques, neurologiques ou articulaires furent décrites [4]. Le premier isolement de la bactérie remonte à 1997. Cependant, aucune souche ne resta disponible et le travail ne put être répliqué. En 2000, D. Raoult et al. réussirent à isoler le germe sur une lignée de fibroblastes humains [7]. Depuis, de nombreuses autres souches furent obtenues à partir de différents prélèvements [4, 6]. Lisolement de T. whippleipermit de commencer à décrire sa sensibilité aux antibio tiques et de nouvelles méthodes diagnostiques indirectes (sérologie) [7] ou directes (immunomarquage) [8]. Il permit denvisager la caractéri sation fine de la bactérie. Le séquençage deT. whippleirévéla un génome limité avec des capa cités métaboliques réduites, cadrant bien avec un mode de vie restreint à lhôte [6]. Lanalyse du génome permit de déduire un déficit prévi sible dans la biosynthèse des acides aminés. Ce déficit prévisible dans la biosynthèse des acides aminés fut mis à profit pour développer un milieu de culture axénique (non cellulaire) enrichi en acide aminé. Parallèlement, de larges régions dADN non codantes furent mises en évidence. Leurs variations pourraient être à lorigine dune grande diversité de modifications des protéines membranaires susceptibles de permettre un échappement à la réponse immune habituelle de lhôte. Plus dune centaine de variants moléculaires deT. whippleiont été progressivement rapportés, sans corrélation avec les manifestations cli niques [6].
Épidémiologie
Jusquà récemment,T. whippleiétait considérée comme une bacté rie rare à lorigine dune maladie exceptionnelle. De récentes études ont montré queT. whippleiest une bactérie commensale et non un pathogène obligatoire. Il y a de rares porteurs sains définis par la posi tivité de la PCR dans les selles qui est estimée entre 1,5 % et 7 % dans la population générale [4]. Cette prévalence est même de 12 à 25 % chez les égoutiers. De même,T. whippleiest retrouvée dans 0,2 à 1,5 % des échantillons de salive de sujets sains. La prévalence a été éva luée de 0 % (0/342) à 0,26 % (1/380) dans les biopsies duodénales. La fréquence de positivité de la PCR dans le sang chez des donneurs de sang a été estimée à 1/174. La bactérie est également retrouvée par PCR dans 1,8 % des prélèvements de liquide synovial au cours darthrites de nosologie indéterminée chez lhomme sans maladie de Whipple avérée [5]. En plus des infections chroniques diffuses ou localisées,T. whipplei a été incriminée comme agent responsable, seul ou en association avec dautres germes, dinfections aiguës pédiatriques comme surtout des gastroentérites ou des épisodes fébriles transitoires, voire éventuelle ment de pneumonies chez ladulte [6]. Ainsi estil possible quune diarrhée aiguë chez un jeune enfant représente une primoinfection et que seuls un très petit nombre dindividus prédisposés génétiquement développent secondairement une authentique maladie de Whipple. Cela rendrait compte de la forte séroprévalence retrouvée chez les adultes apparemment sains (52 %) [6].
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