Maladies à prions
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Les encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) ou maladies à prions existent, chez l’homme, sous trois formes différentes : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique (forme la plus fréquente) ; les ESST génétiques (MCJ génétique, syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et insomnie fatale familiale) ; les MCJ acquises (kuru, MCJ iatrogènes et la variante de la MCJ [vMCJ], seule forme liée à l’encéphalopathie spongiforme bovine [ESB] ou « maladie de la vache folle »).Outre leur caractère transmissible, les ESST ont des caractéristiques communes, identiques dans leurs formes humaines et animales. Ce sont des maladies à incubation longue et silencieuse, évoluant vers le décès sans rémission. Elles entraînent une dégénérescence du système nerveux central avec des lésions spécifiques (spongiose, perte neuronale, gliose astrocytaire et parfois dépôts amyloïdes), sans aucune réaction inflammatoire ou immunitaire, avec les titres infectieux les plus élevés dans le cerveau. L’agent causal est probablement une protéine normale de l’hôte, la protéine prion cellulaire (PrPc), codée par le gène PRNP (situé sur le chromosome 20) qui s’accumule dans le système nerveux central sous une forme anormale, protéine prion scrapie ou résistante (PrPsc ou PrPres).

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S14-P03-C06 Maladies à prions
J -P B S H EAN HILIPPE RANDEL ET TÉPHANE AIK
0 006
6 0 C 3 0 P 14 S
Les encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) ou maladies à prions existent, chez l’homme, sous trois formes diffé-rentes : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique (forme la plus fréquente) ; les ESST génétiques (MCJ génétique, syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et insomnie fatale familiale) ; les MCJ acquises (kuru, MCJ iatrogènes et la variante de la MCJ [vMCJ], seule forme liée à l’encéphalopathie spongiforme bovine [ESB] ou « maladie de la vache folle »). Outre leur caractère transmissible, les ESST ont des caractéristiques communes, identiques dans leurs formes humaines et animales. Ce sont des maladies à incubation longue et silencieuse, évoluant vers le décès sans rémission. Elles entraînent une dégénérescence du système nerveux central avec des lésions spécifiques (spongiose, perte neuro-nale, gliose astrocytaire et parfois dépôts amyloïdes), sans aucune réac-tion inflammatoire ou immunitaire, avec les titres infectieux les plus élevés dans le cerveau. L’agent causal est probablement une protéine c normale de l’hôte, la protéine prion cellulaire (PrP ), codée par le gène PRNPsur le chromosome 20) qui s’accumule dans le système (situé nerveux central sous une forme anormale, protéine prion scrapie ou sc res résistante (PrP ou PrP ).
Épidémiologie
L’incidence annuelle des maladies à prions, toutes formes confon-dues, est voisine de 2 cas par million d’habitants, soit 130 cas, en moyenne, en France. Étant donné la progression rapide de ces mala-dies, incidence et taux de mortalité sont identiques. L’incidence est sensiblement la même dans tous les pays ayant mis en place un système de surveillance active de la maladie. Au cours des premières années de surveillance, l’incidence des ESST a régulièrement augmenté, en France comme dans les autres pays européens. Ce phénomène était dû à un biais de surveillance lié à la mise en place des réseaux ; le taux de mortalité s’est stabilisé depuis le début des années 2000. En France, le réseau de surveillance des maladies de Creutzfeldt-Jakob et maladies apparentées (RNS-MCJ) a enregistré 2 982 cas entre 1992 et 2017 : 86 % sont des MCJ sporadiques, 5 % sont des MCJ iatrogènes, et 9 % sont des maladies à prions génétiques. Au cours de cette période, il y a eu 27 cas de vMCJ. Le traitement par hormone de croissance extrac-tive et les greffes de dure-mère sont responsables de la grande majorité des formes iatrogènes recensées à travers le monde [3]. En France, près de 90 % des formes iatrogènes sont imputables au traitement par hor-mone de croissance extractive. Le nombre de cas de MCJ iatrogènes, après avoir atteint un pic au milieu des années 1990, est en nette dimi-nution actuellement. La recherche des facteurs de risque de la MCJ sporadique a fait l’objet de plusieurs études cas-témoins, de grande taille, qui ont exploré les habitudes alimentaires, les professions, les contacts avec les animaux, les antécédents médicaux. Aucun facteur de risque permet-
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tant d’expliquer l’ensemble des cas de MCJ sporadique n’a été identi-fié. Par ailleurs, il est important de souligner que la majorité des études, qu’elles soient rétrospectives ou de type cas-témoin, n’a pas permis de montrer de relation entre risque de MCJ sporadique et transfusion sanguine. Seule une étude cas-témoin menée en Italie a trouvé une association entre la MCJ sporadique et un antécédent de transfusion sanguine plus de 10 ans avant le début de la maladie [13]. Cependant les auteurs soulignent que de nombreux biais peuvent expliquer ce résultat qui n’a pas été confirmé par d’autres études. En ce qui concerne les facteurs génétiques, il est bien établi que le risque de MCJ sporadique dépend du polymorphisme du codon 129 du gène de la protéine prion (PRNP). Les homozygotes méthionine-méthionine (MM) ont un risque plus élevé de développer une MCJ sporadique que les individus hétérozygotes méthionine-valine (MV) ou homozygotes valine-valine (VV). Le polymorphisme du codon 129 du gènePRNP module aussi le risque et la durée d’incubation des MCJ iatrogènes secondaires à un traitement par hormone de croissance. L’étude de 76 cas imputables à un traitement par hormone de croissance extractive a montré que le risque des patients homozygotes, en France, était plus élevé que celui des hétérozygotes [2]. Par ailleurs, la durée d’incubation de la maladie est plus longue chez les hétérozygotes que chez les homozygotes. Une relation similaire entre durée d’incubation et génotype a été mise en évidence en cas de kuru. Cette maladie à prions, due à des rites funé-raires de cannibalisme, a touché plus de 2 500 membres d’une tribu de Nouvelle-Guinée. Un peu moins de 10 % des maladies à prions sont associées à diffé-rentes mutations (ou insertions) du gènePRNP. On considère que ces mutations, dont plus d’une trentaine ont été recensées, ont un rôle causal. Trois principaux phénotypes sont associés à ces mutations : MCJ, syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et insomnie fatale familiale. La mutation la plus fréquente, en France (65 % des cas géné-tiques), est celle du codon 200. Cette mutation est aussi très fréquente en Israël, en Calabre, au Chili et surtout en Slovaquie où elle est res-ponsable de plus de la moitié des cas de MCJ. Les premiers cas de vMCJ ont été décrits en 1996 [16]. Au 31 décembre 2018, 178 cas confirmés ou probables de vMCJ ont été enregistrés au Royaume-Uni, 27 en France, 5 en Espagne, 4 en Répu-blique d’Irlande et aux États-Unis, 3 aux Pays-Bas et en Italie, 2 au Portugal et au Canada, 1 en Arabie-Saoudite au Japon et à Taiwan. Du point de vue épidémiologique, la vMCJ se distingue de la MCJ spora-dique par trois caractéristiques majeures : – la distribution géographique, corrélée à l’exposition à l’agent de l’ESB ; – l’âge de survenue de la maladie qui est en moyenne de 28 ans ; – le génotype au codon 129 du gènePRNP, tous les cas de vMCJ étant MM au codon 129 sauf le dernier cas britannique qui est MV. Les recherches sur la voie de transmission de l’agent de l’ESB à l’homme privilégient l’hypothèse alimentaire. La vMCJ pose aussi le problème du risque de transmission secondaire de la maladie de per-sonne à personne. Des études ont en effet montré que l’agent respon-sable de la vMCJ et de l’ESB était détectable en périphérie, notamment dans les organes lymphoïdes (amygdales, appendice, ganglions). Dans les autres maladies à prions (sporadique, iatrogène, res génétique), la recherche de PrP dans les organes périphériques est en règle négative, résultat qui indique que cette protéine est ou absente,
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