Mécanismes de l’immunité, complément et auto-anticorps

Luc Mouthon, Benjamin Chaigne

Description

Le système immunitaire est un système biologique constitué d’un ensemble coordonné d’éléments de reconnaissance et de défense qui protègent l’organisme des agressions infectieuses et des proliférations malignes. Il existe deux grands types de mécanismes de défense : les mécanismes de défense non spécifiques ou innés, et les mécanismes de défense spécifiques ou acquis, mettant en jeu les lymphocytes.Loin d’être exhaustif, ce chapitre vise à mettre en place les principes fondamentaux de fonctionnement du système immunitaire normal, qui permettront de comprendre la physiopathologie de maladies auto-immunes et/ou inflammatoires chroniques.

Sujets

• Médecine interne

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2018
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782901094012
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Chapitre S03P01C01 Mécanismes de l’immunité, complément et autoanticorps

B C L M ENJAMIN HAIGNE ET UC OUTHON

S03P01C01 • Mécanismes de l’immunité, complément et autoanticorps

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1 0 C  S03P01

Le système immunitaire est un système biologique constitué d'un ensemble coordonné d'éléments de reconnaissance et de défense qui protègent lorganisme des agressions infectieuses et des proliférations malignes. Il existe deux grands types de mécanismes de défense : les mécanismes de défense non spécifiques ou innés, et les mécanismes de défense spécifiques ou acquis, mettant en jeu les lymphocytes. Loin dêtre exhaustif, ce chapitre vise à mettre en place les principes fondamentaux de fonctionnement du système immunitaire normal, qui permettront de comprendre la physiopathologie de maladies auto immunes et/ou inflammatoires chroniques.

Mécanismes fondamentaux [3]

L’immunité innée, barrière contre les agressions extérieures Limmunité innée est la première ligne de protection contre les agressions extérieures. Elle est non spécifique, rapidement mise en place et transitoire.

Revêtements cutanéomuqueux Les revêtements cutanéomuqueux, grâce aux épithéliums de surface de la peau, des muqueuses digestives, respiratoires ou génitales, consti tuent une première barrière de défense contre les infections. Cette bar rière est triple, à la fois mécanique, chimique et microbiologique. Mécaniquement, les cellules épithéliales sont réunies par des jonctions dites serrées, et leur surface est littéralement balayée par lair ou les liquides en contact avec les épithéliums. Chimiquement, les cellules des muqueuses produisent des enzymes et/ou des peptides qui participent à la défense antimicrobienne : lysozyme (salive, sueurs, larmes), pepsine (tube digestif), peptides antibactériens (défensines au niveau de lintes tin). Enfin, la peau et les muqueuses sont recouvertes, chez tout individu sain, dune flore commensale qui entre spontanément en compétition avec les agents microbiens pathogènes ; que ce soit pour les substances nutritives ou pour les zones dattachement aux épithéliums.

Réaction inflammatoire En présence dune substance étrangère, lorganisme met en place un ensemble de mécanismes réactionnels de défense par lesquels il recon naît, détruit et élimine cette substance. Cest la réaction inflammatoire. Elle met en jeu les cellules de linflammation, résidentes tissulaires ou sanguines circulantes (Tableau S03P01C01I). Chronologique ment, elle peut se diviser en trois étapes :  une réaction vasculoexsudative perceptible cliniquement, par exemple sous forme dun placard inflammatoire au niveau de la jambe (érysipèle) (Figure S03P01C011) ;  une phase cellulaire avec recrutement des cellules phagocytaires ;  une phase de réparation.

Tableau S03P01C01I Cellules de l’inflammation. Cellules sanguines circulantes Polynucléaires neutrophiles Monocytes Polynucléaires éosinophiles Polynucléaires basophiles Plasmocytes Lymphocytes Plaquettes Cellules résidentes tissulaires Macrophages Histiocytes Mastocytes Cellules endothéliales Fibroblastes

Figure S03P01C011

Érysipèle de la jambe gauche.

Cellules phagocytaires Lun des premiers mécanismes de défense au cours de linflamma tion est la phagocytose qui correspond à lingestion, puis à la destruc tion, par les macrophages, les polynucléaires neutrophiles ou les monocytes, de particules bactériennes au sein dune vésicule appelée phagosome. Les neutrophiles, absents des tissus en période non inflammatoire, sont présents en grand nombre au site de linflammation. Ils possèdent dautres activités microbicides que la phagocytose, dépendantes ou non de loxygène. Ainsi, ils peuvent subir une explosion respiratoire au cours de laquelle ils libèrent des radicaux libres et/ou déverser le contenu de leurs granules, riches en protéases. Les cellules phagocytaires (ainsi que les cellules dendritiques), pos sèdent à leur surface des récepteurs dénomméspattern recognition receptors(PRR) qui reconnaissent des motifs moléculaires conservés appeléspathogen associated molecular patterns(PAMP).Ce sont ces récepteurs qui permettent la distinction entre le soi et le nonsoi. Les récepteurs Tolllike(TLR), qui sont au nombre de 10 chez lhomme, sont un exemple de PRR. Ils sont capables de reconnaître lARN viral simple (TLR78) ou double brin (TLR3), le lipopolysaccharide (LPS) des bactéries à Gram négatif (TLR4), les flagelles des bactéries (TLR5)

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