Mononucléose infectieuse
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Mononucléose infectieuse , livre ebook

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La primo-infection par le virus Epstein-Barr virus (EBV) souvent asymptomatique chez l’enfant peut se traduire chez l’adolescent ou l’adulte jeune par une mononucléose infectieuse (MNI) caractérisée par de la fièvre, une angine et des adénopathies cervicales, associées à une lymphocytose atypique. Les tests sérologiques sont essentiels pour distinguer l’infection EBV souvent bénigne et spontanément régressive d’autres affections plus graves pouvant se manifester de façon similaire.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 2
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S32P02C10 Mononucléose infectieuse
J G ACQUES ILQUIN
Introduction
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10 C 02 32P S
La primo-infection par le virus Epstein-Barr virus (EBV) souvent asymptomatique chez l’enfant peut se traduire chez l’adolescent ou l’adulte jeune par une mononucléose infectieuse (MNI) caractérisée par de la fièvre, une angine et des adénopathies cervicales, associées à une lymphocytose atypique. Les tests sérologiques sont essentiels pour distin-guer l’infection EBV souvent bénigne et spontanément régressive d’autres affections plus graves pouvant se manifester de façon similaire.
Aspects virologiques
L’EBV ou herpès humain de type 4 (HHV-4) appartient avec le virus herpétique humain type 8 à la sous famille desGammaherpes virinae. Le virus d’une taille de 150 à 200 nm comporte une enveloppe porteuse de glycoprotéines et une nucléocapside icosaédrique qui contient le génome viral constitué d’un ADN bicaténaire linéaire de 186 kbp. L’infection de la cellule nécessite la fixation sur le lympho-cyte B par une interaction spécifique entre la glycoprotéine d’enve-loppe virale (gp350/220) et la molécule CD21 membranaire, récepteur de la fraction C3d du complément, suivie de la fusion de l’enveloppe avec la membrane cellulaire, puis de la pénétration de la nucléocapside libérant le génome viral. Ce dernier persiste dans la cel-lule en se circularisant sous forme épisomale. Le virus établit différents programmes de latence et la production ultérieure de virions ne se produit que dans un petit nombre de cel-lules. Deux protéines virales d’expression précoce BZLF1 (appelée aussi Zta ou ZEBRA) et BRLF1 (Rta) jouent un rôle clé dans le passage de la latence au cycle productif [1, 2, 4]. L’EBV persiste toute la vie surtout dans les lymphocytes B mémoires (IgD- CD27). Les épi-somes extrachromosomiques sont répliqués par les ADN polymérases cellulaires pendant la mitose (phase S). La latence s’accompagne d’une expression restreinte de certains gènes qui contribue à des processus d’immortalisation et de transformation des lymphocytes B.
Physiopathologie
Le virus transmis par la salive infecte directement les lymphocytes B des organes lymphoïdes de l’oropharynx ou à partir des cellules épithé-liales ; l’infection des lymphocytes B permet la dissémination virale. La période d’incubation est en moyenne de 4 à 8 semaines avant la sur-venue des signes cliniques qui traduisent une forte réponse immunitaire. La réponse lymphocytaire T cytotoxique, essentielle pour limiter la prolifération des lymphocytes B, explique la présence des lymphocytes atypiques observés dans le sang. Ces cellules correspondent à des lym-phocytes T CD8 activés (HLA-DR) et des cellules NK (natural killer) CD16. La réponse immunitaire contrôle l’infection primaire
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mais le virus persiste à vie sous forme latente avec des réactivations périodiques asymptomatiques permettant la transmission à de nou-veaux hôtes [3, 5]. Ces réactivations sont plus fréquentes et intenses chez les transplantés et au cours du déficit immunitaire lié à l’infection VIH, soulignant l’importance de l’immunité cellulaire dans le contrôle de l’infection EBV. Le cycle lytique produit des protéines hautement immunogènes à l’origine d’une réponse humorale générant successivement des anticorps contre les protéines d’enveloppe, les protéines de capside (VCA,viral capsid antigen), les protéines précoces (anti-ZEBRA, anti-EA,early anti gen) puis contre les protéines de la phase de latence (anti-EBNA,anti EpsteinBarr nuclear antigen). La stimulation polyclonale des lympho-cytes B génère par ailleurs des anticorps hétérophiles, surtout des IgM capables d’agglutiner de façon non spécifique des hématies d’autres espèces et génère parfois également des anticorps antineutrophiles, anti-érythrocytes ou antiplaquettaires [2, 3, 5].
Épidémiologie
L’EBV est présent chez 95 % des adultes dans toutes les populations du monde entier. La précocité de l’infection semble favorisée par la promiscuité et le manque d’hygiène, ainsi à l’âge de 4 ans la prévalence est voisine de 100 % dans les pays en voie de développement alors qu’elle est inférieure à 50 % chez les enfants de 5 à 10 ans dans les pays au niveau socioéconomique élevé [2, 3]. Le pic d’incidence de la MNI est situé entre 15 et 24 ans. La primo-infection est rare chez l’adulte.
Transmission du virus EBV
L’EBV peut persister dans l’oropharynx jusqu’à 18 mois après la guérison de la MNI avec une médiane d’environ 6 mois [3]. Une excrétion intermittente se poursuit ensuite dans l’oropharynx chez 15 à 20 % des porteurs sains [2], mais la contagiosité est modérée en dehors d’un contact très rapproché d’où le terme de « maladie du baiser ». La transmission maternofœtale est rare et sans risque fœtal. Le virus est présent dans le lait maternel de femmes asymptomatiques sans risque accru de transmission à l’enfant. Le virus a été isolé dans les cellules épithéliales cervicales et le liquide séminal, mais l’incidence de la transmission sexuelle est inconnue car impossible à individualiser de la transmission salivaire au cours des rapports sexuels. Le virus peut également être transmis par les transfusions sanguines et les greffes de moelle osseuse ou d’organe.
Manifestations cliniques
Forme typique
La MNI se caractérise par une triade fièvre, pharyngite et adénopa-thies cervicales, associée à une asthénie et une lymphocytose atypique [3, 5]. Il existe souvent des prodromes à type de céphalées, sensation de malaise, fébricule. La forme typique n’est observée que dans 25 % des cas chez l’adolescent et le jeune adulte. Les adénopathies et la fièvre sont très fréquentes (98 % des cas), suivis par la pharyngite (85 % des cas). Une splénomégalie est présente dans 50 à 60 % des cas et régresse
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