Mucoviscidose de l’adulte
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Mucoviscidose de l’adulte , livre ebook

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Description

La mucoviscidose est la maladie génétique mortelle la plus fréquente dans la population occidentale, touchant 1 individu sur 5 000 environ. De transmission autosomale récessive, elle est due à des mutations du gène CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator), qui code la protéine du même nom. Cette protéine CFTR est exprimée au niveau de multiples épithéliums ce qui entraîne des complications multiviscérales avec une atteinte prépondérante du poumon et du pancréas.

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Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S22-P04-C07 Mucoviscidose de l’adulte
S D I D TÉPHANE URUPT ET SABELLE URIEU
7 C0 - 4 -P0 2 S2
7 0 C - 4 0 P - 22 S
La mucoviscidose est la maladie génétique mortelle la plus fréquente dans la population occidentale, touchant 1 individu sur 5 000 envi-ron. De transmission autosomale récessive, elle est due à des mutations du gèneCFTR(cystic fibrosis transmembrane conductance regulator), qui code la protéine du même nom. Cette protéine CFTR est exprimée au niveau de multiples épithéliums ce qui entraîne des complications multiviscérales avec une atteinte prépondérante du poumon et du pancréas.
Historique
La première observation médicale de la mucoviscidose (mucus vis-queux) semble dater de 1936 avec une description par Fanconi, pédiatre suisse, d’un enfant atteint de fibrose pancréatique, de bronchectasies et d’une atteinte digestive ; mais c’est en 1938, suite à des études auto-psiques que Dorothy Anderson définit la maladie qui prendra le nom decystic fibrosisdans la littérature médicale anglo-saxonne. Le caractère génétique et son mode de transmission récessif est prouvé quelques années plus tard par la même Dorothy Anderson. Il faudra toutefois attendre 1989 pour que le gèneCFTRsoit découvert. Pourtant dès 1952, un test de dépistage, le test à la sueur, est pro-posé ; il repose sur la teneur en chlore de la sueur des enfants atteints de mucoviscidose, situation qui était connue depuis plusieurs siècles, puisque déjà au Moyen Âge on connaissait le triste sort auquel étaient soumis les enfants aux baisers salés. Les années 1980 et 90 sont mar-qués par une meilleure prise en charge respiratoire (développement des techniques de kinésithérapie respiratoire spécifiques, apparition de molécules inhalées spécifiques de la mucoviscidose), infectieuse (anti-biotiques anti-Pseudomonas) et nutritionnelle (introduction des enzymes pancréatiques gastro-protégés) de la maladie. Ceci est rendu possible par l’organisation des centres de soin pour traiter des malades dont l’espérance de vie à la découverte de la maladie n’excède pas quelques années. La réalisation des soins au sein des centres de res-sources et de compétences de la mucoviscidose (CRCM) dès le diag-nostic, et la mise en place d’une politique de dépistage néonatal en France en 2002 ont permis une amélioration très significative de la prise en charge des patients et une amélioration nette de l’espérance de vie. De 20 ans à la fin des années 1990, l’espérance de vie à la naissance est actuellement de 50 ans. Ces améliorations de la prise en charge clinique se sont accompa-gnées d’une meilleure connaissance du gèneCFTR, de ses mutations, et de ses conséquences au niveau moléculaire. Même si encore actuel-lement quelques inconnues subsistent sur les rôles exacts de la protéine codée parCFTR, les années 2010 ont vu apparaître les premières molé-cules capables de restaurer sa fonction. Ces modulateurs deCFTR ouvrent une nouvelle voie thérapeutique, jusqu’alors purement symp-tomatique, en proposant aux patients des traitements ciblés selon leurs mutations.
Épidémiologie
S22P04C07  Mucoviscidose de l’adulte
Les connaissances épidémiologiques dans la mucoviscidose sont per-mises grâce à plusieurs registres disponibles dans le monde et aux études de cohorte publiées à partir de ces registres (Cystic Fibrosis Foun dation National Patient Registryaux États-Unis,Canadian Cystic Fibro sis Foundation database,United Kingdom CF database, Registre français de la mucoviscidose, Registre Européen constitué des différents registres nationaux) [2]. Ainsi, le nombre des patients inclus dans les registres a augmenté, et le nombre de patients adultes dépassent aujourd’hui le nombre d’enfants dans beaucoup d’entre eux. C’est le cas dans le dernier rapport du Registre français de 2013 (Figure S22-P04-C07-1) [2]. Depuis 2002 en France, un dépistage néonatal de la mucoviscidose est réalisé avec les autres dépistages néonatals sur prélèvement de sang au troisième jour de vie. Il s’agit d’un dépistage qui, dans un premier temps, repose sur un dosage de la trypsine immunoréactive ; si celui-ci est supé-rieur au seuil (1 sur 200 prélèvements), une étude de l’ADN est réalisée, recherchant les 24 mutations les plus fréquentes du gèneCFTR. En effet, l’élévation précoce de la trypsine immunoréactive n’est pas spéci-fique de la mucoviscidose. Cette analyse génétique impose la signature d’un consentement parental écrit au moment du prélèvement. Lorsqu’une ou deux mutations sont mises en évidence, l’enfant sera appelé par le CRCM le plus proche du domicile pour compléter les investigations avec réalisation d’un test de la sueur et, selon les résul-tats, la recherche de mutations plus rares non présentes dans les 24 mutations du kit de dépistage. Le dépistage néonatal est actuellement la circonstance diagnostique de la maladie la plus fréquente (54,5 % des nouveaux patients). L’incidence actuelle de la maladie à la naissance est estimée en moyenne sur les dernières années à ¼ 900 naissances avec des varia-tions régionales importantes mais inférieures aux valeurs rapportées auparavant. En 2017, année du dernier registre, 7 144 patients atteints de muco-viscidose étaient recensés en France, avec un suivi régulier dans
+
Phénotype clinique
< 1 % Maladie sévère DDB, insuffisance pancréatique, cirrhose du foie Maladie modérée Activité résiduelle de CFTR 5 %DDB, iléus intestinale Positivité du test de la sueur Maladie légère Atteinte modeste poumon, pancréas ; 10 % polype ORL et rhinosinusite
Stérilité 100 %
V
ΔF 508 II
III G551D
IV
I
Mutations du gène CFTR Classe
Figure S22-P04-C07-1Mucoviscidose : corrélation schématique entre le génotype et le phénotype. DDB : dilatation des bronches.
S22P04C07
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