Myosites à inclusions
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Description

La première classification des myopathies inflammatoires en 1975 par Peter et Bohan [6] définissait la dermatomyosite (DM) et la polymyosite (PM), mais ne soupçonnait pas l’existence de la myosite à inclusions (MI), ni des myopathies nécrosantes auto-immunes (MNAI). C’est en 1995 qu’une première publication rapportant les résultats d’un groupe de travail définissait la MI sur des critères essentiellement pathologique [9] puis en 2004 un autre groupe de travail définissait les MNAI [10]. Ces critères diagnostiques remplacent maintenant ceux de Peter et Bohan. La classification de ces myopathies acquises se base donc sur la clinique et surtout l’histologie musculaire [9], [10]. L’avènement des auto-anticorps spécifiques des myosites depuis les années 1980, avec l’accélération depuis une dizaine d’année de la description de nouvelles entités phénotypiques et surtout la mise à disposition en routine de kits commerciaux de détection d’une quinzaine de ces anticorps fera que, très prochainement, ces classifications clinico-histologiques seront également obsolètes, ces anticorps seront classants, de la même manière de ce qui s’est passé pour les vascularite et les anticorps anticytoplasme de polynucléaires neutrophiles (ANCA) (voir Chapitre S15-P01-C01).

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
304133LVP_TDM_S15_P01_C05.fmPage1Tuesday,April30,20191:10PM
Pathologie musculaire
Chapitre S15-P01-C05
Myosites à inclusions
O B LIVIER ENVENISTE
0 05 0
5 C0 1 0 P 5 1 S
La première classification des myopathies inflammatoires en 1975 par Peter et Bohan [6] définissait la dermatomyosite (DM) et la polymyosite (PM), mais ne soupçonnait pas l’existence de la myosite à inclusions (MI), ni des myopathies nécrosantes auto-immunes (MNAI). C’est en 1995 qu’une première publication rapportant les résultats d’un groupe de travail définissait la MI sur des critères essen-tiellement pathologique [9] puis en 2004 un autre groupe de travail définissait les MNAI [10]. Ces critères diagnostiques remplacent maintenant ceux de Peter et Bohan. La classification de ces myopathies acquises se base donc sur la clinique et surtout l’histologie musculaire [9, 10]. L’avènement des auto-anticorps spécifiques des myosites depuis les années 1980, avec l’accélération depuis une dizaine d’année de la description de nouvelles entités phénotypiques et surtout la mise à disposition en routine de kits commerciaux de détection d’une quin-zaine de ces anticorps fera que, très prochainement, ces classifications clinico-histologiques seront également obsolètes, ces anticorps seront classants, de la même manière de ce qui s’est passé pour les vascularite et les anticorps anticytoplasme de polynucléaires neutrophiles (ANCA) (voirChapitre S15-P01-C01). Le propre des MI est de présenter, en plus des infiltrats inflam-matoires intramusculaires (la myosite), des inclusions (dans le cytoplasme des fibres musculaires sous forme d’inclusions éosino-philiques). Ces dernières ne sont pas spécifiques puisque retrouvées dans diverses myopathies le plus souvent non inflammatoires, comme des maladies héréditaires rares où seules deux mutations pathologiques sont rapportées. Ces myopathies à inclusions géné-tiques (à ne pas confondre donc avec les MI sporadiques) comptent les myopathies dues à la mutation du gèneGNE(UDP-N-acétyl-glucosamine-2-épimérase/N-acétylmannosamine kinase, (autoso-mique récessive) et du gènep97/VCP (valosin-containing protein, autosomique dominante) également associée à une maladie de Paget et une démence frontotemporale. Des formes sporadiques de très probable MI ont été rapportées pour la première fois dans les années 1960. C’est en 1971 que Yunis et Samaha ont utilisé pour la première fois le terme MI pour décrire des patients « PM » présentant des inclusions tubulofilamentaires sur leur biopsie. Outre le phénotype clinique (voirplus loin), l’autre particula-rité de la MI qui la distingue de la PM est sa résistance aux traitements immunosuppresseurs [3], ce qui fait que longtemps les MI ont été considérées comme des PM cortico-résistantes.
Épidémiologie
Dans les séries exhaustives de myopathies inflammatoires, les MI représentent 15 à 30% des patients. Les MI touchent le plus souvent l'homme (sex-ratio de 2 à 3/1). La prévalence ajustée à l’âge est de 35,5 par million chez les plus de 50 ans, ce qui en fait la myopathie inflammatoire la plus fréquente dans cette tranche d’âge. L’âge
S15P01C05
médian de survenue des premiers signes est de 61 ans [3], les cas décrits avant 50 ans sont rares et la MI n’existe pas en deçà de 30 ans [9]. En 2000, la prévalence a été estimée en Australie à 9,3 par million d’habitants et en Hollande à 4,9 par million. Comme pour de nombreuses maladies auto-immunes [5], la MI est associée à certains typages HLA comme HLA-DRB1*0301 ou HLA-B8-DR3. Il faut aussi noter que l’incidence dans les populations non caucasiennes (comme par exemple les Américains d’origine africaine et les Amérindiens) est moins élevée. À ce jour néanmoins, aucune mutation monogénique (telle que celles retrouvées sur les gènes GNEoup97/VCP) n’a été mise en évidence au cours des MI spora-diques, même si des cas ont été décrits chez de vrais jumeaux ou dans certaines familles. Actuellement, une étude duGenome Wide Associa-tion Study(GWAS) et une depan-exome sequencingpar des consor-tiums internationaux réunissant plusieurs milliers de patients sont en cours.
Histoire naturelle, présentation clinique, examens complémentaires et critères diagnostiques
La MI est insidieuse et lentement évolutive (Figure S15-P01-C05-1). Il n’est pas rare que les patients ne consultent qu’à un stade relative-ment avancé de la maladie, alors qu’ils présentent depuis des mois ou années un signe de Gowers ou des difficultés à monter les marches. Entre les premiers signes (âge médian : 61 ans) et l’avis spécialisé qui portera le diagnostic aidé par la biopsie musculaire, il se passe en moyenne 5 ans [3]. La maladie conduit les patients au fauteuil roulant en une quinzaine d’année [3]. Pour autant la maladie n’est pas létale puisque l’espérance de vie des patients est similaire à celle de la popula-tion générale (voirFigure S15-P01-C05-1) [3] et les causes de décès sont rarement imputable directement à la MI [3]. Le phénotype, au stade établi de la maladie, est caractéristique et permet aussi de poser le
a 100 %
50 %
Diagnostic = Début Canne 5 ans
75
9 ans
Chaise roulante
7 ans
Décès
b61 ans 66 ans 75 ans 83 ans Figure S15P01C051a) Histoire naturelle de la myosite à inclusions.b) Courbe Kaplan-Meier de survie des patients MI [3].
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