Nouveaux facteurs de risque cardiovasculaire : Obésité, marqueurs métaboliques et inflammatoires
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Description

Dans les modèles de risque multifactoriel traditionnels (le score de Framingham, ou son dérivé, le score européen SCORE (systematic coronary risk estimation), un certain nombre de facteurs de risque modifiables ne sont pas pris en compte (on les appelle donc facteurs de risque complémentaires ou nouveaux), en particulier le surpoids et l’obésité. Pourtant, la prévalence de l’obésité et de ses comorbidités, facteurs de risque évitables et modifiables par excellence, croît de manière préoccupante à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’en 2014, 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids dans le monde, dont 600 millions d’obèses, avec une prévalence qui a plus que doublé depuis 1980 [56]. Touchant aussi bien les pays en voie de développement que, et peut-être même davantage, les pays développés, ce fléau rend compte des modifications récentes de l’alimentation et du développement de l’urbanisation : qualité nutritionnelle des régimes alimentaires insuffisante car pauvres en fibres, riche en sucres, en graisses, en sel et en calories ; modes de travail de plus en plus sédentaires, popularisation des moyens de transport [56]. L’obésité, principalement centrale, est la principale cause du syndrome métabolique qui associe en proportion variable hypertension artérielle (HTA), dyslipidémie athérogène, trouble de la glycorégulation évoluant vers le diabète de type 2, syndrome d’apnées du sommeil et hépatopathie de surcharge. Le double risque de maladies cardiovasculaires (via le diabète de type 2 ou non) et de cancer rend particulièrement alarmante l’émergence de cette épidémie mondiale.

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Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 1
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S05P02C03 Nouveaux facteurs de risque cardiovasculaire
Obésité, marqueurs métaboliques et inflammatoires
G C ILLES HIRONI
0 03 0
03 C  02 P 05 S
Dans les modèles de risque multifactoriel traditionnels (le score de Framingham, ou son dérivé, le score européen SCORE (systematic coronary risk estimation), un certain nombre de facteurs de risque modifiables ne sont pas pris en compte (on les appelle donc facteurs de risque complémentaires ou nouveaux), en particulier le surpoids et l’obésité. Pourtant, la prévalence de l’obésité et de ses comorbidités, facteurs de risque évitables et modifiables par excellence, croît de manière préoccupante à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’en 2014, 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids dans le monde, dont 600 millions d’obèses, avec une pré valence qui a plus que doublé depuis 1980 [56]. Touchant aussi bien les pays en voie de développement que, et peutêtre même davantage, les pays développés, ce fléau rend compte des modifications récentes de l’alimentation et du développement de l’urbanisation : qualité nutri tionnelle des régimes alimentaires insuffisante car pauvres en fibres, riche en sucres, en graisses, en sel et en calories ; modes de travail de plus en plus sédentaires, popularisation des moyens de transport [56]. L’obésité, principalement centrale, est la principale cause du syndrome métabolique qui associe en proportion variable hypertension artérielle (HTA), dyslipidémie athérogène, trouble de la glycorégulation évo luant vers le diabète de type 2, syndrome d’apnées du sommeil et hépa topathie de surcharge. Le double risque de maladies cardiovasculaires (via le diabète de type 2 ou non) et de cancer rend particulièrement alarmante l’émergence de cette épidémie mondiale.
L’obésité comme facteur de risque cardiovasculaire
L’étude INTERHEART illustre bien la part de risque cardiovasculaire attribuable au surpoids et à l’obésité, et la distribution viscérale de la masse adipeuse. Publiée à partir de 2004, cette étude castémoins a com paré 15 152 patients victimes d’infarctus du myocarde (IDM) avec 14 820 sujets témoins dont les caractéristiques cliniques ont été réperto riées dans 52 pays. Six facteurs de risque (tabagisme, rapport Apo B/ Apo A1, HTA, diabète, stress psychologique ou social et obésité) et trois facteurs protecteurs (consommation de fruits et légumes, activité phy sique régulière et consommation d’alcool modérée) expliquaient 90 % du risque attribuable chez les hommes et 94 % chez les femmes [80]. 2 L’index de masse corporelle (IMC = poids/taille ) reste le paramètre de 2 2 référence pour définir le surpoids (25 kg/m ) et l’obésité (30 kg/m )
S05P02C03 • Nouveaux facteurs de risque cardiovasculaire
Tableau S05P02C03IRisque d’infarctus du myocarde attribuable à l’indice de masse corporelle et aux paramètres d’obésité abdominale dans l’étude INTERHEART [81].
Ajustement Ajustement (âge, sexe, à l’IMC 1 écart région Paramètre ou au RTH type géographique) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) 2 (1) IMC (kg/m ) 4,15 1,01 (1,071,13) 1,02 (0,991,04) (2) Périmètre abdominal (cm) 12,08 1,19 (1,161,22) 1,25 (1,211,30) (2) Tour de taille (cm) 10,96 0,96 (0,940,99) 0,87 (0,840,89) (2) RTH 0,085 1,37 (1,341,41) 1,37 (1,331,40) (2) Périmètre abdominal/taille 0,072 1,19 (1,161,22) 1,24 (1,201,29) (1) Ajustement à l’IMC. (2) Ajustement au RTH IMC : indice de masse corporelle ; OR (IC 95 %) :oddsratio(intervalle de confiance à 95 %) ; RTH : rapport taille/hanche.
[56]. Pourtant, il était largement pris en défaut pour expliquer le risque attribuable d’infarctus du myocarde dans l’étude INTERHEART, contrairement au périmètre abdominal (délétère) et au tour de hanche (favorable) [81]. Après ajustement à l’âge, au sexe, et à la région géogra phique, l’augmentation de risque d’infarctus du myocarde était plus importante pour le périmètre abdominal et pour le rapport taille/hanche que pour l’IMC (Tableau S05P02C03I). L’oddsratio(OR) était même plus élevé pour le périmètre abdominal après ajustement à l’IMC, alors que la relation devenait non significative entre IMC et risque d’infarctus après ajustement au rapport taille/hanche (voirTableau S05 P02C03I). Après ajustement à tous les facteurs de risque, la relation entre variables d’adiposité centrale et risque d’infarctus persistait, alors qu’elle disparaissait pour l’IMC [81]. Le tour de hanche était associé à un risque plus faible d’infarctus, y compris après ajustements multiples. Le risque attribuable d’infarctus pour une augmentation de rapport taille/ hanche dans les deux quintiles supérieurs était de 24,3 % (IC 95 % : 22,526,2), c’estàdire trois fois supérieur au risque attribuable à l’IMC (7,7 % [IC 95 % : 6,010,0]) pour les deux quintiles supérieurs d’IMC). Le rapport taille/hanche prédisait le mieux le risque d’infarctus dans les deux sexes, dans toutes les classes d’âge, tous les groupes ethniques et en présence comme en l’absence de facteurs de confusion potentiels comme le tabagisme, l’HTA, la dyslipidémie ou le diabète. La répartition androïde des graisses est la caractéristique centrale de l’obésité à risque cardiovasculaire. Elle est définie par une augmentation du périmètre abdominal audessus d’un seuil distinct chez les hommes et chez les femmes et qui diffère selon les zones géographiques (Tableau S05P02C03II) pour tenir compte des différences morpho métriques entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie [31]. L’accumu lation de graisse abdominale ou viscérale s’accompagne d’une dysfonction adipocytaire qui conduit à une diminution de la sensibilité à l’insuline des tissus périphériques. La résistance à l’insuline est respon sable de l’élévation chronique de la glycémie, ce qui stimule les réserves pancréatiques à l’origine d’une hyperinsulinémie qui soustend en partie l’élévation de la pression artérielle [40]. Typiquement, la dyslipidémie qui s’ensuit associe une élévation des triglycérides à jeun et postpran diaux (augmentation des VLDL [very low density lipoptoteins] circu lantes), et une baisse du HDLcholestérol (highdensity lipoprotein), ces
S05P02C03
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