Œsophagite à éosinophiles , livre ebook

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L’œsophagite à éosinophiles est une atteinte inflammatoire chronique d’origine immuno-allergique définie en 2007 par un groupe international d’experts [10] comme une infiltration dense de la muqueuse de l’œsophage par des granulocytes éosinophiles (plus de 15 éosinophiles sur au moins une coupe histologique à fort grossissement), associée à des symptômes œsophagiens résistant au traitement par les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). L’inflammation ne touche que l’œsophage et épargne le reste du tube digestif.Dans les premières descriptions à la fin des années 1970, l’infiltrat à éosinophiles dans la paroi de l’œsophage était attribué à un RGO, malgré la résistance au traitement par les IPP et des symptômes atypiques. Dans les années 1990, l’œsophagite à éosinophiles est décrite chez l’enfant et chez l’adulte comme une affection indépendante du RGO et l’hypothèse d’une allergie alimentaire est suggérée par le terrain atopique et l’efficacité d’une alimentation élémentaire. À partir des années 2000, un nombre exponentiel de publications lui est consacré.
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Date de parution

01 janvier 2019

Nombre de lectures

2

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

1
Gastroentérologie
Chapitre S12-P03-C04
sophagite à éosinophiles
M G ARIANNE AUDRIC
0 4 00
04 C 03 P  12 S
L’œsophagite à éosinophiles est une atteinte inflammatoire chro-nique d’origine immuno-allergique définie en 2007 par un groupe international d’experts [10] comme une infiltration dense de la muqueuse de l’œsophage par des granulocytes éosinophiles (plus de 15 éosinophiles sur au moins une coupe histologique à fort grossisse-ment), associée à des symptômes œsophagiens résistant au traitement par les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). L’inflammation ne touche que l’œsophage et épargne le reste du tube digestif. Dans les premières descriptions à la fin des années 1970, l’infiltrat à éosinophiles dans la paroi de l’œsophage était attribué à un RGO, mal-gré la résistance au traitement par les IPP et des symptômes atypiques. Dans les années 1990, l’œsophagite à éosinophiles est décrite chez l’enfant et chez l’adulte comme une affection indépendante du RGO et l’hypothèse d’une allergie alimentaire est suggérée par le terrain atopique et l’efficacité d’une alimentation élémentaire. À partir des années 2000, un nombre exponentiel de publications lui est consacré.
Épidémiologie
L’œsophagite à éosinophiles affecte toutes les populations sans pré-pondérance géographique ni ethnique, principalement les enfants et les jeunes adultes, plus souvent de sexe masculin avec un sex-ratio de 3 et chez l’adulte un pic de fréquence entre 30 et 40 ans [24]. Chez l’enfant [18], une étude dans l’Ohio trouve une incidence annuelle de l’œsophagite à éosinophiles de 1 pour 10 000 en 2003 et une préva-lence multipliée par quatre entre 2000 et 2003. Chez l’adulte, on dis-pose de peu de données. Une étude suisse [3] montre une incidence annuelle de 2,45 pour 100 000 et une prévalence de 42,8 pour 100 000 en 2009, multipliée par 2,5 par rapport à la période de 1989 à 1999. L’augmentation de la prévalence est sans doute en partie liée à l’augmentation des pathologies allergiques mais aussi à une meilleure connaissance de cette affection et à la pratique plus systématique de biopsies [13, 24].
Diagnostic
Clinique La présentation clinique évolue avec l’âge des patients. Chez le petit enfant, il s’agit essentiellement d’un refus alimentaire. Chez le grand enfant, les douleurs thoraciques et les vomissements, une odynopha-gie, sont au premier plan. La dysphagie apparaît généralement à l’ado-lescence et est le principal symptôme chez l’adulte. Des impactions alimentaires paroxystiques nécessitant une désobstruction endosco-pique surviennent chez près de la moitié des patients et doivent faire évoquer le diagnostic [10, 15]. Ces symptômes surviennent dans 50 à 80 % des cas sur un terrain atopique (allergies alimentaires, rhinite allergique, asthme ou eczéma).
S12P03C04
Endoscopie(Figure S12-P03-C04-1)
L’aspect endoscopique est évocateur, avec une muqueuse friable, en « papier crépon », et des dilacérations provoquées par le simple passage de l’endoscope, des sillons longitudinaux et une disparition du réseau vasculaire normal due à l’épaississement de la muqueuse, un exsudat ou des granulations blanchâtres qui font évoquer une mycose mais cor-respondent à des micro-abcès à éosinophiles, un aspect crénelé, « pseudo-trachéal », avec des anneaux soit transitoires, soit fixés et sté-nosants [3]. Cependant, aucun de ces signes n’est pathognomonique et l’endoscopie est normale dans 10 à 30 % des cas [14, 21]. Les biop-sies sont indispensables au diagnostic. Il est recommandé de faire des biopsies étagées de l’œsophage avec au moins deux à quatre biopsies du tiers supérieur et du tiers inférieur et des biopsies dirigées sur les ano-malies macroscopiques [6], dans des pots séparés. La sensibilité diag-nostique augmente avec le nombre de biopsies et atteint presque 100 % avec six à neuf biopsies.
Anatomopathologie[19]
La principale anomalie, indispensable au diagnostic, est une infiltra-tion massive de la paroi œsophagienne par des éosinophiles (> 15 éosi-nophiles/champ à fort grossissement). Dans un contexte clinique évocateur, cette éosinophilie rend le diagnostic vraisemblable mais elle n’est pas pathognomonique et peut s’observer dans d’autres affections, en particulier le reflux gastro-œsophagien (RGO). D’autres lésions, lorsqu’elles sont présentes, viennent étayer le diagnostic : une densité plus importante des éosinophiles dans les couches superficielles de l’épithélium, une desquamation de surface et la présence de dépôts éosinophiles extracellulaires en rapport avec la dégranulation des éosi-nophiles, mieux visible en immunohistochimie. Des micro-abcès (Figure S12-P03-C04-2) caractérisés par l’accumulation focale d’au moins 4 éosinophiles au sein de l’épithélium sont très évocateurs car non observés en cas de RGO. Des anomalies mineures doivent aussi être recherchées : une hyperplasie des cellules de la membrane basale (>de la hauteur de l’épithélium), un allongement des crêtes20 % papillaires (>75 % de la hauteur de l’épithélium), un excès de lym-phocytes intra-épithéliaux et de mastocytes et une fibrose de la lamina propria. Les lésions sont généralement focales, avec une distribution hétérogène. S’il n’existe pas de valeur seuil de la densité en éosinophiles pathognomonique de l’affection, la valeur de 15 éosinophiles/champ à fort grossissement sur au moins une des biopsies est maintenant consensuelle pour pouvoir porter le diagnostic [6].
Autres explorations
Biologie Une hyperéosinophilie sanguine est inconstante et toujours modé-rée. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire.
Radiographie Le transit œsophagien n’a pas d’indication en routine. Il peut mettre en évidence un œsophage de petit calibre sur toute sa hauteur, des sté-noses peu serrées sous-évaluées par l’endoscopie [6].
pHmétrie La pH-métrie est normale chez 90 % des adultes et la pH-impédan-cemétrie n’est pas contributive [6, 10].
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