Otite externe et tumeurs du CAE
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Otite externe et tumeurs du CAE , livre ebook

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Description

L’oreille externe se compose d’un capteur périphérique, le pavillon, et d’un canal de transmission, le conduit auditif externe (CAE). Ce dernier est constitué pour partie d’un canal osseux délimité par l’os tympanal et l’os du rocher, et pour partie d’un conduit cartilagineux en dehors.Le revêtement de ces deux segments est très différent. La peau recouvrant le conduit osseux est dénuée d’annexes, autrement dit de glandes sébacées et de glandes apocrines. En revanche au niveau du conduit cartilagineux, il existe des annexes épidermiques, essentiellement représentées par les follicules pilosébacés auxquels il faut ajouter les glandes cérumineuses, essentiellement dans les portions haute et basse du conduit.Le CAE représente un écosystème singulier : en l’absence de facteurs favorisant l’humidité (baignades répétées, ulcération cutanée), la flore est essentiellement constituée de cocci aérobies à type de staphylocoques coagulase négatifs et de diphtéroïdes anaérobies type Propionibacterium, Corynebacterium, etc. Le staphylocoque doré et les bacilles à Gram négatifs sont rares.Le mécanisme de défense du CAE osseux est essentiellement représenté par la migration épithéliale, qui concerne la surface épidermique de la membrane tympanique et du CAE à proprement parler. Cette migration épidermique est un phénomène lent, mesuré en semaines, pouvant être objectivé par la migration d’un point de tatouage tympanique vers la périphérie du tympan puis vers l’extérieur du CAE. Elle permet l’élimination centrifuge des débris épidermiques tout le long du conduit osseux. À la jonction avec les poils, les débris de kératine sont soulevés et vont être éliminés.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S26P01C02 Otite externe et tumeurs du CAE
P H HILIPPE ERMAN
Anatomie de l’oreille externe
20 0 0
2 0 C  01 P  6 2 S
L’oreille externe se compose d’un capteur périphérique, le pavillon, et d’un canal de transmission, le conduit auditif externe (CAE). Ce dernier est constitué pour partie d’un canal osseux délimité par l’os tympanal et l’os du rocher, et pour partie d’un conduit cartilagineux en dehors. Le revêtement de ces deux segments est très différent. La peau recou-vrant le conduit osseux est dénuée d’annexes, autrement dit de glandes sébacées et de glandes apocrines. En revanche au niveau du conduit cartilagineux, il existe des annexes épidermiques, essentiellement représentées par les follicules pilosébacés auxquels il faut ajouter les glandes cérumineuses, essentiellement dans les portions haute et basse du conduit. Le CAE représente un écosystème singulier : en l’absence de facteurs favorisant l’humidité (baignades répétées, ulcération cutanée), la flore est essentiellement constituée de cocci aérobies à type de staphylo-coques coagulase négatifs et de diphtéroïdes anaérobies typePropioni bacterium,Corynebacterium, etc. Le staphylocoque doré et les bacilles à Gram négatifs sont rares. Le mécanisme de défense du CAE osseux est essentiellement repré-senté par la migration épithéliale, qui concerne la surface épidermique de la membrane tympanique et du CAE à proprement parler. Cette migration épidermique est un phénomène lent, mesuré en semaines, pouvant être objectivé par la migration d’un point de tatouage tympa-nique vers la périphérie du tympan puis vers l’extérieur du CAE. Elle permet l’élimination centrifuge des débris épidermiques tout le long du conduit osseux. À la jonction avec les poils, les débris de kératine sont soulevés et vont être éliminés. L’humidité vient modifier considérablement la flore bactérienne dans cette région dépourvue de glandes sébacées : elle favorise la pullu-lation microbienne, et augmente le nombre de bacilles gram négatifs. En dehors, les débris épidermiques se mêlent aux sécrétions des glandes sébacées et apocrines et viennent ici former le cérumen qui contient des protéines impliquées dans la protection, dont des immuno-globulines et du lysosyme. À noter que le pH du cérumen est acide, de l’ordre de 5,6, ce qui empêche la pullulation bactérienne. La fonction du CAE est de transmettre les vibrations sonores à la membrane tympanique. Du fait de ses dimensions et du phénomène d’ondes stationnaires, le CAE humain possède une fréquence de réso-nance de l’ordre de 3 500 Hz, ce qui renforce les sons dans une gamme de fréquence qui joue un rôle important dans la perception de la parole, correspondant à la plupart des consonnes.
Otite externe
La pathologie infectieuse de l’oreille externe est très fréquente. Très en dehors, des folliculites ou furoncles peuvent se développer, néces-
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sitant le cas échéant une mise à plat si les soins antiseptiques ne s’avèrent pas suffisants. Le plus souvent, l’otite externe correspond à une dermo-hypodermite diffuse, affectant toute la peau du CAE, responsable d’une douleur intense et d’un œdème cutané pouvant entraîner une sténose complète du CAE. Elle est souvent déclenchée par les bai-gnades et représente une pathologie estivale par excellence. Le signe caractéristique est l’existence d’une douleur à la mobilisation du pavil-lon. Le traitement est essentiellement local dans les formes communes, reposant sur le nettoyage du CAE par micro-aspiration et l’application de gouttes antibiotiques. Dans certains cas des pansements spécifiques peuvent être appliqués pour calibrer le CAE et permettre la diffusion des gouttes. Par rapport à la bénignité habituelle de cette pathologie, l’attention doit être alertée par des signes de gravité soit locaux tels que l’existence d’une périchondrite, marquée par l’apparition d’un œdème inflammatoire de la conque, voire de tout le pavillon, soit généraux tels que l’existence d’une fièvre, très inhabituelle dans cette situation, soit liés au terrain. La survenue d’une otite externe chez un patient diabé-tique impose de suspecter une otite maligne externe et de réaliser un prélèvement bactériologique avant la mise en route d’un traitement probabiliste, compte tenu de l’incidence élevée d’infections àPseudo monas æruginosa. Le profil évolutif est également déterminant : toute « otite externe » persistant plus de 2 à 3 semaines doit inciter à remettre en cause le diagnostic et à rechercher une pathologie sous-jacente.
Otite maligne
Définition et physiopathologie
Par le terme d’otite maligne externe, on désigne aujourd’hui une ostéite ou une ostéomyélite se développant à partir du CAE vers l’os temporal, voire vers la base du crâne et les espaces profonds du cou. C’est en 1834 qu’est décrit le premier cas d’otite externe maligne, par Bricheteau, sous la forme d’une otite externe fulminante s’étendant vers la base de crâne et associant une méningo-encéphalite mortelle. En 1959, Meltzer et Kelmen sont les premiers à identifier et incriminer le bacille pyocyanique chez un patient diabétique présentant une infec-tion de l’oreille externe diffusant vers l’os temporal. Enfin en 1968, Chandler propose le terme d’otite externe maligne sur une étude de 13 cas montrant que cette infection grave touche préférentiellement les personnes âgées et diabétiques. Chandler utilise le terme de maligne pour souligner la gravité de l’infection et son taux élevé de mortalité, des notions qui viennent contredire l’idée répandue que les infections de l’oreille externe sont douloureuses mais peu sévères. En sus du diag-nostic, l’autre difficulté dans la prise en charge de cette affection est d’évaluer la durée nécessaire de l’antibiothérapie (de 6 à 12 semaines, voire plus) dans la mesure où un certain nombre de patients récidivent après l’arrêt du traitement.
Épidémiologie
L’otite maligne externe (OME) est une pathologie observée essen-tiellement chez les diabétiques. Les différentes séries montrent une pré-valence du diabète variant de 90 à 100 % des cas. Il s’agit, dans la majeure partie des cas, de diabètes non insulino-dépendants, mais elle
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