Pathologie du cristallin

Cyrille Temstet, Laurent Laroche

Description

Le cristallin est une lentille intra-oculaire biconvexe normalement transparente qui assure le tiers de la puissance réfractive de l’œil et dont la modification de forme, sous l’influence du muscle ciliaire, permet l’accommodation c’est-à-dire la vision nette de loin et de près. La pathologie du cristallin est dominée par la perte de sa transparence (cataracte), mais ne se résume pas à celle-ci. Le traitement de la cataracte, exclusivement chirurgical, donne d’excellents résultats. La perte physiologique de l’accommodation ou presbytie n’est pas, à proprement parler, une pathologie mais la simple marque du vieillissement.

Sujets

• Ophtalmologie

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2020
• Nombre de lectures: 4
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Chapitre S25-P01-C06 Pathologie du cristallin

L L C T AURENT AROCHE ET YRILLE EMSTET

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6 C0 1 0 5P S2

Le cristallin est une lentille intra-oculaire biconvexe normalement transparente qui assure le tiers de la puissance réfractive de l’œil et dont la modification de forme, sous l’influence du muscle ciliaire, permet l’accommodation c’est-à-dire la vision nette de loin et de près. La pathologie du cristallin est dominée par la perte de sa transparence (cataracte), mais ne se résume pas à celle-ci. Le traitement de la cata- racte, exclusivement chirurgical, donne d’excellents résultats. La perte physiologique de l’accommodation ou presbytie n’est pas, à propre- ment parler, une pathologie mais la simple marque du vieillissement.

Embryologie du cristallin

Le cristallin est d’origine neuro-ectodermique. L’invagination de la e placode optique ou cristallinienne vers le 30 jour de gestation va former une cupule optique à l’intérieur de laquelle se différencie la vésicule cris- tallinienne initialement formée d’une couche monocellulaire. L’induc- tion de la formation du cristallin est précoce et constitue une étape capitale dans la poursuite du développement oculaire. Citons notam- ment l’importance des gènesPAX6etSOX2concernés dans la différen-

Fibres zonulaires

Épithélium

Zone équatoriale

Cortex antérieur

Cortex postérieur Insertion postérieure des fibres cristalliniennes

Suture Zone antérieure nucléaire Capsule

Suture postérieure Noyau des cellules cristalliniennes en cours d’élongation

S25P01C06  Pathologie du cristallin

ciation des cellules profondes de la vésicule en fibres cristalliniennes. On conçoit qu’une atteinte de ces gènes puisse être responsable d’autres ano- malies oculaires (notamment rétiniennes, cornéennes, palpébrales) mais aussi de pathologies d’origine ectodermique et notamment cutanées associées.

Anatomie du cristallin

Quelques notions anatomiques sont nécessaires pour comprendre la pathologie du cristallin [5]. Celui-ci est formé d’une capsule (épaisse d’environ 15m en avant et 4 à 5m en arrière), avec un épithélium unistratifié antérieur, et des fibres cristalliniennes qui forment l’essen- tiel de sa masse et se rejoignent selon une suture antérieure en Y et pos- térieure en Y inversé. Fait capital, il augmente de taille durant toute la vie (le risque de glaucome aigu par blocage pupillaire augmente avec l’âge), car les cellules germinatives, situées au niveau de l’équateur vont s’allonger progressivement pour s’apposer et se superposer, créant une structure en bulbe (Figure S25-P01-C06-1). In vivo, le cristallin est accessible à l’examen à travers la pupille dila- tée par un collyre mydriatique et/ou cycloplégique. Le microscope binoculaire associé à l’éclairage focalisé de la lampe à fente (biomicro- scope) permet de décrire une série de bandes de discontinuité, en rap- port avec l’apposition des fibres cristalliniennes. On observe un noyau, des corticales et une capsule. En cas d’opacification cristallinienne, on décrit donc différents types anatomiques de cataractes, selon les struc- tures intéressées (Figure S25-P01-C06-2).

Zone germinative, cellules épithéliales

Figure S25P01C061Coupe du cristallin. (D’après B EEBE DC.In :AL L EVIN et al. Adlers physiology of the eye. Saunders Elsevier, 2011)

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