Pathologie respiratoire iatrogène
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Plus de 800 médicaments sont susceptibles d’induire un effet indésirable pulmonaire. Si l’on prend en compte les procédures, les drogues illicites et différents autres toxiques, ce chiffre est bien plus important. Les effets sont variés et les tableaux radio-cliniques multiples ; ils peuvent concerner la commande centrale, les voies aériennes supérieures (exemple des angio-œdèmes induits par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, IEC) ou inférieures, le parenchyme, jusqu’à la plèvre et les vaisseaux pulmonaires (hypertension artérielle pulmonaire, HTAP, après prise d’anorexigènes). Dans un nombre significatif de cas, les effets iatrogènes pulmonaires peuvent mettre en jeu le pronostic vital et sont létaux dans au moins 3 % des cas ; il est donc indispensable de les connaitre afin de savoir les évoquer, de les chercher scrupuleusement lors de l’interrogatoire et de les prendre en charge rapidement.Depuis le milieu du XXe et surtout depuis le début du XXIe siècle, nous sommes confrontés à une accélération incroyable des connaissances médicales et à l’apparition quasi-exponentielle de nouveaux traitements. La démarche, devant toute suspicion de pathologie iatrogénique, doit être rigoureuse quels que soient le médicament et la maladie sous-jacente. Cette démarche est la même pour tous les médicaments. Des traitements anciens déjà connus de longue date pour leur caractère pneumotoxique sont toujours prescrits et le niveau de connaissance des toxicités rencontrées doit toujours être maintenu ; c’est typiquement le cas avec l’amiodarone ou le méthotrexate. Les traitements « innovants » et notamment les biothérapies se multiplient. Ils ont des indications précises et sont souvent très efficaces pour maitriser les formes sévères de certaines maladies elles-mêmes parfois associées à une atteinte respiratoire. Ils sont à l’origine de nouveaux effets secondaires respiratoires comme c’est le cas récemment avec l’apparition des inhibiteurs de point de contrôle utilisés en oncologie. Comme les thérapeutiques à disposition et de fait, les pathologies iatrogéniques rencontrées évoluent très rapidement, une mise à jour bibliographique permanente est nécessaire. Toutes les atteintes pulmonaires iatrogéniques des traitements sont listées sur le site www.pneumotox.com. Ce chapitre a pour but d’ouvrir l’esprit à ce pan immense de la pathologie respiratoire et de proposer une démarche rigoureuse indispensable.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S22P10C03
0 1 00
Pathologie respiratoire iatrogène 03 C - 0 1 P - 22 S
P B , G B , C F , HILIPPE ONNIAUD UILLAUME ELTRAMO LÉMENT OIGNOT N F M G ICOLAS AVROLT ET ARJOLAINE EORGES
Plus de 800 médicaments sont susceptibles d’induire un effet indé-sirable pulmonaire. Si l’on prend en compte les procédures, les drogues illicites et différents autres toxiques, ce chiffre est bien plus important. Les effets sont variés et les tableaux radio-cliniques multiples ; ils peuvent concerner la commande centrale, les voies aériennes supé-rieures (exemple des angio-œdèmes induits par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, IEC) ou inférieures, le parenchyme, jusqu’à la plèvre et les vaisseaux pulmonaires (hypertension artérielle pulmo-naire, HTAP, après prise d’anorexigènes). Dans un nombre significatif de cas, les effets iatrogènes pulmonaires peuvent mettre en jeu le pro-nostic vital et sont létaux dans au moins 3 % des cas ; il est donc indis-pensable de les connaitre afin de savoir les évoquer, de les chercher scrupuleusement lors de l’interrogatoire et de les prendre en charge rapidement. e e Depuis le milieu duXXet surtout depuis le début duXXIsiècle, nous sommes confrontés à une accélération incroyable des connaissances médicales et à l’apparition quasi-exponentielle de nouveaux traitements. La démarche, devant toute suspicion de pathologie iatrogénique, doit être rigoureuse quels que soient le médicament et la maladie sous-jacente. Cette démarche est la même pour tous les médicaments. Des traitements anciens déjà connus de longue date pour leur caractère pneumotoxique sont toujours prescrits et le niveau de connaissance des toxicités rencontrées doit toujours être maintenu ; c’est typiquement le cas avec l’amiodarone ou le méthotrexate. Les traitements « innovants » et notamment les biothérapies se multiplient. Ils ont des indications pré-cises et sont souvent très efficaces pour maitriser les formes sévères de certaines maladies elles-mêmes parfois associées à une atteinte respira-toire. Ils sont à l’origine de nouveaux effets secondaires respiratoires comme c’est le cas récemment avec l’apparition des inhibiteurs de point de contrôle utilisés en oncologie. Comme les thérapeutiques à disposi-tion et de fait, les pathologies iatrogéniques rencontrées évoluent très rapidement, une mise à jour bibliographique permanente est nécessaire. Toutes les atteintes pulmonaires iatrogéniques des traitements sont lis-tées sur le site www.pneumotox.com. Ce chapitre a pour but d’ouvrir l’esprit à ce pan immense de la pathologie respiratoire et de proposer une démarche rigoureuse indispensable.
Grands principes de la pathologie respiratoire iatrogène
Quelles atteintes respiratoires ?
Toutes peuvent se rencontrer, mais les atteintes interstitielles (« pneumopathies médicamenteuses ») sont les plus fréquentes et représentent environ 75 % des cas [1]. Elles peuvent être de présenta-tion aiguë et sévère (exemple : amiodarone, méthotrexate), sous forme d’œdème pulmonaire (aspirine, hydrochlorothiazide, transfusion de
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dérivés sanguins –TRALI,transfusion related acute injury) et d’hémor-ragie alvéolaire, ou bien plus progressive (exemple : amiodarone, nitrofurantoïne, immunothérapie des cancers). Parfois le tableau est celui d’une pneumopathie organisée migrante ou encore de nodules. Au-delà du parenchyme, l’ensemble des composantes de l’appareil respiratoire peut être concerné : – atteinte pleurale à type d’épanchement ou de fibrose, parfois asso-ciée à une atteinte péricardique ; – atteintes des voies aériennes notamment toux, bronchospasme, angio-oedème ou bronchiolite ; – maladies vasculaires, emboliques et également hypertension pul-monaire (HTP). Certains médicaments peuvent être à l’origine d’atteintes du système neuro-respiratoire ou encore de maladies plus générales avec une atteinte pulmonaire associée (lupus induit, vascularite, DRESS,drug, rash, eosinophilia, systemic symptoms).
Quelles voies d’administration ?
Toutes les voies d’administration des médicaments peuvent être res-ponsables d’iatrogénie. Citons les collyres-bloquants induisant un asthme ou un lupus, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en pommade aggravant un asthme à l’aspirine ou encore les stents coronaires à libération de principe actif responsable de pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Il faut donc les chercher systématique-ment lors de l’interrogatoire. Il faut également penser aux drogues illi-cites (cocaïne, amphétamines, injections variées, talc-silicone) dont le spectre et la fréquence des effets secondaires respiratoires sont sous-estimés et garder à l’esprit les toxicités potentielles de produits inhalés comme cela a été récemment observé avec certaines cigarettes électroniques.
Facteurs de risque
Il y a peu de facteurs de risque favorisant le développement d’une pathologie respiratoire iatrogénique (Tableau S22-P10-C03-I). La fré-quence de prescription d’un médicament n’est pas un facteur de risque à proprement parler mais peut induire indirectement une forte inci-dence de l’effet secondaire comme c’est le cas pour la toux aux IEC.
Diagnostic Devant toute suspicion de pathologie iatrogénique, la démarche doit être rigoureuse quels que soient le médicament et la maladie sous-jacente et plusieurs étapes peuvent être proposées (Tableau S22-P10-C03-II). Cette démarche est la même pour tous les médicaments et comprend le délai d’exposition au médicament suspect et la compatibilité du tableau radio-clinique [2]. Il est nécessaire de toujours avoir à l’esprit la possibilité d’une manifestation iatrogénique afin de ne pas laisser en place un médi-® cament pneumotoxique délétère. Pneumotox offre la possibilité de rechercher ou vérifier la responsabilité potentielle d’un médicament par tableau clinique, radiologique ou encore anatomopathologique mais éga-lement par médicament (DCI). La fréquence d’imputabilité de chaque médicament dans la littérature est classée de 1 à 5. Une recherche plus approfondie est ensuite possible via Pneumotox avec un lien Medline vers les articles les plus significatifs. Si une toxicité médicamenteuse est suspec-tée, il est indispensable de toujours exclure soigneusement les diagnostics
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