Plans de secours et afflux massif de victimes
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Description

De la gestion d’un patient à la gestion d’un flux de patientsUn afflux de blessés correspond à la prise en charge de plusieurs victimes dans un temps court. C’est une situation d’exception, difficile. On distingue l’afflux limité, ou situation de « multiple casualties », de l’afflux massif ou situation de « mass casualties » (Mascal). L’objectif de la prise en charge d’un afflux massif de blessés est de traiter efficacement le maximum de victimes avec les moyens à disposition sur le moment. L’afflux devient saturant lorsque le nombre de blessés est supérieur aux possibilités de prise en charge simultanée de la structure médicale. L’hôpital doit réorganiser toute son activité, qui doit alors être exclusivement orientée vers la prise en charge des patients relevant de cet événement. Pour cela, il est impératif de trier les victimes, en les catégorisant en fonction de leur gravité, pour déterminer un ordre de prise en charge, notamment chirurgical et d’imagerie.L’afflux massif de victimes est une crise sanitaire aiguë, pré-hospitalière et hospitalière, nécessitant un ajustement dynamique des structures d’urgences. Or « les scientifiques ne se sentent guère à l’aise avec ces phénomènes qui semblent hors du champ des théories bien nettes et ciselées qu’ils ont développées à partir des circonstances et événements inscrits dans la normalité. Les crises semblent être en opposition absolue avec la base même des sciences » [3]. La préparation aux situations sanitaires exceptionnelles, c’est-à-dire aux évènements inhabituels ou de grandes ampleurs susceptibles de mettre sous tension de façon inhabituelle de système de santé, nécessite des plans. S’articulant via le service d’aide médicale urgente (SAMU) avec les stratégies pré-hospitalières, le plan hospitalier pour l’afflux de victimes est le Plan blanc, avec ses différents paliers. Le cas de l’afflux massif lors de tueries de masse a fait l’objet de recommandations récentes [1], [2]. Si la connaissance du Plan blanc est indispensable, et les entraînements essentiels, gardons cependant d’emblée à l’esprit que la première victime d’une crise, c’est le plan. Si la phase initiale de chaos invite à dérouler scrupuleusement le plan, une fois levé « le brouillard de la guerre » [4], il convient de s’adapter à la situation précisément rencontrée. La résolution de la crise est donc un savoir créatif permettant de prendre en charge les exceptions aux règles habituelles, rapidement et sous pression.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Anesthésie, réanimation et médecine périopératoire
Chapitre S31-P04-C07
Plans de secours et afflux massif de victimes
MATHIEURAUX ETJEAN-PIERRETOURTIER
De la gestion d’un patient à la gestion d’un flux de patients
0 07 0
7 C0 4 P0  1 S3
Un afflux de blessés correspond à la prise en charge de plusieurs vic-times dans un temps court. C’est une situation d’exception, difficile. On distingue l’afflux limité, ou situation de «multiple casualties», de l’afflux massif ou situation de «mass casualties» (Mascal). L’objectif de la prise en charge d’un afflux massif de blessés est de traiter efficace-ment le maximum de victimes avec les moyens à disposition sur le moment. L’afflux devient saturant lorsque le nombre de blessés est supérieur aux possibilités de prise en charge simultanée de la structure médicale. L’hôpital doit réorganiser toute son activité, qui doit alors être exclusivement orientée vers la prise en charge des patients relevant de cet événement. Pour cela, il est impératif de trier les victimes, en les catégorisant en fonction de leur gravité, pour déterminer un ordre de prise en charge, notamment chirurgical et d’imagerie. L’afflux massif de victimes est une crise sanitaire aiguë, pré-hospitalière et hospitalière, nécessitant un ajustement dynamique des structures d’urgences. Or «les scientifiques ne se sentent guère à l’aise avec ces phé nomènes qui semblent hors du champ des théories bien nettes et ciselées qu’ils ont développées à partir des circonstances et événements inscrits dans la normalité. Les crises semblent être en opposition absolue avec la base même des sciences» [3]. La préparation aux situations sanitaires excep-tionnelles, c’est-à-dire aux évènements inhabituels ou de grandes ampleurs susceptibles de mettre sous tension de façon inhabituelle de système de santé, nécessite des plans. S’articulant via le service d’aide médicale urgente (SAMU) avec les stratégies pré-hospitalières, le plan hospitalier pour l’afflux de victimes est le Plan blanc, avec ses différents paliers. Le cas de l’afflux massif lors de tueries de masse a fait l’objet de recommandations récentes [1, 2]. Si la connaissance du Plan blanc est indispensable, et les entraînements essentiels, gardons cependant d’emblée à l’esprit que la première victime d’une crise, c’est le plan. Si la phase initiale de chaos invite à dérouler scrupuleusement le plan, une fois levé « le brouillard de la guerre » [4], il convient de s’adapter à la situation précisément rencontrée. La résolution de la crise est donc un savoir créatif permettant de prendre en charge les exceptions aux règles habituelles, rapidement et sous pression.
Principes de la réorganisation des soins
Pilotage Le passage du fonctionnement normal à celui de crise peut se faire par paliers. La simple tension sur les lits d’hospitalisation nécessite le niveau 1 du plan de gestion de la situation sanitaire exceptionnelle.
S31P04C07
Il donne lieu à la mise en action de la cellule de crise hospitalière, à la limitation de certaines activités non urgentes avant de passer à un niveau supérieur où des mesures plus drastiques s’imposent (dépro-grammation, rappel de personnels).
Commandement unique Le Plan blanc est déclenché par le directeur de l’établissement, qui en informe sans délai le représentant de l’État (préfet) dans le départe-ment, ou à la demande de ce dernier. Le directeur est responsable du Plan blanc de son établissement, et commande l’ensemble du dispositif mis alors en place, entouré de sa cellule de crise. Au sein de l’hôpital, le directeur médical de crise (DMC) est nommé. Il est le conseiller médical clef du directeur de l’établissement. Il est initialement identifié parmi les médecins disponibles habilités à assumer cette fonction. C’est un médecin expérimenté, au fait de l’organisation de l’hôpital, en particulier du bloc opératoire, et de la gestion pré-hospitalière, ayant une pratique de l’urgence (idéalement compétent en médecine de catastrophe). Reconnu par ses pairs, il peut être praticien en médecine d’urgence, en anesthésie-réanimation, en réanimation ou en chirurgie d’urgence. Il est inscrit sur la liste d’aptitude par le directeur et le pré-sident de la commission médicale d’établissement. Ce DMC devient, au sein de l’hôpital, le correspondant du SAMU en charge de la gestion de l’événement. Il évalue les besoins internes permettant d’assurer la réponse à la situation sanitaire exceptionnelle ainsi que l’activité courante (personnels soignants et médicaux, maté-riels, plateaux techniques, procédures de soins). Il propose au directeur la réorganisation des soins : modification des activités en cours, réor-ganisation des équipes, réorganisation des flux de patients (sortants et entrants) et se fait aider dans cette tâche par le président de la commis-sion médicale d’établissement ou son représentant. Il coordonne/pilote la réponse médicale définie dans le Plan blanc en collaboration avec les coordinateurs de secteurs (médecin tri, coordinateur urgences, coordi-nateur salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI), chirurgien chef de chaque spécialité, pharmacie, laboratoire, établissement fran-çais du sang, radiologie…). Il est mobile au sein de l’hôpital. Il délègue les missions en tant que de besoins et travaille en binôme avec un cadre supérieur référent de la situation sanitaire exceptionnelle.
Subsidiarité et discipline Les éléments de doctrine s’inspirent des enseignements tirés par les médecins militaires des nombreux Mascal pris en charge au sein de structures médicochirurgicales réduites, notamment au fil des opéra-tions extérieures récentes. D’une part, leprincipe de subsidiaritéest le principe selon lequel une responsabilité doit être prise par le plus petit niveau d’autorité compétent pour résoudre le problème. Il conduit à ne pas faire à un échelon plus élevé ce qui peut être fait avec la même efficacité à un échelon plus bas. C’est la recherche du niveau le plus pertinent et le plus proche des victimes et du contexte. Le niveau supé-rieur (DMC) n’intervient que si le problème excède les capacités du niveau inférieur. D’autre part, une organisation disciplinée, structurée et sous une hiérarchie unique reconnue devient ici nécessaire.Les règles de conduite communescas de situation sanitaire exceptionnelle en doivent être discutées et anticipées à froid, intériorisées par chacun, pour ne plus souffrir de discussions parasites lors de la phase active de gestion de l’afflux massif.
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