Polyradiculonévrites et neuromyopathies de réanimation
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Les polyradiculonévrites et les neuromyopathies de réanimation représentent deux entités différentes en termes d’épidémiologie, de physiopathologie, de diagnostic, de pronostic et de thérapeutique. Les polyradiculonévrites sont définies par une atteinte inflammatoire aiguë, subaiguë ou chronique du système nerveux périphérique entraînant une paralysie sensitivomotrive variable. Nous n’aborderons dans ce chapitre que les polyradiculonévrites aiguës. Les neuromyopathies de réanimation sont définies par une atteinte inflammatoire variable des nerfs et des muscles survenant chez le patient de réanimation. Ces deux entités représentent les principales causes d’atteinte du système nerveux périphérique en réanimation. C’est pourquoi tout praticien en réanimation doit savoir reconnaître un patient souffrant de ce type d’affection, en confirmer le diagnostic et connaître les grands principes de la prise en charge.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 2
Langue Français

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Extrait

1
Médecine intensiveRéanimation
Chapitre S07P04C03 Polyradiculonévrites et neuromyopathies de réanimation
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1
Les polyradiculonévrites et les neuromyopathies de réanimation représentent deux entités différentes en termes d’épidémiologie, de physiopathologie, de diagnostic, de pronostic et de thérapeutique. Les polyradiculonévrites sont définies par une atteinte inflammatoire aiguë, subaiguë ou chronique du système nerveux périphérique entraî nant une paralysie sensitivomotrive variable. Nous n’aborderons dans ce chapitre que les polyradiculonévrites aiguës. Les neuromyopathies de réanimation sont définies par une atteinte inflammatoire variable des nerfs et des muscles survenant chez le patient de réanimation. Ces deux entités représentent les principales causes d’atteinte du système nerveux périphérique en réanimation. C’est pourquoi tout praticien en réanimation doit savoir reconnaître un patient souffrant de ce type d’affection, en confirmer le diagnostic et connaître les grands principes de la prise en charge.
Épidémiologie
Polyradiculonévrites
Incidence Les polyradiculonévrites aiguës, dont le syndrome de GuillainBarré représente la forme la plus commune, sont des affections rares du sys tème nerveux périphérique [9]. L’incidence est estimée à 1,8 cas pour 100 000 habitants par an. Les polyradiculonévrites aiguës touchent environ deux fois plus souvent l’homme que la femme. Cette affection peut survenir à tous les âges de la vie. L’incidence annuelle est de l’ordre de 0,8 cas pour 100 000 avant 18 ans, et de 3,2 après 60 ans. On estime que l’incidence augmente par tranche de 10 ans d’âge, d’environ de 0,5 à 2,5 pour 100 000 habitants.
Facteurs de risque Par définition, le syndrome de GuillainBarré est une forme idio pathique de polyradiculonévrite aiguë [9]. Il est précédé de quelques jours à quelques semaines, dans 60 % des cas, d’un syndrome infec tieux d’allure virale. Il s’agit le plus souvent d’un syndrome respira toire grippal. Dans près d’un tiers des cas, le tableau est celui d’une gastroentérite fébrile, le plus souvent àCampylobacter jejuni. L’infection précédant l’apparition d’un syndrome de GuillainBarré peut également être due à bien d’autres agents pathogènes, parmi lesquels le cytomégalovirus (notamment en cas de primoinfection) dans 10 % des cas, le virus d’EpsteinBarr ou encoreMycoplasma pneumoniæ. La vaccination, notamment le vaccin contre la grippe, a longtemps été considérée comme un facteur de risque de développer une polyra diculonévrite aiguë. En réalité, il n’existe aucune démonstration scien
S07P04C03
tifique d’un tel risque. S’agissant de la vaccination antigrippale, celle ci a même un effet protecteur, compte tenu du risque de syndrome de GuillainBarré associé à la grippe. Dans environ un cas sur dix, sont retrouvés comme facteur déclen chant une intervention chirurgicale, une grossesse ou une sérothérapie. Enfin, une polyradiculonévrite aiguë peut être secondaire et émailler l’évolution de l’infection par le VIH ou par d’autres types de rétrovirus, ou d’une hépatite virale chronique, d’une maladie inflammatoire ou autoimmune chronique, d’un cancer ou d’une leucémie, ou compliquer la prise de médicaments comme la chimio thérapie.
Pronostic Le pronostic des polyradiculonévrites aiguës secondaires est avant tout lié au pronostic de la maladie sousjacente. Le syndrome de GuillainBarré est à tort considéré comme une affection bénigne. Si la mortalité est passée de 25 % environ dans les années 1960 à environ 5 % actuellement, c’est grâce à l’amélioration de la prise en charge symptomatique en réanimation [9]. Environ un tiers des patients ont recours à la ventilation mécanique, et environ 10 à 20 % des patients conservent des séquelles motrices invalidantes à un an. Les principaux facteurs pronostiques sont un âge supérieur à 60 ans, une phase d’extension courte inférieure à une semaine, la nécessité de recourir à la ventilation mécanique, une forme motrice pure, une phase de plateau supérieure à une semaine, une atteinte axo nale, une forme secondaire àCampylobacter jejuni. À un an, près d’un patient sur deux garde des douleurs ou des troubles sensitifs, un patient sur cinq des difficultés sociales et professionnelles, ou des séquelles psy chologiques [9].
Neuromyopathies de réanimation Incidence Les polyneuropathies et myopathies sont des complications fré quentes chez le patient de réanimation [2, 6]. La prévalence des atteintes électrophysiologiques pourrait être de plus de 70 % des patients présentant un sepsis ou des défaillances viscérales multiples. Parmi les patients requérant une ventilation prolongée (> 7 jours), près d’un sur quatre présenterait une polyneuropathie ou myopathie de réa nimation.
Facteurs de risque Le principal facteur de risque de développement d’une neuromyo pathie de réanimation est la sévérité de la réponse inflammatoire aiguë [2, 6]. Plus le nombre d’organes défaillants est grand, plus la durée des défaillances est prolongée, plus grand est le risque de complication neuromusculaire. La durée de ventilation mécanique, de suppléance rénale, ou de traitement par les vasopresseurs est positivement corrélée à la survenue d’une neuromyopathie. Indépendamment de la gravité clinique, le risque est également plus important chez la femme, et peut être chez les patients avec sepsis. Les autres facteurs de risque incluent l’hyperglycémie et l’hyperosmolarité, ou la nutrition parentérale. S’agissant de l’administration de curares ou de corticothérapie, les données de la littérature ne permettent pas de conclure. Il semble tou tefois que l’administration combinée de curares et de corticoïdes, à fortes doses et de façon prolongée soit associée à un risque accru de neuromyopathie de réanimation.
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