Quand le crabe en pince pour moi
66 pages
Français

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Quand le crabe en pince pour moi , livre ebook

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Description

Au moment où Martine commence une nouvelle vie de retraitée au bord de l’océan, elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein agressif. Le choc de cette annonce brutale l’accable. Son projet s’écroule et son avenir est compromis.


Pour le bonheur de sa famille, elle se reprend vite. Elle mènera alors avec résilience, détermination et humour cette guerre contre ce crabe qui en pince pour elle.


Dans ce livre-témoignage, elle nous raconte ce qui, dans son histoire personnelle, a pu déclencher ce cancer et sa lutte à l’issue incertaine. Elle nous explique comment cette épreuve l’a fait évoluer vers un épanouissement durable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383514701
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Prologue
En avril 2009, quand débute mon récit, j’ai cinquante-six ans. Nous allons fêter avec Jeff, mon conjoint, notre trente-sixième anniversaire de mariage. Deux enfants sont nés de notre amour : Jeanne l’aînée, maman de deux petites filles et Rémi, papa de deux petits garçons.
Je suis consultante et chef de projet en mobilité professionnelle dans un important cabinet. Mes missions consistent à accompagner les entreprises dans la réalisation de leurs plans sociaux puis coacher les salariés licenciés dans leur recherche d’emploi.
Passionnée d’écriture depuis l’adolescence, je publie sur mon blog Quai des rimes mes nouvelles et poèmes.
Je m’implique beaucoup dans ma commune Cergy. Conseillère consultative de quartier, j’ai créé un site citoyen, Cergyrama, que j’ai fondé en 2004 et que je fais vivre chaque jour.
Je déteste le sport, mais j’aime randonner à Cergy le long de l’Oise, des étangs et dans le Vexin voisin et prendre des photos pour mes blogs.
Ma vie de femme, mère et grand-mère m’apporte beaucoup de joies et mon parcours professionnel d’autodidacte me satisfait et me rend fière. Néanmoins, je n’arrive pas à me libérer de mon enfance douloureuse qui m’empêche de m’épanouir vraiment.
1 – Le grain de riz sourit (2009 à 2016)
Avril 2009 — Le grain de riz
C’est un samedi printanier, il fait beau et chaud. Avant de profiter pleinement de cette journée, je me rends chez le radiologue pour une mammographie, une simple visite de contrôle. Une secrétaire m’accueille avec le sourire et je marine dans la salle d’attente en feuilletant nerveusement les magazines et en observant les patients. Je me demande ce qui peut les amener ici. Certains ont l’air très tendus.
C’est mon tour. Une aide-radiologiste vient me chercher. Je me déshabille dans une cabine étroite. Claustrophobe, j’ai horreur de ce moment. Elle exécute la radiographie et m’écrase mes seins volumineux dans tous les sens, les étire entre deux plaques comme une tranche de viande dans un hamburger. Je déteste la pénombre qui règne dans le cabinet. Je pense au soleil qui brille dehors et que je vais bientôt retrouver. Cette joyeuse perspective m’aide à mieux supporter ces manipulations. Je tiens la barre et lève le menton, bloque ma respiration et n’ose même plus inspirer quand on m’y autorise. J’évite l’étouffement. Après plusieurs clichés, elle me demande de me rhabiller. Je regagne la cabine, enfile mon chemisier et je m’assois dans la salle pour les résultats. Aujourd’hui, l’attente me paraît interminable. J’ai comme un mauvais pressentiment.
Le radiologue arrive, je le suis dans son bureau. Sans aucune précaution, il m’informe qu’il a détecté une image suspecte dans mon sein droit et qu’il va devoir réaliser une échographie pour vérifier. Je suis tétanisée. Il doit le voir. Il ajoute de ne pas m’inquiéter, car c’est minuscule. Je pense qu’il ment pour me rassurer. Je dévêts ma poitrine de nouveau et m’allonge sur la table. Il s’assoit à mes côtés. Il m’enduit d’un gel aussi glacial que la triste nouvelle qu’il vient de m’annoncer et passe sa sonde sur mon sein-droite, puis sur le gauche. Il contemple l’écran. Je jette un coup d’œil. C’est inutile, seul un regard expert peut interpréter. Après avoir examiné mes deux nichons sous toutes les coutures, sans rien dire, il me demande de me revêtir dans la cabine. On devrait apprendre aux médecins pendant leurs études que le patient est un être humain et non un objet, et qu’à ce titre, on lui doit un minimum d’empathie. Il me confirme son diagnostic : une tumeur de la taille d’un grain de riz a envahi mon sein gauche. Avant d’agir, il est nécessaire de surveiller son évolution en réalisant une nouvelle mammographie dans six mois. L’effectuer maintenant ne servirait à rien. Il se lève tout simplement et, sans un sourire, prend congé. C’est le choc ! J’ai un cancer et je dois attendre. Je ris, jaune, de ce grain de riz malsain qui va grossir, devenir myrtille. Je ne veux pas qu’il se transforme en cerise. Pour conserver la pêche, j’arrête cette salade de fruits. C’est insupportable, je dois stopper la croissance du crabe. Je reprends ma voiture sur le parking. Pendant les cinq minutes de trajet, je réfléchis. Comment vais-je informer Jeff, mon mari ? Peut-être devrais-je mieux me taire avant d’avoir consulté un nouveau radiologue, inutile de l’inquiéter pour rien.
Je rentre à la maison, ayant besoin de me confier et de me sentir soutenue, je lui dis la vérité. Il me suggère d’aller consulter notre médecin de famille pour recueillir son avis. Je n’y avais pas pensé, Jeff est plein de bon sens.
Mon cher docteur, qui sait écouter longuement et parler au patient, examine ma radio. Il me rassure et me conseille néanmoins de rencontrer un chirurgien-sénologue à l’hôpital.
Je prends rendez-vous. Quinze jours plus tard, un bel homme dynamique qu’on imaginerait bien dans la série de télévision Urgence , me reçoit et examine les clichés. Il estime qu’il faut retirer sans tarder cette minuscule tumeur avant qu’elle n’évolue. Il me propose d’intervenir dans trois semaines. Étrange, mais cette annonce m’apaise. Sa seule disponibilité, mi-juin, coïncide avec les dates d’un séminaire professionnel à Eurodisney. Je renonce avec tristesse à cette perspective réjouissante avec mes collègues au pays de Mickey pour me faire charcuter le sein.
Notre fille, Jeanne, nous rend visite le dimanche avant l’opération. Pour ne pas l’inquiéter, je ne l’avais pas encore prévenue. Je lui dévoile tout. Elle est gastro-entérologue-hépatologue dans un hôpital francilien. Je lui montre ma mammographie à sa demande. Elle m’informe, après l’avoir examinée, que les fausses images radiologiques existent. Peut-être qu’aucune tumeur n’est à déplorer et, même si c’était le cas, elle est infime. Elle me recommande surtout de ne rien entreprendre avant d’avoir consulté un second radiologue-sénologue. L’intervention étant programmée, ne supportant pas l’idée que ce grain de riz puisse grandir encore pendant l’attente d’un autre rendez-vous, je décide de passer outre son conseil.
Je rencontre l’anesthésiste la veille de l’opération. Il regarde mes radios et, après examen médical approfondi, il me déclare apte. Ouf ! En sortant, je surprends sa conversation avec son assistant à qui, hilare, il exprime ses doutes : « Je me demande comment va faire le radiologue pour situer la tumeur, je lui souhaite bien du courage ». Je me rappelle soudain le conseil de ma fille, mais cette idée s’évacue rapidement. Dans deux jours, le grain de riz aura disparu, il ne restera qu’un mauvais souvenir.
Le lendemain soir, je rentre à l’hôpital. Je pose sur ma table de nuit la carte de mes collègues de travail qui se divertissent en ce moment à Eurodisney. Leurs vœux et témoignages d’amitié me touchent. Des larmes coulent sur mon visage. Comme j’aimerais les accompagner.
Je partage ma chambre avec une jeune femme. On vient de lui retirer l’utérus ce qui me permet de relativiser mon cas. Il fait très chaud : 35 degrés et pas de climatisation. C’est d’autant plus insupportable que je ne dois rien avaler, pas même de l’eau. Je ne dors pas, car ma voisine souffre le martyre. J’essaye de la réconforter en lui parlant doucement. J’appelle une fois l’infirmière qui lui administre un calmant. La nuit passe, l’angoisse monte. Vais-je demain aussi avoir mal après l’opération.
Enfin, le jour se lève, j’ai faim, j’ai soif. Vivement que tout finisse ! On vient me chercher en fin de matinée. Je n’imaginais pas que ce vaste établissement pouvait posséder un réseau impressionnant de souterrains avec de longues artères sombres que les brancardiers dévalent à toute vitesse en se croisant. Il ne manquerait plus que nous ayons un accident !
Nous ressortons à la lumière. Je pensais que nous nous dirigions vers le bloc opératoire, mais mon conducteur m’abandonne à la porte du service de radiologie dans un couloir de l’hôpital jalonné par des malades perfusés couchés sur des lits. Les patients de ville défilent devant nous pour s’asseoir dans le salon des consultations. Gênés, ils détournent le regard comme si le fait d’éviter de nous voir les éloignait d’une mauvaise nouvelle. L’attente se révèle interminable.
Enfin, je pénètre dans une vaste pièce sombre. Je descends du brancard. On m’écrase encore une fois le sein droit. Le médecin analyse ensuite les clichés devant moi. Il les repose sur mon bureau et déclare :
— Je ne vois rien, néanmoins je vais tout de même faire une échographie pour vérifier.
Je m’étends sur le lit et de nouveau le gel gluant et froid sur ma poitrine. Il examine l’écran longuement puis, d’un ton enjoué, s’adresse à moi :
— Bonne nouvelle, vous pouvez rentrer chez vous, c’est une fausse image radiologique. L’intervention est annulée, je préviens le bloc.
Je pense à ma fille qui va bien se moquer de moi quand je vais lui raconter. J’aurais dû l’écouter !
Le brancardier vient me chercher, nous dévalons les souterrains à toute vitesse et me voilà enfin dans ma chambre. Aussitôt arrivée, je réclame de l’eau et mon repas. On me répond que ce n’est pas possible puisque je dois être opérée. Surréaliste ! Les infirmières n’ont pas dû recevoir l’information. Je leur explique et leur suggère de contacter la radiologie et le bloc. Elles vérifient. Je peux enfin m’abreuver et manger.
J’appelle mon Jeff pour le rassurer et lui demander de venir me chercher vite. Je raconte mes mésaventures à ma compagne de chambre qui va mieux. Elle estime que j’ai beaucoup de

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