Sacro-iliites infectieuses
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Description

Les sacro-iliites infectieuses ou septiques désignent une infection de l’articulation sacro-iliaque. Leur prise en charge diagnostique et thérapeutique est superposable à celle des spondylodiscites infectieuses. Il s’agit d’une localisation rare d’infection ostéo-articulaire. Compte tenu de la situation profonde de cette articulation et d’une sémiologie parfois trompeuse, le diagnostic peut être difficile avec pour conséquence un retard diagnostique. Les données dans la littérature concernent surtout des cas rapportés ou des petites séries de patients. Plusieurs auteurs ont recensé les cas rapportés d’infection à pyogènes, avec un total de près de 500 cas dans la littérature anglophone entre 1878 et 2011, dans les populations pédiatriques et adultes [1], [2], [3], [4]. Deux séries françaises rapportent 214 cas entre 1971 et 1981, toutes causes bactériologiques confondues (y compris tuberculeuse ou brucellienne) et 39 cas uniquement à pyogènes de façon plus récente, entre 1995 et 2011 [4], [5].

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Rhumatologie
Chapitre S23P03C04
Sacroiliites infectieuses
0 04 0
4 0 C 3 0 P 23 S
S G , V Z , P C , V M OPHIE ODOT ALÉRIE ELLER ASCAL HAZERAIN ANINA EYSSONNIER J -M Z ET EAN ARC IZA
Les sacro-iliites infectieuses ou septiques désignent une infection de l’articulation sacro-iliaque. Leur prise en charge diagnostique et théra-peutique est superposable à celle des spondylodiscites infectieuses. Il s’agit d’une localisation rare d’infection ostéo-articulaire. Compte tenu de la situation profonde de cette articulation et d’une sémiologie parfois trompeuse, le diagnostic peut être difficile avec pour consé-quence un retard diagnostique. Les données dans la littérature concernent surtout des cas rapportés ou des petites séries de patients. Plusieurs auteurs ont recensé les cas rapportés d’infection à pyogènes, avec un total de près de 500 cas dans la littérature anglophone entre 1878 et 2011, dans les populations pédiatriques et adultes [1, 2, 3, 4]. Deux séries françaises rapportent 214 cas entre 1971 et 1981, toutes causes bactériologiques confondues (y compris tuberculeuse ou brucel-lienne) et 39 cas uniquement à pyogènes de façon plus récente, entre 1995 et 2011 [4, 5].
Pathogénie
Dans la majorité des cas, l’infection est d’origine hématogène. Une inoculation bactérienne par un foyer infectieux local est égale-ment possible [6]. La mobilité sacro-iliaque est très modérée et diminue au cours de la vie avec une mobilité le plus souvent absente après 60 ans, ce qui explique probablement l’incidence plus élevée de cette infection chez les enfants, et presque exceptionnelle après 60 ans. La survenue d’une infection pendant la grossesse ou le post-partum est une situation cli-nique particulière qui a été rapportée [5]. Pendant la grossesse, les modifications hormonales entraînant un relâchement des ligaments du pelvis et du sacrum et la prise de poids contribuent à augmenter la mobilité des sacro-iliaques. Cette articulation est également solli-citée pendant l’accouchement. L’hypothèse d’une greffe bactérienne sur des lésions traumatiques ou micro-traumatiques de la sacro-iliaque est évoquée par analogie aux mécanismes parfois retenus au cours des ostéites pubiennes. Dans les infections tuberculeuses, l’atteinte se fait en général par le biais d’une ostéite sacrée avec colonisation articulaire secondaire. Elle s’associe souvent à une autre atteinte ostéo-articulaire, notamment lombaire, par l’intermédiaire d’un abcès du psoas [6, 7].
Épidémiologie
Les sacro-iliites infectieuses (non tuberculeuses et non brucel-liennes) concernent entre 1 à 4 % des arthrites septiques [4, 7]. Il s’agit donc d’une localisation rare d’infection ostéo-articulaire, ce qui est probablement expliqué en partie par la faible vascularisation de cette articulation.
S23P03C04
Elles sont le plus souvent unilatérales et surviennent préférentielle-ment chez l’enfant et l’adulte jeune [4, 6]. Le contexte de péri-partum est retrouvé dans 3,4 % à 12,8 % des cas de sacro-iliites infectieuses à pyogènes [8]. Certains facteurs favorisants ont été identifiés : la toxicomanie intra-veineuse, les infections cutanées ou uro-génitales, les traumatismes pelviens, la grossesse, le post-partum et l’endométrite, les endocardites infectieuses, les néoplasies et les états d’immunosupression [4, 6]. Il s’agit également d’une localisation classique de la tuberculose ostéo-articulaire, représentant environ 10 % des cas de tuberculose ostéo-articulaire [9]. Enfin, l’atteinte de la sacro-iliaque est fréquente dans la brucellose, retrouvée chez plus de 10 % des patients [10, 11, 12]. Cette loca-lisation représente 25 % à 50 % des manifestations ostéo-articulaires brucelliennes [13].
Présentation clinique
Elles sont le plus souvent unilatérales et surviennent préférentiel-lement chez l’enfant et l’adulte jeune. Les symptômes sont variables d’un patient à l’autre et aucun n’est spécifique, ce qui rend parfois le diagnostic difficile. Dans les infections à pyogènes, le tableau est le plus souvent aigu (de 30 à 75 % des patients dans les infections à pyogènes) associant des douleurs, de la fièvre et une boiterie. Le tableau est plus volontiers pro-gressif ou subaigu dans les sacro-iliites tuberculeuses (75 % des cas) [6]. Dans la brucellose, les symptômes apparaissent souvent à la phase aiguë de la maladie mais avec une clinique relativement indolente sur la sacro-iliaque. Rarement, la brucellose se manifeste par un tableau de sacro-iliite aiguë comme on peut le voir dans les atteintes à pyogènes [10, 12]. L’horaire des douleurs est en général inflammatoire. La localisation des douleurs est variable, habituellement en pleine fesse avec irradia-tion possible sur la face postérieure de la cuisse pouvant mimer une sciatique tronquée. La présence d’une boiterie d’esquive doit, dans ce cas, interpeller puisqu’elle est très inhabituelle en cas de sciatique. La douleur peut également se localiser en lombaire bas, dans la région crurale ou inguinale et parfois même dans la fosse iliaque, ce qui peut expliquer un retard diagnostique. La douleur a une intensité variable parfois atroce rendant même l’examen difficile. L’examen physique retrouve un appui monopodal et un sautil-lement monopodal douloureux voire impossible à réaliser et des dou-leurs à la palpation de la fesse. Aucune manipulation/manœuvre n’est à elle seule spécifique. Plusieurs manœuvres permettent de s’orienter vers une atteinte sacro-iliaque : la manœuvre du trépied (en décubitus ventral, pression exercée sur le sacrum), la manœuvre de Gaenslen ou test de cisaillement des deux sacro-iliaques (en décubitus dorsal, flexion forcée d’une cuisse et extension forcée du côté opposé), le test de FABRE ou manœuvre de Patrick (en décubitus dorsal, flexion, abduction, rotation externe du membre inférieur), les manœuvres de rapprochement ou d’écartement des ailes iliaques (décubitus dorsal). L’ensemble de ces manœuvres permet de reproduire les douleurs lombo-fessières. Il est important d’examiner également le rachis lombaire, la hanche et l’abdomen, afin d’écarter une atteinte des struc-tures adjacentes et de conforter le diagnostic d’atteinte sacro-iliaque.
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