Schizophrénie et délire chronique
14 pages
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Schizophrénie et délire chronique , livre ebook

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Description

Le terme « schizophrénie » est employé dans le langage courant dans divers acceptions trompeuses :– appliqué à des situations de la vie quotidienne, il fait souvent référence à la notion floue de « dédoublement de la personnalité » ;– utilisé pour décrire des troubles psychiatriques, il correspondrait à une maladie grave, fréquemment associée à l’idée de dangerosité.Le caractère polysémique de ce mot rend souvent confuse la représentation de cette maladie psychiatrique qui est parmi les plus invalidantes et qu’il convient de définir.Ce terme a été forgé par le psychiatrie E. Bleuler [6] et utilisé pour la première fois en 1908 lors qu’il présenta son traité intitulé : Dementia Praecox oder die Gruppe der Schizophrenien (« La démence précoce ou le groupe des schizophrénies »). Bleuler approuvait la plupart des observations cliniques de Kraepelin qui avait proposé dès 1896, la notion de dementia praecox (« démence précoce ») et donc d’évolution forcément déficitaire du trouble. Toutefois, il considérait que cette maladie avait une base neurologique et que sa compréhension passait par la prise en compte des phénomènes psychiques inconscients. Le mot schizophrénie du grec schizen (fendre) et phren (âme, esprit) soulignait, pour lui, une caractéristique fondamentale de ce trouble : la scission (Spaltung) du fonctionnement psychique. Pour cet auteur, la notion de « groupe des schizophrénies », soulignait également l’hétérogénéité de troubles, pouvant avoir une présentation clinique proche.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S16-P01-C02 0 2 00 Schizophrénie et délire chronique 02 C  1 0 P  16 S
P -M L IERRE ICHEL LORCA
Le terme « schizophrénie » est employé dans le langage courant dans divers acceptions trompeuses : – appliqué à des situations de la vie quotidienne, il fait souvent réfé-rence à la notion floue de « dédoublement de la personnalité » ; – utilisé pour décrire des troubles psychiatriques, il correspondrait à une maladie grave, fréquemment associée à l’idée de dangerosité. Le caractère polysémique de ce mot rend souvent confuse la repré-sentation de cette maladie psychiatrique qui est parmi les plus invali-dantes et qu’il convient de définir. Ce terme a été forgé par le psychiatrie E. Bleuler [6] et utilisé pour la première fois en 1908 lors qu’il présenta son traité intitulé : Dementia Praecox oder die Gruppe der Schizophrenien(« La démence précoce ou le groupe des schizophrénies »). Bleuler approuvait la plupart des observations cliniques de Kraepelin qui avait proposé dès 1896, la notion dedementia praecox (« démence précoce ») et donc d’évolution forcément déficitaire du trouble. Toutefois, il considérait que cette maladie avait une base neurologique et que sa compréhension passait par la prise en compte des phénomènes psy-chiques inconscients. Le mot schizophrénie du grecschizen(fendre) etphren(âme, esprit) soulignait, pour lui, une caractéristique fon-damentale de ce trouble : la scission (Spaltung) du fonctionnement psychique. Pour cet auteur, la notion de « groupe des schizophré-nies », soulignait également l’hétérogénéité de troubles, pouvant avoir une présentation clinique proche. Depuis plus d’un siècle, le terme « schizophrénie » a été conservé, mais la notion de « groupe » n’est plus à proprement parler utilisée, même si les différents sous-types, définis dans les classifications que nous verrons, y font référence. En ce qui concerne la notion de délire chronique, il s’agit d’une entité dont le statut nosographique a souvent été discuté, mais ayant eu une place importante dans la psychiatrie française. Elle est caracté-risée par la présence au premier plan de manifestations délirantes rela-tivement isolées, ce qui les distingue de la schizophrénie. Ces troubles ont peu de spécificités, notamment en terme de prise en charge.
Épidémiologie
La schizophrénie est une maladie relativement fréquente. En moyenne 0,7 % de la population en souffre, ce qui représente 250 000 à 450 000 personnes atteintes en France. L’incidence serait entre 1,5 et 2 pour 10 000, ce qui représente près de 90 000 nouveaux cas par an en Europe [32]. Il n’existe pas de différences notables entre les pays en termes épidémio-logiques, ni de différence spécifique liée au niveau socioéconomique. L’incidence de la maladie est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural, corrélée avec la durée de vie en milieu urbain. Hommes et femmes sont atteints dans des proportions proches (sex-ratio : 1,4), même s’il semble que les hommes soient touchés plus précocement que les femmes
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par la maladie, ce qui se traduit par une surreprésentation des hommes chez les patients jeunes souffrant de schizophrénie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe cette maladie parmi les dix pathologies les plus invalidantes, du fait de ses consé-quences fonctionnelles graves. L’espérance de vie des patients souffrant de schizophrénie est réduite d’environ dix ans et notamment du fait de la surmortalité liée au sui-cide dans cette population, qui touche 10 à 15 % de ces patients [18]. Les données concernant le délire chronique sont rares et peu fiables du fait, comme évoqué, du statut fluctuant de ces entités, l’incidence semblant toutefois plus faible que celle de la schizophrénie.
Aspects cliniques
Principales dimensions cliniques de la schizophrénie
Les signes cliniques de la maladie sont principalement répartis en trois grandes dimensions symptomatiques (Tableau S16-P01-C02-I) comprenant : – les symptômes positifs ;
Tableau S16P01C02IPrincipaux symptômes de la schizophrénie. Princiapux symptômes de la schizophrénie Symptômes positifs Hallucinations Délire Symptômes négatifs Aboulie Anergie Anhédonie Apathie Apragmatisme Désintérêt Froideur Incurie Retrait social Désorganisation Désorganisation du cours de la pensée – discours diffluent – barrages – discours tangentiel – néologismes Désorganisation comportementale – maniérisme – gestes stéréotypés Désorganisation des affects – ambivalence – rires immotivés Autres symptômes de la schizophrénie Troubles cognitifs portant sur – mémoire – processus attentionnels – fonctions exécutives – vitesse de traitement de l’information – cognition sociale – métacognition. Anxiété Suicidalité
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