Les mouvements oculaires sont au service de la vision avec deux objectifs opposés mais complémentaires. Le premier objectif est de pouvoir changer d’image, quand l’image en cours n’a plus d’intérêt. Les mouvements oculaires saccadiques, dites saccades, sont des mouvements très rapides qui assurent cette sélection d’une nouvelle image . Les saccades peuvent être volontaires, déplacement intentionnel dans une direction donnée avec ou sans cible précise, ou réflexes vers une cible visuelle apparue soudainement, afin d’amener sur la macula (zone rétinienne centrale de vision fine) l’image de la nouvelle cible. Les phases rapides des nystagmus sont aussi des saccades, qui se font en sens inverse d’une déviation lente prolongée, afin de recentrer les yeux dans l’orbite. On observe alors une phase lente et une phase rapide, de directions opposées, se succédant régulièrement. Par convention, la direction de la phase rapide définit la direction du nystagmus, bien que celui-ci soit dû physiologiquement au déplacement lent. Le deuxième objectif de la vision est de maintenir parfaitement stable sur la macula et l’ensemble de la rétine une nouvelle image intéressante qui vient d’être sélectionnée par le système des saccades, car une image qui bougerait serait perçue floue. Les différents mouvements oculaires lents assurent cette fonction. La poursuite oculaire (fovéale) permet de maintenir sur la macula l’image d’un petit objet se déplaçant lentement. Quand il survient un déplacement réel ou apparent de l’ensemble du champ visuel, une poursuite oculaire de même sens survient (phase lente optocinétique), qui se transforme en nystagmus physiologique (dit nystagmus optocinétique) si la stimulation est soutenue, avec alors des phases rapides en sens inverse. Lors du déplacement de la tête, qu’il soit isolé ou dû à un déplacement de l’ensemble du corps, il survient un mouvement oculaire de vitesse égale et de sens opposé, compensant exactement le mouvement de la tête et assurant donc la stabilité de l’image en cours de vision. Ce mouvement vestibulo-oculaire permet d’assurer deux fonctions essentielles en même temps : voir et bouger. Il reste isolé s’il est de faible amplitude, ou se transforme en un nystagmus vestibulaire physiologique (avec des phases lentes et des phases rapides en sens inverse) si la stimulation est soutenue. Enfin, la convergence permet de « déconjuguer » les deux yeux lors de la vision d’un objet de près, afin d’en maintenir l’image sur chacune des deux maculas, évitant ainsi une diplopie.
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