Syndrome de l’intestin irritable, flatulences et aérophagies
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Description

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une pathologie fonctionnelle digestive qui représente le motif de consultation le plus fréquent en gastroentérologie mais aussi en médecine générale. La fréquence du SII en France atteindrait environ 4,7 % de la population française mais cette proportion est probablement sous-estimée car une large proportion de malades ne consulte généralement pas et a recours à l’automédication. Le diagnostic de SII repose sur l’application des critères cliniques de Rome IV qui sont régulièrement réactualisés et associent des douleurs abdominales ou un inconfort digestif persistant amélioré par la défécation et associé à des troubles de la fréquence et de la consistance des selles. En pratique clinique, le diagnostic de SII est très rapidement porté après quelques examens complémentaires orientés de manière individuelle qui incluent souvent un bilan endoscopique et un examen morphologique abdominal. L’identification des troubles du transit, au mieux aidés d’un carnet de bord du transit avec une échelle qualitative des selles de Bristol, permet d’identifier des phénotypes cliniques particuliers du SII, avec diarrhée ou constipation prédominante ou une alternance des symptômes au cours de la même semaine. Des scores cliniques sont également facilement utilisables en pratique clinique pour apprécier la sévérité des symptômes qui ne se limitent pas seulement à la perception douloureuse et l’inconfort. En effet, les ballonnements, la sensation de météorisme abdominal, une exagération de la perception des flatulences, un reflux gastro-œsophagien le plus souvent sans œsophagite, sont très souvent associés au SII. De même, de nombreuses manifestations extra-intestinales sont également très fréquemment rapportées par les malades incluant la fatigue chronique, des migraines, des traits anxieux ou dépressifs, des dysfonctionnements temporomandibulaires, une pollakiurie attribuée à une cystite interstitielle, des douleurs articulaires, un syndrome prémenstruel marqué, des troubles sexuels voire des douleurs pelviennes qui font du SII une entité clinique systémique dont la complexité physiopathologie est de mieux en mieux comprise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Gastroentérologie
Chapitre S12-P02-C06 Syndrome de l’intestin irritable, flatulences et aérophagies
D P , R D , M H V ORSA ISHVAIE AFFAELLA AINESE ARIE ÉLÈNE IVINUS ETTHIERRYPICHE
0 6 0 0
6 0 C  2 0 P 2 1 S
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une pathologie fonction-nelle digestive qui représente le motif de consultation le plus fréquent en gastroentérologie mais aussi en médecine générale. La fréquence du SII en France atteindrait environ 4,7 % de la population française mais cette proportion est probablement sous-estimée car une large propor-tion de malades ne consulte généralement pas et a recours à l’automé-dication. Le diagnostic de SII repose sur l’application des critères cliniques de Rome IV qui sont régulièrement réactualisés et associent des douleurs abdominales ou un inconfort digestif persistant amélioré par la défécation et associé à des troubles de la fréquence et de la consis-tance des selles. En pratique clinique, le diagnostic de SII est très rapi-dement porté après quelques examens complémentaires orientés de manière individuelle qui incluent souvent un bilan endoscopique et un examen morphologique abdominal. L’identification des troubles du transit, au mieux aidés d’un carnet de bord du transit avec une échelle qualitative des selles de Bristol, permet d’identifier des phénotypes cli-niques particuliers du SII, avec diarrhée ou constipation prédominante ou une alternance des symptômes au cours de la même semaine. Des scores cliniques sont également facilement utilisables en pratique cli-nique pour apprécier la sévérité des symptômes qui ne se limitent pas seulement à la perception douloureuse et l’inconfort. En effet, les bal-lonnements, la sensation de météorisme abdominal, une exagération de la perception des flatulences, un reflux gastro-œsophagien le plus souvent sans œsophagite, sont très souvent associés au SII. De même, de nombreuses manifestations extra-intestinales sont également très fréquemment rapportées par les malades incluant la fatigue chronique, des migraines, des traits anxieux ou dépressifs, des dysfonctionnements temporomandibulaires, une pollakiurie attribuée à une cystite inter-stitielle, des douleurs articulaires, un syndrome prémenstruel marqué, des troubles sexuels voire des douleurs pelviennes qui font du SII une entité clinique systémique dont la complexité physiopathologie est de mieux en mieux comprise.
Impact sur la qualité de vie
Alors qu’il s’agit d’une affection bénigne, le SII n’en demeure pas moins une pathologie très invalidante avec un retentissement considé-rable sur la qualité de vie. En utilisant des questionnaires généraux de qualité de vie, de nombreuses études ont bien montré l’impact du SII sur tous les domaines de la qualité de vie incluant l’activité physique, la santé mentale, l’énergie et le bien-être social. Cette altération de la qualité de vie est d’ailleurs d’autant plus prononcée que le SII est plus sévère et qu’il existe des manifestations extradigestives ou d’autres pathologies fonctionnelles associées. Gralnek et al. [12] ont souligné que le retentissement du SII sur la qualité de vie était équivalent à celui de malades atteints d’insuffisance rénale chronique ou de diabète insu-
S12P02C06
lino-dépendant. L’évolution des symptômes dans le temps et le pro-nostic fonctionnel du SII restent assez imprévisibles. Le SII évolue classiquement par poussées entrecoupées par des phases de rémission plus ou moins complètes. Les périodes où la maladie est plus sévère sont généralement rythmées par des crises assez brèves évoluant sur quelques jours. Enfin, le pronostic à un an est variable avec des symp-tômes qui disparaissent dans un tiers des cas, de nouveaux symptômes qui apparaissent pour 25 % des malades et une atténuation progressive des symptômes chez 50 % des patients.
Physiopathologie
Les mécanismes à l’origine des symptômes du SII sont nombreux et font intervenir un dysfonctionnement de l’axe cerveau-intestin sou-mis, au moins en partie, à un déterminisme génétique ou familial [9]. Ainsi les ballonnements, le météorisme et la sensation de flatulences en excès résultent-ils d’une baisse du seuil de sensibilité viscérale associée à des troubles de l’intégrité épithéliale, à un état micro-inflammatoire au moins périphérique, soumis à des cofacteurs centraux incluant le stress psychosocial chronique [9].
Transit et rétention des gaz digestifs
Plusieurs équipes se sont intéressées au volume et à la progression des gaz digestifs dans le SII pour tenter d’expliquer le météorisme ou la distension abdominale. Plusieurs études menées dans des populations occidentales ont montré que le volume des gaz digestifs produits chez un sujet sain à jeun atteint en moyenne 100 à 200 ml [20, 36]. Sché-matiquement, les gaz digestifs proviennent de l’air dégluti durant l’ingestion, du CO2 produit dans le duodénum par la réaction du bicarbonate avec les radicaux acides d’origine gastrique, des gaz diffu-sant du sang vers la lumière digestive ou ceux produits dans le côlon par les processus de fermentation bactérienne. Dans les conditions physiologiques, les gaz intestinaux peuvent être éliminés par différents mécanismes : des processus de diffusion des gaz vers le sang, une consommation de gaz par les bactéries de la microflore et, enfin, le transport et l’élimination des gaz sous la forme d’éructations ou de fla-tulences. Ainsi, en conditions physiologiques, de grands volumes de gaz sont-ils transportés et éliminés par le tube digestif, permettant d’éviter leur rétention et les symptômes abdominaux comme la disten-sion et la sensation de météorisme. En utilisant des méthodes pour recueillir et mesurer la production des gaz, plusieurs équipes ont cependant confirmé que leur volume était équivalent chez les malades atteints ou des sujets sains. En répétant des radiographies d’abdomen sans préparation ou des examens tomodensitométriques chez des malades, plusieurs équipes ont pu ainsi observer que le volume des gaz intestinaux variait considérablement au cours de la journée, la cir-conférence abdominale augmentant de manière significative après le repas et diminuant la nuit. Pour autant, il n’existait pas de corrélation significative entre les distensions mesurées et la sévérité des symp-tômes. Le groupe de Barcelone s’est intéressé plus précisément à l’éva-luation du transit des gaz digestifs et a pu observer que seule une minorité de sujets qui ont une rétention de gaz ont des symptômes digestifs plus sévères associés à une augmentation du périmètre ombi-lical. Dans le travail d’Aspiroz et Malagelada [37], les auteurs ont pu comparer le transit et la perception des gaz digestifs chez des malades
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