Syndrome douloureux régional complexe
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Syndrome douloureux régional complexe , livre ebook

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Description

Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), ou complex regional pain syndrome (CRPS) pour les Anglo-Saxons, est une pathologie qui revêt de multiples facettes actuellement mieux identifiées. La première description date de 1864 par S. Mitchell [50], puis les caractéristiques essentiellement cliniques, non spécifiques pour certaines, vont être regroupées dans des syndromes dénommés de manière diverse comme le syndrome de Sudeck, l’ostéoporose post-traumatique, la dystrophie sympathique réflexe, l’algoneurodystrophie, la causalgie, le syndrome épaule-main. Les critères diagnostiques ont évolué depuis et ont permis de caractériser le SDRC, reposant essentiellement sur des éléments cliniques, ressentis et constatés lors de l’examen, regroupant la douleur, un œdème des tissus, des troubles vasomoteurs, des rétractions et une déminéralisation osseuse.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 4
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S10P01C10 Syndrome douloureux régional complexe
D B , F P M L N ENIS AYLOT RÉDÉRIC LANTEVIN ET ARIE OUISE AVEZ
10 C 1 0 P 0 S1
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Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), oucomplex regional pain syndrome(CRPS) pour les AngloSaxons, est une patho logie qui revêt de multiples facettes actuellement mieux identifiées. La première description date de 1864 par S. Mitchell [50], puis les carac téristiques essentiellement cliniques, non spécifiques pour certaines, vont être regroupées dans des syndromes dénommés de manière diverse comme le syndrome de Sudeck, lostéoporose posttrauma tique, la dystrophie sympathique réflexe, lalgoneurodystrophie, la causalgie, le syndrome épaulemain. Les critères diagnostiques ont évo lué depuis et ont permis de caractériser le SDRC, reposant essentielle ment sur des éléments cliniques, ressentis et constatés lors de lexamen, regroupant la douleur, un dème des tissus, des troubles vasomoteurs, des rétractions et une déminéralisation osseuse.
Épidémiologie
La prévalence du SDRC est variable en fonction des critères diag nostiques choisis. Elle est estimée dans le travail de M. Mos [22] a environ 26,2 patients pour 100 000 personnes par an. Moins de 2 % des patients vont évoluer vers une forme chronique avec séquelles [5]. Le SDRC est plus fréquent chez la femme (trois femmes pour un homme) et peut survenir à tout âge. La médiane se situe entre 30 et 40 ans, mais il est décrit également chez ladolescent et lenfant. Les facteurs déclenchants les plus fréquents du SDRC de type 1 sont les traumatismes orthopédiques et les fractures localisés dans six cas sur dix aux membres supérieurs (main, poignet, épaule) [22] surtout si la phase périopératoire est douloureuse [52]. Parmi les facteurs favorisants, on retrouve le traumatisme, décrit souvent comme mineur mais déterminant sil est répété, limmobilisa tion du membre atteint, le rôle de certains médicaments prescrits de manière concomitante comme le phénobarbital, les barbituriques, la trithérapie antiVIH, la ciclosporine. Certaines pathologies sont égale ment favorisantes comme linfarctus du myocarde, le diabète, les mala dies inflammatoires en particulier les patients avec un HLAB62, DQ8 positif [24], le cancer, la grossesse pour le SDRC localisé à la hanche [22]. Laccident vasculaire cérébral peut se compliquer dun SDRC. Des facteurs génétiques participent également, tandis que limplica tion de certains facteurs reste controversée, comme la prise en charge de la douleur initiale, le type de traitement chirurgical (ostéosynthèse ou contention). Le profil psychologique et les facteurs de stress, sou vent évoqués, ne sont pas spécifiques lors du SDRC par rapport aux autres situations de douleur chronique [21]. Le SDRC de type 2 est le plus souvent secondaire à une lésion ner veuse périphérique. Il apparaît précocement (moins dun mois) après la lésion dans la moitié des cas. Les symptômes persistent à long terme chez 5 % des patients en moyenne.
S10P01C10 • Syndrome douloureux régional complexe
Critères cliniques
Lescaractéristiques cliniquesles plus souvent rapportées par les patients sont les douleurs spontanées présentes dans 90 % des cas, per çues comme profondes et constrictives, permanentes et aggravées par la mobilisation. Il existe des anomalies de perception sensitive à type dhypoesthésie, dallodynie, dhyperalgésie à tous les modes (méca nique, thermique, somatique profonde), des troubles de la vascularisa tion comme une vasodilatation ou une vasoconstriction, des dèmes, des modifications de température et de couleur de peau, une hyper ou hypohidrose. On relève également des troubles moteurs ou trophiques comme des dystonies, des tremblements, une faiblesse musculaire avec difficulté de coordination, des modifications des tissus cutanés concer nant la pilosité et la trophicité de la peau, des rétractions et de lanky lose. Beaucoup de ces symptômes ne sont pas spécifiques et expliquent les erreurs diagnostiques et la surestimation du nombre de SDRC. Certaines formes cliniques, plus rares, vont récidiver ou se localiser sur plusieurs territoires dans le même temps ou à des moments différents. Lévolution classiquese fait en trois phases :  une première phase inflammatoire, dite « chaude », associe dou leur, chaleur, rougeur, dème, hypersudation, troubles sensitifs de durée variable (moyenne de 3 mois) ;  la seconde phase, dite dystrophique ou froide, se caractérise par un aspect cutané froid, cyanosé, associé à des troubles moteurs et trophiques ;  enfin la phase atrophique ou la douleur peut disparaître au prix de lapparition de rétractions [13]. Ces phases peuvent suivre un ordre chronologique, mais certains patients vont sinstaller demblée dans une forme « froide », avec une cyanose et des troubles vasomoteurs très modérés, ou rester en phase « chaude » plusieurs années. Lévolution est variable et se fait en moyenne sur une année (6 mois à plusieurs années). La forme localisée au membre supérieur est dévo lution plus rapide et plus favorable quau membre inférieur. La forme « froide » demblée est souvent de pronostic plus péjoratif. Les associa tions avec le diabète rendent lévolution plus longue et souvent com pliquée de capsulite rétractile. Les facteurs psychosociaux et professionnels participent également à la pérennisation et à laggrava tion des douleurs et des symptômes comme dans le syndrome doulou reux chronique. La guérison est habituelle dans la plupart des cas, mais au prix souvent de séquelles (gêne, handicap modéré à sévère, dystonie dattitude périphérique) [5]. Lidentification du SDRCest essentielle et les critères diagnostiques ont évolué au fil des ans. LInternational Association for the Study of Pain (IASP) [49], puis StantonHicks [68] vont décrire et distinguer deux types de SDRC :  le type 1 correspondant à lancienne algoneurodystrophie (syn drome douloureux se développant localement après un événement nociceptif, de façon disproportionnée par rapport à lévénement initial et ne se limitant pas au seul territoire de projection dun nerf périphérique) ;  le type 2 ou causalgie caractérisée par une douleur, habituellement dune main ou dun pied, débutant après une blessure incomplète dun nerf ou de lune de ses branches et revêtant des caractéristiques neuro pathiques évoluant progressivement vers un syndrome comparable au SDRC de type 1.
S10P01C10
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