Les syndromes de Lynch, ou cancers colorectaux héréditaires sans polypose (HNPCC), constituent la moins rare des prédispositions autosomiques dominantes à des cancers du côlon-rectum (CCR) et de l’endomètre notamment. Leur fréquence est à présent établie à 2,7-2,9 % de l’ensemble des CCR diagnostiqués chaque année.La séquence de deux des quatre gènes humains dont des mutations constitutionnelles délétères sont la cause du syndrome est connue depuis 1994-1995. Ces découvertes ont rendu possible l’approche du syndrome en oncogénétique, c’est-à-dire son usage médical, en fournissant les premières bases pour des diagnostics nosologiques précis, l’identification présymptomatique des porteurs, des descriptions prospectives du spectre tumoral et de sa pénétrance, et l’adaptation de recommandations médicales de surveillance.Les principaux problèmes médicaux que ces syndromes continuent à poser sont :– leur reconnaissance parmi les personnes atteintes de CCR ou de l’endomètre, avec la recherche de critères adaptés à la routine clinique ;– leur surveillance, qui nécessite au préalable l’identification de leur histoire naturelle et de leur spectre tumoral en fonction des âges de la vie, afin d’adapter des mesures efficaces de prévention des complications graves.Pour ces raisons, l’oncogénétique digestive, qui traite surtout des syndromes de Lynch et des polyposes digestives, bénéficie depuis 2004 en France du soutien de moyens ministériels (INCa, www.e-cancer.fr), au même titre que l’autre prédisposition à des tumeurs fréquentes, connue sous le nom de « syndrome sein-ovaire ».
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