Toxicité médicamenteuse en ophtalmologie
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Toxicité médicamenteuse en ophtalmologie , livre ebook

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Description

De nombreux médicaments ont des effets secondaires ophtalmologiques de gravité variable. On distingue deux grands types de toxicité : soit un médicament est toxique chez tous les patients avec des effets secondaires proportionnels à la dose ; soit la réaction toxique ne se manifeste que chez certains individus prédisposés (rôle des facteurs génétiques, locaux ou environnementaux) et l’on parle alors d’effet « idiosyncrasique » où le médicament a un rôle précipitant.Ce chapitre explique d’abord les différents types d’atteinte anatomique possibles et leurs mécanismes ; puis détaille les effets secondaires des principales classes médicamenteuses avec les conduites à tenir. Nous n’aborderons pas ici les effets secondaires des collyres.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Ophtalmologie
Chapitre S25-P01-C17
Toxicité médicamenteuse en ophtalmologie
CINEFAURE ETISABELLEAU ÉL DO
0 1 00
7 C1 1- 0 -P 5 2 S
De nombreux médicaments ont des effets secondaires ophtalmolo-giques de gravité variable. On distingue deux grands types de toxicité : soit un médicament est toxique chez tous les patients avec des effets secondaires proportionnels à la dose ; soit la réaction toxique ne se manifeste que chez certains individus prédisposés (rôle des facteurs génétiques, locaux ou environnementaux) et l’on parle alors d’effet « idiosyncrasique » où le médicament a un rôle précipitant. Ce chapitre explique d’abord les différents types d’atteinte anato-mique possibles et leurs mécanismes ; puis détaille les effets secondaires des principales classes médicamenteuses avec les conduites à tenir. Nous n’aborderons pas ici les effets secondaires des collyres.
Atteintes selon les structures anatomiques
Anomalie de la surface oculaire
La sécheresse oculaire est un motif fréquent de consultation. Elle peut s’accompagner d’un flou visuel transitoire par instabilité du film lacrymal. Différents mécanismes physiopathologiques expliquent la sécheresse iatrogénique : dysfonction meibomienne (rétinoïde), modi-fication de l’osmolarité lacrymale (lithium), modification de la sécré-tion lacrymale (médicaments atropiniques, hormonothérapie, bêtabloquants) [22].
Atteintes cornéennes
Plusieurs types d’atteinte cornéenne ont été décrits. La plus fré-quente est la cornea verticillata (cornée verticillée) due à l’accumula-tion de composée amphiphiles dans les lysosomes des cellules basales de l’épithélium cornéen (amiodarone, tamoxifène, antipaludéens de synthèse, atovaquone, naproxène, ibuprofène, indométacine). Les dépôts sont en général asymptomatiques et réversibles. Ils ne consti-tuent pas une indication à l’arrêt du traitement. Les dépôts dans le stroma cornéen sont par contre en général irréver-sibles mais asymptomatiques. Ils peuvent être pigmentés (chlorproma-zine) ou cristallins (immunoglobulines intraveineuses). Des dépôts sur l’endothélium cornéen ont été décrits avec la rifa-butine. Enfin, la cytarabine peut donner à haute dose des kystes cornéens, une kératite, une conjonctivite par altération du renouvellement de ces épithéliums [24].
Cataracte
Les cataractes les plus fréquentes sont les cataractes cortico-induites. L’opacification se situe principalement au niveau de la capsule postérieure et est responsable d’une baisse d’acuité visuelle
S25P01C17
sévère. Toutes les formes galéniques des corticoïdes peuvent être incriminées. D’autres médicaments (chlorpromazine) peuvent induire des dépôts intracristalliniens asymptomatiques.
Trouble de l’accommodation, de la réfraction et fermeture de l’angle irido-cornéen
Les médicaments atropiniques entraînent une mydriase, avec un risque de glaucome par fermeture de l’angle, et une paralysie de l’accommodation. Les principaux médicaments atropiniques sont l’atropine, la scopolamine, les inhibiteurs de la recapture de la séroto-nine, les antidépresseurs imipraminiques, les phénothiazines et les neu-roleptiques anti-émétiques. Les médicaments cholinergiques (néostigmine, prostigmine) peuvent au contraire donner un spasme accommodatif avec myosis et myopisation. La morphine provoque elle aussi un myosis par activa-tion centrale du système parasympathique. D’autres médicaments modifient l’hydratation et le volume des structures oculaires (œdème du corps ciliaire) avec des effets imprévi-sibles sur la réfraction (diurétique, topiramate, sulfamide).
Rétinopathie toxique
Les mécanismes physiopathologiques dans les rétinopathies médi-camenteuses sont multiples [3] (Tableau S25-P01-C17-I) L’atteinte peut directement toucher les cellules de la rétine ou de l’épithélium pigmentaire, avec des manifestations sous forme d’héméralopie, de dyschromatopsie, de baisse d’acuité visuelle ou d’atteinte du champ visuel. Les atteintes rétiniennes peuvent être vasculaires, avec des formes asymptomatiques quand elles sont limitées aux nodules cotonneux (Figure S25-P01-C17-1), ou s’accompagner de baisse d’acuité visuelle. Des œdèmes maculaires cystoïdes ont été décrits avec plusieurs molécules. Le latanoprost peut favoriser l’apparition d’œdème maculaire par activation de la voie pro-inflammatoire des prostaglandines. La niacine, ou acide nicotinique (vitamine B3), uti-lisée dans le traitement des dyslipidémies, peut donner des œdèmes maculaires sur l’OCT (optical coherence tomography) sans remplissage en angiographie à la fluorescéine. L’incidence des œdèmes maculaires avec la niacine est rare mais dose dépendante et réversible à l’arrêt du
Tableau S25-P01-C17-I toxiques
Atteinte de l’épithélium pigmentaire
Hydroxycholoroquine Chloroquine Sulfate de quinine Déféroxamine Pentosan sodique polysulfate Thioridazine Chlorpromazine Aripiprazole Cisplatine Vincristine Carmustine
Médicaments responsables de rétinopathies
Atteinte rétinienne vasculaire
Interféron Contraceptif oral Dérivé de l’ergot de seigle Cisplatine Carmustine Phénylpropanolamine Sulfate de quinine Talc
Œdème maculaire cystoïde
Latanoprost Acide nicotinique [11] Adrénaline Docétaxel et paclitaxel Rispéridone Tamoxifène
Rétinopathie cristalline
Tamoxifène Canthaxathine Talc Nitrofurantoïne Méthoxyflurane
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