Troubles de la personnalité. Personnalité normale et pathologique
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Description

La personnalité peut être définie comme l’organisation fonctionnelle qui intègre les composantes psychiques et somatiques d’un sujet en interaction avec son environnement, et qui lui confère son unicité, sa singularité et sa permanence. Elle est aujourd’hui considérée comme le fruit d’une interaction permanente entre deux composantes souvent difficiles à distinguer :– une composante génétiquement et biologiquement déterminée : le « tempérament » ;– une composante développementale, issue des interactions entre le tempérament et les expériences psycho-environnementale du sujet : le « caractère ».Les premières études de la personnalité s’inscrivent dans une double tradition : celle de la médecine hippocratique et de sa description des tempéraments, d’une part, et celle de la philosophie morale et de son analyse des caractères (Théophraste), d’autre part. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que va se développer l’approche psychologique de la personnalité. Dans la même période va émerger le concept de « folie morale » ou moral insanity (J.C. Prichard, 1837), qui fait entrer certains types de personnalité dans le champ pathologique et médical.Aujourd’hui, la notion de personnalité intéresse tout médecin dans son exercice clinique : la personnalité est l’un des facteurs déterminants de la relation médecin-malade et de l’alliance thérapeutique ; elle peut représenter un facteur de risque pour le développement de troubles mentaux, mais aussi de pathologies somatiques ; elle peut, enfin, s’exprimer sur un mode pathologique et nécessiter de ce fait des thérapeutiques adaptées.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Psychiatrie
Chapitre S16-P01-C06
Troubles de la personnalité. Personnalité normale et pathologique
P H J -F C -L ATRICK ARDY ET EAN RANÇOIS OSTEMALE ACOSTE
60 00
6 0 C 1- 0 P - 6 1 S
La personnalité peut être définie comme l’organisation fonction-nelle qui intègre les composantes psychiques et somatiques d’un sujet en interaction avec son environnement, et qui lui confère son unicité, sa singularité et sa permanence. Elle est aujourd’hui considérée comme le fruit d’une interaction permanente entre deux composantes souvent difficiles à distinguer : – une composante génétiquement et biologiquement déterminée : le « tempérament » ; – une composante développementale, issue des interactions entre le tempérament et les expériences psycho-environnementale du sujet : le « caractère ». Les premières études de la personnalité s’inscrivent dans une double tradition : celle de la médecine hippocratique et de sa description des tempéraments, d’une part, et celle de la philosophie morale et de son analyse des caractères (Théophraste), d’autre part. Ce n’est qu’à partir e duXIXsiècle que va se développer l’approche psychologique de la per-sonnalité. Dans la même période va émerger le concept de « folie morale » oumoral insanity(J.C. Prichard, 1837), qui fait entrer cer-tains types de personnalité dans le champ pathologique et médical. Aujourd’hui, la notion de personnalité intéresse tout médecin dans son exercice clinique : la personnalité est l’un des facteurs déterminants de la relation médecin-malade et de l’alliance thérapeutique ; elle peut représenter un facteur de risque pour le développement de troubles mentaux, mais aussi de pathologies somatiques ; elle peut, enfin, s’exprimer sur un mode pathologique et nécessiter de ce fait des théra-peutiques adaptées.
Personnalité normale et pathologique : modèles descriptifs, développementaux et diagnostic
Modèles descriptifs de la personnalité normale et pathologique[4]
Historiquement, trois principaux modèles descriptifs de la person-nalité ont été utilisés : le modèle typologique, le modèle multidimen-sionnel et le modèle structural. Chacun d’entre eux est issu d’un domaine d’étude particulier et se distingue des autres, sur le plan théo-rique comme sur le plan descriptif. Ces modèles s’appuient en effet sur un panel d’éléments descriptifs (psychologiques et/ou comportemen-taux) et sur des modalités de recueil spécifiques. Lemodèle typologiqueest le plus ancien. Il a guidé les premières des-criptions de la personnalité, issues de la médecine hippocratique (doc-trine des tempéraments) et du théâtre antique, mais aussi de la littérature et de la philosophie morale (Théophraste et, plus tard, La Bruyère).
S16P01C06
Selon ce modèle, l’ensemble des individus peuvent être décrits et classés selon leur degré de proximité avec un petit nombre de « types » idéaux (par exemple : le « sanguin », l’« avare »). Cette conception met l’accent sur le caractère intégratif de la personnalité, l’hétérogénéité liée aux différents aspects d’une personnalité apparaissant secondaire au regard de leur forte intégration autour du caractère central. C’est à cette conception que se réfère l’école psychiatrique qui, dès 1837, fait émerger le concept de « folie morale » oumoral insanity(J.C. Prichard) et introduit ainsi certains types de personnalité dans le champ pathologique et médical. Pour les classifications psychiatriques qui vont suivre à partir de 1888 (J.L.A. Koch), les types de personna-lité, décrits en termes de catégories diagnostiques, sont supposés cor-respondre à des classes naturelles. Dans ces classifications, le modèle typologique est associé à une approche catégorielle, binaire (on pré-sente ou on ne présente pas un troubleborderline, un trouble para-noïaque de la personnalité, etc.). Bien adaptée au modèle médical, cette approche ne rend pas compte du continuum existant entre les formes les plus atténuées et les formes les plus sévères de chaque type de personnalité. Lemodèle multidimensionnelest apparu dès la naissance du courant psychologique auquel il est associé (Guelfiin[4]). Issu de ce courant, T. Ribot (1885) est considéré comme l’un des fondateurs d’une nou-velle approche scientifique de la personnalité qui trouvera, grâce à la méthode statistique d’analyse factorielle mise au point par C. Spear-man (1904), un outil pour son développement. Fondée sur cet outil, l’approche dite « multidimensionnelle » postule que la personnalité ne peut être décrite qu’à partir d’une pluralité de traits, regroupés en fonc-tion de leur co-occurrence statistique, au sein de quelques dimensions fondamentales. Elle met l’accent sur la diversité des dimensions de la personnalité, considérées comme relativement indépendantes les unes des autres, et non plus sur une dimension intégrative unique. Chaque individu peut ainsi être décrit en fonction de sa position (par exemple : plus ou moins introverti ou extraverti) sur chacune des dimensions retenues. En psychologie, cette approche s’est développée à partir des travaux de R.B. Cattell (1946), qui a proposé seize facteurs descriptifs de la personnalité, pour aboutir au modèle actuellement dominant, celui des « cinq facteurs » oubig five(Rolland et De Fruytin[4]). Les cinq principales dimensions (ou « domaines ») retenues par ce modèle sont l’« ouverture à l’expérience », le caractère « consciencieux », l’« extraversion », l’« agréabilité/coopération » et le « névrosisme », chacun de ces domaines étant constitué de six traits de personnalité ou « facettes ». L’approche multidimensionnelle a également été utilisée dans une perspective plus psychobiologique, notamment par C.R. Cloninger, dont les premiers travaux publiés en 1986 [3] condui-ront à un modèle de personnalité organisé en sept dimensions. Lemodèle structuralde la psychanalyse freudienne est intimement lié à ce courant et a sensiblement contribué à la constitution des catégories diagnostiques actuelles pour les troubles de la personnalité. Son influence se retrouve ainsi dans les concepts de personnalité dépendante, narcissique ou plus récemment, de personnalitéborderline. Tenue d’intégrer dans son modèle descriptif la subjectivité de l’évaluateur et, par conséquence, les fortes variations qui en découlent, la psychanalyse n’a pas pu imposer ses orientations dans les classifications psychiatriques. Pour elle, une personnalité se définit avant tout par un mode d’organi-sation dynamique, plus que par des comportements dont la signification peut selon elle renvoyer à des organisations très diverses.
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