Yersinioses
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Le genre Yersinia regroupe 12 espèces dont seules 3 sont reconnues pathogènes pour l’homme : l’agent de la peste, Y. pestis, et deux espèces responsables d’infections entériques, Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosis.Yersinioses à Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosisLes espèces Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosis sont entéropathogènes et la contamination a lieu, sauf cas particulier, par consommation d’aliments contaminés.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S32-P01-C14 Yersinioses
H L ERVÉ ÉCUYER
0 4 1 00
4 1 C 1- 0 -P 32 S
Le genreYersiniaregroupe 12 espèces dont seules 3 sont reconnues pathogènes pour l’homme : l’agent de la peste,Y. pestis, et deux espèces responsables d’infections entériques,Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosis.
Yersinioses àY. enterocoliticaetY. pseudotuberculosis
Les espècesY. enterocolitica etY. pseudotuberculosisentéropa- sont thogènes et la contamination a lieu, sauf cas particulier, par consom-mation d’aliments contaminés.
Épidémiologie et mode de contamination
C’estY. enterocoliticaqui est la plus fréquemment retrouvée dans les infections humaines. Il est important de noter que toutes les souches ne sont pas pathogènes, y compris lorsqu’elles sont isolées fortuitement dans une coproculture. Seules les souches possédant un plasmide de virulence (pYV) sont pathogènes. Ces souches pYV+ peuvent égale-ment porter un îlot de pathogénicité HPI leur conférant un pouvoir invasif. Les souches deY. enterocoliticaappartiennent à l’un des 6 bio-types identifiés dans cette espèce. Le biotype 1B hypervirulent (pYV+/ HPI+) n’est pas présent en Europe où l’on retrouve essentiellement les biotypes pathogènes 2,3 (le plus fréquent), 4 et 5 (pYV+/HPI–) ou non pathogènes 1A (pYV–/HPI–) [2]. Les souches peuvent être également classées selon le sérotype du lipopolysaccharide ou antigène « O ». Y. enterocoliticaest hébergé par un nombre important d’animaux d’éle-vage, sauvages ou domestiques. Le réservoir majeur en cause dans les infections humaines semble être le porc, chez qui la bactérie (biotypes pathogènes essentiellement) est présente au niveau de la sphère buccale. Certaines études ont retrouvé un taux de portage de 100 %. La bactérie peut être retrouvée également chez d’autres animaux. La contamination a lieu essentiellement par ingestion d’aliments : la viande est contaminée lors de la découpe de la carcasse et insuffisamment cuite au moment de la préparation [2]. Il est important de noter ici que lesYersiniasont capables de croître à partir de + 4 °C, autorisant leur prolifération malgré le respect de la chaîne du froid. Par ailleurs des souches pathogènes deY. entero-coliticaont été isolées dans le lait, les légumes, les produits de la mer. Les infections àY. pseudotuberculosissont rares en France. Toutes les souches deY. pseudotuberculosis portent un plasmide de virulence et sont donc potentiellement pathogènes. Certaines souches ont un pou-voir invasif supérieur là encore conféré par un îlot de pathogénicité HPI. Le réservoir est vaste : animaux domestiques, d’élevage ou ani-maux sauvages ; cette bactérie est également très largement retrouvée dans l’environnement [2]. Il est difficile de donner une incidence des infections àY. enterocoli-ticaetY. pseudotuberculosis. En 2004, une étude portant sur environ 500 laboratoires de biologie médicale français retrouvait un taux d’iso-
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lement deYersinia% [3].dans les coprocultures d’environ 0,5  sp. L’incidence a été estimée à 16 cas/100 000 habitants/an environ.
Facteurs de risque
Les données du Center of Disease Control (CDC) américain montrent que l’incidence des infections àYersinia entéropathogènes est beaucoup plus élevée chez le jeune enfant et notamment avant l’âge de 1 an (incidence estimée par 100 000/an : 12,3 avant 1 an, 1,4 entre 1 et 5 ans, 0,2 après 5 ans [4]). Les infections invasives àY. enterocoliticasemblent être particulière-ment sur-représentées chez les patients souffrant d’une surcharge en fer (hémochromatose, anémie hémolytique, thalassémie…) ou traités par desferrioxamine. L’hypothèse avancée est celle d’un besoin plus impor-tant desYersiniaen fer par rapport à d’autres bactéries. Par ailleurs, il a été mis en évidence un récepteur bactérien à la desferrioxamine qui laisse supposer que le fer chélaté par le médicament puisse être directe-ment utilisable par la bactérie, l’agent chélateur jouant ainsi un rôle de sidérophore exogène.
Aspects cliniques
L’incubation est courte, entre 1 et 10 jours. Les yersinioses se manifestent par un tableau de gastro-entérite sans particularité asso-ciant diarrhée, douleurs abdominales, fièvre, nausées et vomisse-ments. Le caractère invasif de la bactérie se retrouve dans la présence de sang dans les selles, plus fréquent chez les enfants [5]. Les symp-tômes semblent être moins sévères que dans d’autres diarrhées infec-tieuses, les patients consultant plus tardivement après le début de la maladie. À l’inverse, la durée de la diarrhée en l’absence de traitement semble être plus longue dans le cas des yersinioses (10 jours en moyenne) [5]. La présentation clinique peut être dominée par un syndrome pseudo-appendiculaire aigu associant douleur de la fosse iliaque droite avec défense, nausées, vomissements, et hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles. Cette présentation conduit souvent à une intervention chirurgicale pour suspicion d’appendicite. L’appen-dice est en fait sain ou peu inflammatoire, mais il existe une iléite associée à une ou plusieurs adénopathies mésentériques inflamma-toires, positives en culture àYersinia. C’est le principal tableau cli-nique des infections àY. pseudotuberculosis. Chez l’adulte l’infection peut se manifester par une colite chronique parfois associée à une iléite terminale. Les infections àY. enterocoliticas’accompagnent de manifestations non infectieuses à distance de l’épisode aigu : arthrite réactionnelle (environ 15 % des cas [5, 6]) ou plus rarement érythème noueux (moins de 3 % des cas [5]). La bactériémie sont rares, et surviennent essentiellement sur ter-rain débilité (voir« Facteurs de risque »). Il est à noter queYersinia, du fait entre autres de sa capacité de croissance à + 4 °C, est un agent fréquemment rencontré dans les sepsis post-transfusionnels et représente 45 % des sepsis documentés post-transfusion de culots globulaires [7].
Diagnostic Le diagnostic formel repose sur la mise en évidence de la bactérie par coproculture.Y. enterocoliticaest retrouvée dans les selles plusieurs jours,
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