Constitution de l humain dans l homme
231 pages
Français

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Constitution de l'humain dans l'homme , livre ebook

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Description

Si l'homme appartient entièrement au monde, il n'y a rien en lui qui ne relève des sciences de la nature selon ce que nous pouvons percevoir. Mais l'examen montre que le mode de l'expérience de ses comportements se distingue radicalement de celle des processus naturels. Le phénomène humain appelle une connaissance spécifique, distincte de celle des processus naturels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 219
EAN13 9782296687561
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Constitution de l’humain dans l’homme
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions
Vassilis VITSAXIS, LE MYTHE et la recherche existentielle, 2009.
Marcello VITALI ROSATI, Corps et virtuel : Itinéraires à partir de Merleau-Ponty , 2009.
Emmanuel TOURPE, L’Audace théosophique de Baader. Premiers pas dans la philosophie religieuse de Franz von Baader (1765-1841) , 2009.
Paul DUBOUCHET, Droit et philosophie. Une critique des sciences humaines , 2009.
Vangélis ATHANASSOPOULOS, La publicité dans l’art contemporain I : Esthétique et postmodernisme , 2009.
Vangélis ATHANASSOPOULOS, La publicité dans l’art contemporain II : Spécularité et économie politique du regard , 2009.
Philippe MENGUE, Utopies et devenirs deleuziens , 2009.
Claver BOUNDJA, Penser la paix avec Emmanuel Lévinas. Histoire et eschatologie , 2009.
Claver BOUNDJA, Philosophie de l’événement. Recherches sur Emmanuel Lévinas et la phénoménologie , 2009.
Denis GRISON, Vers une philosophie de la précaution , 2009.
Cécile VOISSET-VEYSSEYRE, Les amazones font la guerre , 2009.
Patrick Gérard DEBONNE, Max Stirner, pédagogue , 2009.
Liliane LAZAR, L’empreinte Beauvoir, 2009.
François Urvoy


Constitution de l’humain
dans l’homme


L’expérience multiforme IV


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10380-1
EAN : 9782296103801

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
Les nécessités de l’édition ont imposé de répartir une exploration coordonnée en quatre volumes. Si chaque volume est axé sur un thème propre et consistant, sa compréhension n’est pas possible indépendamment de la lecture attentive des autres, en particulier du premier. Comme cette investigation s’écarte massivement de la tradition, tant dans sa manière de procéder que dans ses résultats, il n’est pas possible de résumer l’acquis des volumes précédents. Toutefois, la préface du premier volume dessine la perspective d’ensemble ; il peut être utile de s’y reporter.

Dans ce dernier volume, la figure de l’expérience se complète par l’élucidation des formes propres à la saisie de l’humain dans l’homme. Il s’agit en particulier de libérer ces disciplines du modèle des sciences de la nature suivant le principe difficilement récusable qu’un savoir doit s’articuler sur les formes communes d’expérience correspondantes : la forme d’expérience utilisée par les sciences de la nature est irréductible à celle que l’on doit utiliser lorsqu’il s’agir de saisir ce qui est spécifiquement humain. La rigueur ne peut consister à copier un modèle rigoureux en soi mais à articuler rigoureusement ce qui s’apparie.
Ce volume se termine par l’esquisse de ce que peut être la (ou une des) fonction de la philosophie, à savoir l’élucidation des variétés et de l’unité des formes de notre rapport au monde, dont il ne faut pas oublier que nous faisons partie intégrante.
CHAPITRE I LE COMPORTEMENT SYMBOLIQUE
Depuis Saussure on a commencé à admettre qu’on ne peut saisir la nature du signe linguistique séparément des autres sortes de signes dont l’homme use. Toutefois une sémiologie générale reste à l’état d’idéal ; nous n’en avons actuellement que des tâtonnements disparates. Cette situation présente trois limitations également perturbatrices : en premier lieu, cette extension de la problématique est loin d’être universellement reconnue en ce que les autres sortes de signes, traités comme des objets, sont passés au laminoir d’une analyse linguistique leur ôtant toute spécificité {1} ; en second lieu, on attend de ces signes une fonction (et donc un mode de procéder) analogue à celle du langage naturel ; en dernier lieu et surtout, on s’en tient aux manifestations dont toute la fonction est ou serait de désigner, excluant tout ce qui, parmi les comportements humains, remplit d’autres fonctions mais qui présente inséparablement une dimension symbolique.
Si le langage naturel appartient à l’univers des signes et si cet univers déborde les productions humaines constituées exclusivement par leur fonction symbolique pour s’étendre à tous les comportements et productions humains assurant aussi cette fonction de manière et à des degrés variables, si, d’autre part, nous ne pouvons former aucune connaissance explicite, contrôlable et communicable hors du langage naturel, la situation ordinaire dans laquelle nous envisageons la connaissance est radicalement transformée.
En effet, une longue tradition nous a appris qu’il ne pourrait y avoir de connaissance authentique que d’un objet, c’est-à-dire d’une partie du monde indépendante de ce qu’il peut y avoir de particulier et subjectif dans la constitution comme dans la saisie de cette partie. Il faudrait alors que nous ayons établi l’indépendance du langage naturel vis-à-vis des autres sortes de signes et vis à vis des comportements symboliques pour que nous puissions traiter ces deux domaines comme des objets. Si nous ajoutons qu’une première investigation accessible à tous montre qu’il n’y a rien dans les comportements et dans les productions humaines qui n’ait une dimension symbolique, et que cette dimension commande (la plupart du temps très largement) ces activités, il faudrait montrer que l’usage du langage dans la constitution d’une connaissance éventuelle de ces activités est ou peut être indépendant de leur dimension symbolique.
À cela s’oppose deux obstacles, l’un structurel, l’autre méthodologique. D’une part, nous avons vu que le langage est littéralement la " bonne à tout faire " de la pensée, pour lequel toutes les dimensions actives, affectives et esthétiques sont – tout autant que les activités proprement cognitives – des usages différents de la même fonction, diversité dont rien ne nous permet d’imaginer que ces usages soient réciproquement indépendants. D’autre part, postuler l’indépendance du langage naturel vis à vis des autres formes d’activité symbolique est introduire à la racine de la problématique ce qu’on s’attend à retrouver au terme. En fait cela reviendrait à réputer dépourvu de signification tout ce qui viendrait perturber le postulat.
La condition préalable à toute connaissance est de s’interdire de rejeter a priori quoi que ce soit de ce qui se présente. Si quelque chose se présente non ou difficilement compatible avec les schémas qui conduisent nos procédures, ce sont ces schémas qu’il faut réviser.
I C ARACTÉRISATION
S’il apparaît que toute opération de pensée consciente se développe dans des signes, que les systèmes de signes sont interdépendants, nous ne savons pas encore si et à quelles conditions le langage naturel jouit d’un privilège tel que ce qui se forme en lui, bien que lié aux conditions subjectives et circonstancielles, puisse satisfaire aux conditions de la connaissance : explicite, contrôlable et communicable, l’impossibilité de constituer le domaine d’investigation en objet ne serait rédhibitoire que si cette constitution en objet était (conformément au préjugé traditionnel) strictement nécessaire à la formation d’une connaissance authentique.
Cette nécessité reste un problème car, patente semble-t-il mais sans justification adéquate, en ce qui concerne les domaines du monde indépendants de l’homme, elle reste seulement invoquée dans les domaines proprement humains. Si on ne peut donc l’exiger en préalable on ne peut non plus l’exclure avant tout examen.
Sommes-nous donc condamnés à une supposition arbitraire qui, 

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