Cornelius Castoriadis
295 pages
Français

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Cornelius Castoriadis , livre ebook

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Description

Réinventer l'autonomie, c'est penser avec Castoriadis l'autonomie individuelle et l'autonomie collective sans les séparer de l'institution qui leur donne une réalité effective. Les chercheurs qui s'expriment ici entendent ainsi contribuer à la relecture de son oeuvre et mettre en lumière l'originalité d'une pensée attentive à la possibilité d'une création historique et sociale véritable.

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 27
EAN13 9782296420243
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait


Bibliothèquedephilosophiecontemporaine
Collectiondirigéepar Pierre-Antoine Chardel

Ouvrage publié avec le concours du
Centre de philosophiejuridique et politique
del’universitédeCergy-Pontoise

Éditions duSandre

57, rueduDocteurBlanche

75016 Paris

Sousladirectionde Blaise Bachofen,
SionElbaz et Nicolas Poirier

CC
ORNELIUSASTORIADIS
R’
ÉINVENTERL AUTONOMIE

Éditions du Sandre

INTRODUCTION

Cetouvragerassembleles textes desinterventionsprononcées
lorsducolloqueCornelius Castoriadis.Réinventer l’autonomiequi
s’estdérouléaux universitésde Paris VIIIetdeCergy-Pontoise
er
les1,2et 3mars 2007.Organisées àl’occasiondesdix ansde
ladisparitiondeCastoriadis, cesrencontrescentrées autourdu
thème del’autonomieontpermis à deschercheursfrançaiset
étrangers venantde divershorizonsde contribuerau travailde
relecture de l’œuvre deCastoriadisenfaisantressortir le caractère
novateurdesrecherchesmenéesparcelui-ci dansdifférents
champsdelapensée contemporaine(philosophie, économie,
sociologie,politique).Nous avonsprivilégiétroisbiaispour
abordercettemultiplicité deproblématiques:lesrapportsde
la théorie etdelapraxis,lesproblèmesposéspar le
«socialhistorique »,laquestiondeladémocratie.
Ces anglesd’approcheneprétendentévidemmentpas
àl’exhaustivité.Onpointera ainsivolontiersl’absence de
contributioncentréespéciiquement sur lapsychanalyse –dont
il n’estévidemmentpasquestiondenier l’importancecentrale
dansla vie etdansl’œuvredeCastoriadis.Maisbiend’autres
champs théorico-pratiques auraientégalementpuêtreplus
présentsdanslarélexioncollectivemenéelorsdececolloque. Le
choixdesproblématiquesetdesintervenantsobéissait auprojet
d’interroger latensionquiserévèle danslerapportentrelesdeux
composantesdelanotiond’«autonomie » :auto, «soi-même »,
etnomos, «lalo«i »,l’institution».Pardifférentsbiais, c’esten
déinitive lapossibilitéd’articulercesdeuxpôlesde l’autonomie
qui estinterrogéeauil desdifférentescontributions.

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On peuteneffetconsidérer quel’originalité delarélexion
menéeparCastoradis anotammentconsistéàmontrer que
l’idéed’autonomie individuelleaussibien quecollective –le
fait,pourunindividuou unesociété, depouvoirinstaureravec
eux-mêmes unedistancerélexivetellequ’ils soient àmême
desedonnerdélibérémentleurspropreslois–neprend sens
quepar l’inscriptiondans uneinstitutionquilarend concevable.
La société etl’histoire nedeviennentcompréhensiblesqu’à
conditiond’êtrepenséescommeunionet tensiondel’instituant
etdel’institué.S’agissantnotammentde ladimension collective
duprojetd’autonomie, ceseraitfaireuncontresensquedevoir
enCastoriadis,penseurdel’autonomie,un philosophedela
société instituantecontrela société instituée. L’idéedesociété
instituanteneconstitueselon luiunprincipepolitiquevalable
qu’àlacondition d’êtreconçuecommeunematriced’institutions
rendantpossiblel’autonomie individuelle etcollective,etnon
commeunevalorisationdes singularitéscontreleprincipemême
del’institution, carcen’estqu’au traversdel’institution que
peuventexisterdes singularités. Défendrel’idéequel’autonomie
n’estpaspensable indépendammentdel’institutionrevient à
penserd’un mêmetenantetlacréation constitutivedel’histoire
entantqueprocessusd’auto-altération continueparoù surgitla
nouveauté,etl’institution qui fournit àcettepuissancecréatrice
lesconditionsdeiguration permettant à sesproductionsd’être
autrechosequedes surgissementsévanescents.
Lapremièrejournéeducolloqueaétéconsacréeàl’analyse
desrapportsentrethéorie etpraxisdansletravaildeCastoriadis
et àpartirdecelui-ci.Qu’est-ce, pourCastoriadis,quefaireœuvre
depensée?Qu’est-ceparailleursquefaireœuvre?Eten quoices
deuxmodalitésdel’activitécréatrice humaines’éclairent-elles
réciproquement?Jean-ClaudePoizatet Laurent VanEynde font
ressortir lesmodalitésdecerapport surun plan philosophique,
ens’interrogeant sur leliendeCastoriadis à HannahArendtet
auxpenseurs del’ÉcoledeFrancfort,Horkheimeret Adorno
notamment. Jean-ClaudePoizatmontrecomment Castoriadiset

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Arendtontessayé, chacunàleur manière, de dépasserune certaine
forme derationalismequiauraitdominélapensée politique
classique, en cherchant àfondersurune faculté del’esprithumain
autrequelaraison – l’imagination chez Castoriadis,lejugement
chez Arendt–unepenséepolitiquenouvelle. Lacontribution de
Laurent VanEynde,quant àelle,permetdeprendrelamesure
desconvergencesentrelalecturequ’ontpufaireAdornoet
HorkheimerdeHegeletcellequ’enafaiteCastoriadislors
deses séminaires àl’EHESSen 1986et1987. Lacritiquede
la spéculationhégélienne entrepriseparCastoriadisn’estpas
eneffet sansfaire échoauxproposdeHorkheimer montrant
quelesprésupposésidéalistesdu système hégélieninterdisent
laprise encompteréelle descontradictionsouconlitsrévélés
parunenégativitétoujours-déjàneutralisée.Sedonnantpour
objet dedégager l’aspectproprementphilosophiquedu travail
menéparCastoriadis alorsquecelui-cimilitait àSocialismeou
barbarie, NicolasPoirierabondedanscesens,en montrantque
larupturedeCastoriadis aveclemarxismedoit secomprendre
commel’expression plusgénéraled’uneremise encausedu
déterminismerationalisted’origine hégéliennedontlapensée
deMarx seraitrestéeprisonnière.Revenant surdesquestions
relatives auxmathématiqueset àla théoriedesensembles, Sion
ElbazchercheàéclairerpoursapartlesproposdeCastoriadis
sur lerapportentre discretetcontinu,àlalumièredes travaux de
David Hilbert.Maisc’est aussisur leplandelapraxiselle-même
quelerapport théorie-pratique estinterrogé parSergeLatouche
etPierreDumesnil. Dans sacontribution, SergeLatouche
s’emploieàmontrer queleprojet d’unesociétédedécroissance
fondéesurunecritiquedelamodernitéproductivistearticule
unensembledethématiquesqui entrenten résonanceavecla
penséedeCastoriadis. Lamodernité esteneffet selonCastoriadis
ambivalente,encesensqu’elle estbaséesurdeux signiications
imaginaires antinomiques–leprojetd’autonomie individuelle et
collective,etle fantasmedel’expansionindéiniedelamaîtrise
rationnelle.Seuleladécolonisation duprojetd’autonomiede

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l’imaginaireducapitalisme occidental pourrait selon Serge
Latouche contribueràl’élaborationd’unealternativepolitique et
sociale.PierreDumesnilmontre d’ailleursleslimitesintrinsèques
dela«science » économique, enfaisantressortirsonincapacité
àl’élaborationd’unsystèmede comptabilitérationnellequi
imputerait auxentitésresponsableslescoûtsetlesgainsquileur
reviennent–lalogique ensembliste etidentitaire del’économiene
permettantpas,sinonde façon partielle etréductrice, deprendre
encomptele caractère hétérogène de cequi fait sa substance.
La secondejournéeducolloqueaétéconsacréeauxproblème
poséspar le «social-historique »,qui estpourCastoriadis un
mode d’êtreabsolumentirréductible,la société etl’histoire
nepouvant se déduire delaprise encompte d’unenaturalité
humaineuniverselleoude considérationsfonctionnellesrelatives
auxbesoinsdeshommeset àlanécessité deles satisfaire. Alors
que PhilippeCaumièreschercheàmontreren quoileprojet
d’autonomie,qui est selonCastoriadisindissociabledes Lumières,
doit se comprendreaussi commeune critique delamodernité
héritée, Robert Legros, insistant sur le caractère hétéronome
detoute institutionsociale,se demandesiCastoriadisneserait
pasrestétributaire, endépitdesespropresprincipes, d’une
philosophie duprogrèshéritéeàlafois des Lumières, de
l’hégélianisme etdumarxisme, ces troisphilosophies semblant
eneffet suggérer lareprésentationd’une histoire del’humanité
commeodysséeaucoursdelaquellel’humanité,à travers<

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