Correspondance philosophique - Sixième lettre, à M. le vicomte de Chateaubriand, pair de France
19 pages
Français

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Correspondance philosophique - Sixième lettre, à M. le vicomte de Chateaubriand, pair de France , livre ebook

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Description

MONSIEUR LE VICOMTE,Que devez-vous penser de ma persévérance à vous suivre dans l’arène politique, vous qui, par un dédain simulé, semblez vouloir faire dire que mes attaques ne sauraient vous atteindre, et que je ne mérite pas, de votre part, l’honneur du combat ?Si vous pensez que votre silence me mortifie, si vous approuvez ce que quelques-uns de vos lieutenans se sont permis de dire à mon égard, vous êtes dans une erreur bien grande.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346132218
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Hyacinthe Azaïs
Correspondance philosophique
Sixième lettre, à M. le vicomte de Chateaubriand, pair de France
A MONSIEUR LE VICOMTE DE CHATEAUBRIAND,
PAIR DE FRANCE
M ONSIEUR LE VICOMTE,
 
 
Que devez-vous penser de ma persévérance à vous suivre dans l’arène politique, vous qui, par un dédain simulé, semblez vouloir faire dire que mes attaques ne sauraient vous atteindre, et que je ne mérite pas, de votre part, l’honneur du combat ?
Si vous pensez que votre silence me mortifie, si vous approuvez ce que quelques-uns de vos lieutenans se sont permis de dire à mon égard, vous êtes dans une erreur bien grande. Je déclare que, dans ma persuasion, si vous ne répondez ni à moi, ni à votre collègue M. Lemercier, ni aux auteurs de la Minerve, ni à aucun des Écrivains du parti philosophique et national, c’est parce que chacune de vos réponses ne ferait que signaler, d’une manière évidente, le vice de votre position et la faiblesse de vos armes. Vous nous craignez, Monsieur, parce que vous nous entendez mieux que personne ; si les circonstances l’eussent voulu, vous seriez l’un des plus intrépides soldats de la Philosophie ; vous rendez intérieurement hommage à cette puissance de raison et de patriotisme, que vous n’avez soutenue autrefois qu’avec trop d’ardeur, et dont nous avons l’honneur d’être restés les sujets calmes et fidèles. Aujourd’hui, Monsieur, que vous vous êtes laissé entraîner, par des considérations personnelles, à feindre de lutter contre cette puissance formidable, vous évitez, autant qu’il est en vous, d’augmenter les avantages de ses défenseurs ; ils en auraient de terribles, si vous aviez l’imprudence de leur faire face, et de leur adresser directement vos traits ; vous ne pourriez pas dire un mot qui ne fût relevé avec un redoublement d’énergie. Aussi, Monsieur, vous savez retenir en vous-même les sentimens dont ils vous agitent. Lorsqu’un Écrivain vous a combattu, lorsque, à l’exemple de M. Morellet, il a prononcé le jugement du goût et de la raison sur un de vos ouvrages, vous suspendez jusqu’à sa mort vos plaintes et vos réponses ; à peine il expire, que vous soulagez votre âme ; vous montrez que l’une de vos maximes est celle-ci : Il n’est que ies morts qui ne répliquent pas.

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