Court traité d ontologie
150 pages
Français

Court traité d'ontologie , livre ebook

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150 pages
Français

Description

Pourquoi existons-nous ? Est-ce que nous existerons après la mort ? Autant d'interrogations profondément humaines qui sont prises en charge par la philosophie. Au sein de celle-ci, une discipline spécifique se consacre à la question de l'être : l'ontologie. Elle semblait tombée en désuétude et dans l'oubli depuis les critiques sévères de certains courants philosophiques. Ce traité tente de saisir les grandes lignes de cette histoire de l'être.

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Date de parution 15 janvier 2015
Nombre de lectures 51
EAN13 9782336367224
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Pascal BOUVIER
COURT TRAITÉ D’ONTOLOGIE
ouverturephilosophique
Court traité d’ontologie
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Pascal GAUDET,Le problème kantien de l’éthique,2014. Gilles GUIGUES,Recueillement de Socrate. Sur l’âme, source et principe d’existence, 2014. Mylène DUFOUR, Aristote,La Physique, Livre VI. Tome 2 : Commentaire, 2014. Mylène DUFOUR, Aristote,La Physique, Livre VI. Tome 1 : Introduction et traduction, 2014. Donald Geoffrey CHARLTON,La pensée positiviste sous le Second empire, 2014. Jean-Serge MASSAMBA-MAKOUMBOU,Philosophie et spécificité africaine dans laRevue philosophique de Kinshasa, 2014. Hélène de GUNZBOURG,Naître mère, Essai philosophique d’une sage-femme, 2014. Jacques STEIWER,Une brève Histoire de l’Esprit, 2014. Jean-Marc LACHAUD,Benjamin. Esthétique et politique de Walter l’émancipation, 2014. John DEWEY (traduit par Michel Guy GOUVERNEUR),L’expérience et la naturesuivi deL’expérience et la méthode philosophique, 2014. Xavier VERLEY,Le symbolique et transcendantal, 2014. Grégori JEAN et Adam TAKACS (eds.),Traces de l’être Heidegger en France et en Hongrie, 2014. Frédéric PRESS,Du sens de l’histoire. Essai d’épistémologie, 2014. Grégoire-Sylvestre GAINSI,Charles de Bovelles et son anthropologie philosophique, 2014. Dieudonné UDAGA,La subjectivité à l’épreuve du mal, Réfléchir avec Jean Nabert à une philosophie de l’intériorité,2014. Augustin TSHITENDE KALEKA,Politique et violence, Maurice Merleau-Ponty et Hannah Arendt,2014.
Pascal Bouvier
Court traité d’ontologie
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04094-3 EAN : 9782343040943
Remercîements
Ce texte reprend une suîte d’înterrogatîons et réLexîons déveoppées dans es années 1990-2000 devant es étudîants de pîosopîe de ’Unîversîté de Savoîe. Je ne peux îcî es cîter tous, maîs îs restent comme înscrîts dans une mémoîre quî s’înstîtue te un destîn. Je remercîe par aîeurs cees et ceux quî par eurs conseîs, reecture et amîtîé bîenveîante ont permîs à ces queques pages de voîr e jour.
Introduction
e débutant en pîosopîe que nous restons tous gagne à se retourner vers ses années d’études et à se remémorer certaînes ascînatîons. Aînsî a ormue arîstotéîcîenne posant que a quête essentîee de ’înteîgence seraît a découverte de « ’être en tant qu’être ». Formue énîgmatîque quî nous éoîgne des pensées es pus courantes ! De même a ormue empoYée par Parménîde : « ’être est, e non-être n’est pas » ascîne et îrrîte à a oîs. Qu’est-ce que cea peut vouoîr dîre et cea a-t-î vraîment un sens ? Ce mot « être » que ’on retrouve dans a majeure partîe du dîscours pîosopîque a-t-î encore un întérêt ? Dîscourîr sur ’être en généra est-î même possîbe ? Une tabe, une caîse (pour reprendre es exempes cers aux pîosopes) exîstent devant nous et ne décencent pas îmmédîatement une réLexîon sur eur réaîté vérîtabe. Pourtant, en utîîsant un vocabuaîre sîmpe, î est possîbe de se demander quee est a « nature » de cette tabe. Ee m’apparat avec une certaîne texture et certaîns sons, avec une certaîne orme. Ce que j’en perçoîs me permet-î d’en saîsîr a vérîtabe nature ? Suîvant ma sîtuatîon dans ’espace ou suîvant ’usage que je aîs de cette tabe, cee-cî n’aura pas a même nature. e pYsîcîen armé d’une téorîe des partîcues montrera que sa coueur n’est qu’une quaîté apparente. Que sera donc ’être de cette tabe ? On rétorquera qu’î est bîen prétentîeux de parer de ’être en généra et putôt désuet de vouoîr onder une ontoogîe. Car cette étude de ’être ou de a réaîté utîme de toutes es coses, dans a tradîtîon pîosopîque est désîgnée par ce terme d’ontoogîe.
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COURT TR AïTÉ D’ONTOOGïE
Dans sa compexîté apparente, î renvoîe à une expérîence sîmpe et à une recerce de a vérîté autant qu’à une dîscîpîne. Pourtant cette recerce d’un ondement absou de a réaîté perçue ou pensée a-t-ee encore un sens aujourd’uî ? N’est-ee pas totaement tombée dans ’oubî ? C’est ort grossîèrement ce que ’on pouvaît penser, en examînant son décîn progressî dans a pîosopîe européenne. a questîon sembaît entendue : dîsserter sur ’être en généra n’avaît pas de sens et ne représentaît qu’un vague jeu verba.
Après a crîtîque kantîenne, es eforts de a pénoménoogîe, rîen ne pouvaît transIgurer cette vîeîe questîon de ’être. Pourtant, a pensée ango-saxonne provenant, sans aucun doute, d’une crîtîque de a métapYsîque, poursuîvant a tradîtîon du cerce de Vîenne dans une enquête de tYpe înguîstîque et ogîque, redonne à cette entreprîse une nouvee vîgueur. Cacun convîendra qu’î Y a à matîère à étonnement. Ceux quî sembaîent rejeter avec e pus de vîruence ’întérêt d’une réLexîon sur ’être, en devîennent es pus ardents déenseurs.
Au-deà de ce sîmpe constat, î convîent sans doute de s’înterroger sur a pertînence d’un essaî de pus sur a questîon ontoogîque. e paîsîr d’écrîre une îstoîre des opînîons pîosopîques sur ’être n’a pas d’întérêt majeur même s’î permet de comprendre ’îstoîre de a pensée, car toute pensée soîde se réère împîcîtement ou expîcîtement à une ontoogîe. e matérîaîsme sembe trîomper aujourd’uî, maîs donne-t-î toute sa mesure et ses sous-entendus conceptues ? RéLécîr sur ’ontoogîe et sur son îstoîre possîbe c’est jouer ’exîstence même de a pîosopîe. a questîon de a possîbîîté d’une connaîssance de a réaîté dans a totaîté de ses prîncîpes reste ’enjeu d’une tee entreprîse et a doxograpîe reste secondaîre dans cee-cî. Peut-on encore prétendre à a saîsîe d’une réaîté quî expîqueraît toutes es autres ?
Partons d’un constat sîmpe : ’être comme sujet de ’ontoogîe renvoîe à deux expérîences quî ne se superposent pas. ï est d’abord ’objet d’une expérîence vécue (avec toutes es încertîtudes quî s’Y attacent) et î est ensuîte ce quî se dît à travers e angage. Étîenne Gîson dansConstantes pîlosopîques de l’ êtrepart d’un aît
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ïNTRODUCTïON
ensembe de souvenîrs : à ’âge de quatorze ans, î prend conscîence qu’î est attacé avec passîon à un coîn de campagne où î passe ses vacances et ’étonnement ace à ’exîstence e submerge.
« C’est, dîs-je, vers a quatorzîème ou quînzîème année que je Is cette découverte et je doîs avouer qu’ee n’a jamaîs cessé de m’étonner. Je pourraîs rappeer des souvenîrs personnes pour aîre voîr combîen proond cez moî étaît ce sentîment ; î ’est encore et 1 de tees anecdotes rîsent e rîdîcue et ne prouvent jamaîs rîen. »
Cacun d’entre nous, pîosope ou non, peut vîvre à un moment donné ce tYpe de sîtuatîon : devant a beauté d’un paYsage, d’un être ou d’une œuvre, nous éprouvons ce don quî nous est aît. ï est vraî que cea en soî ne permet pas de déduîre quoî que ce soît en termes de pensées pîosopîques. Gîson ne s’Y trompe pas : cette expérîence est unîversee, Wîttgensteîn, uî-même, à a réputatîon de pourendeur des questîons oîseuses éprouve ce genre de sentîment. « Ce quî est un mYstère, ce n’est pas comment e monde est, maîs bîen e aît qu’î soît » nous dîra ’auteur dans sonTractatus. Pour e dîre en termes sîmpes, î Y a pour tout umaîn une sensîbîîté quî ’amène au moîns une oîs vers ’énîgme de ’exîstence. Maîs que pouvons-nous construîre à partîr de cette expérîence ? Cet étonnement ace au monde quî nous est donné peut nous aîre poètes ou artîstes. Pouvons-nous construîre un sYstème expîcatî à partîr de uî ? a questîon reste entîère car a pîosopîe, sî ee peut prendre des ormes poétîques ou estétîques, prétend aussî à autre cose : ee se veut démonstratîve et ratîonnee. Ee cerce une vérîté ondée en raîson.
Cette questîon de a nature et de a orme de ’expérîence de ’être débouce nécessaîrement sur une réLexîon de tYpe înguîstîque. ’être est d’abord un mot. ï peut s’entendre soît comme un verbe, soît comme un nom. En tant que verbe, î sîgnîIe qu’une cose exîste : « a maîson bance est en ace de ’unîversîté » sîgnîIe bîen qu’une tee maîson exîste. Prîs en tant que nom, î désîgne un être
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Étîenne Gîson,Constantes pîlosopîques de l’ être, Parîs, Vrîn, 1983, p. 147.
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