Pourquoi médire tant de l'enseignant ? Pourquoi l'entortiller tant d'étiquetages méphistophéliques et de superfluités cabalistiques ? Qu'a-t-il vraiment fait d'inexpiable pour mériter un tel sort ? "Chevalier plénipotentiaire de l'ordre de la craie", "Grand commandeur national de l'ordre de la noirceur du tableau noir", "Éminentissime chancelier national de la règle graduée", "baron de la boîte académique", "marquis du compas", "duc du registre d'appel", "prince de la fiche pédagogique", "officier de la règle graduée", "baron de l'équerre", "duc de la gomme", "archonte du cahier de texte", "roi du bic rouge", "comte des exercices à domicile", "vicomte du crayon à bille", "Majesté des classes à effectif pléthorique". Quelles richesses de la pauvreté ! Ainsi se présente l'identité de l'enseignant dans le système de sécularisation de son essence, c'est à dire de la transformation de sa vocation quintessentielle en profession contingencielle. En rupture de ban, la conscience enseignante, la plus tsunamisante qui soit,dit non à l'ordre calamiteux de ce sophisme blasphématoire. L'enseignant : ce thaumaturge des âmes sublimes, ce coryphée des esprits subtils, cet orfèvre des destins transcendants, est la vicaire de Dieu sur terre. L'enseignant en tant que tel et dans son ensemble est un accoucheur de l'humain. Voilà qui est dit. Voilà qui est clair. Afin que nul n'en ignore. Et justice est ainsi faite. Malheur à qui se trompera encore. Cet ouvrage entend remettre à ce Prométhée victorieux, mais retenu dans la défaite de ce monde ingrat, la couronne de la persévérance, le prix de l'encouragement dans l'oeuvre irremplaçable d'édification de l'humanité souverainement entreprise. Ce qui est à César lui est remis.
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