Heidegger, l être en son impropriété
294 pages
Français

Heidegger, l'être en son impropriété , livre ebook

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294 pages
Français

Description

Philippe Riviale est parti du texte allemand de Sein und Zeit pour cette lecture critique, et met en controverse Heidegger avec ceux auxquels il prétend répondre : Kant, Hegel, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl ; avec ceux qui lui répondent : Kojève, Ernst Bloch ; également avec ceux que nous n'écoutons pas, les philosophes Fichte et Marx.

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Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296711105
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Heidegger, l’être en son impropriété
Du même auteur chez le même éditeur : La Conjuration. Essai sur la conjuration pour l’égalité, dite de Babeuf, « Philosophie en commun », 1994. Fourier et la civilisation marchande. Égarement du libéralismeUtopies »,, « 1996, préface de René Schérer.
Collection « Ouverture philosophique » Tocqueville ou l’Intranquillité, 1997. La Pensée libre. Essai sur les écrits politiques de Simone Weil, 1998. Nouvelle édition revue et augmentée, 2004. Passion d’argent, raison spéculative, 2000. L’Énigme du dixneuvième siècle, 2002. Proudhon. La justice, contre le souverain, 2003. L’Homme vivant et le matérialiste imaginaire, 2008. La Parole des prophètes, de la Tora à Simone Weil et Gracchus Babeuf, 2009.
Collection « Questions contemporaines » Cerises de sang. Essai sur la Commune, 2003. Collection « À la recherche des sciences sociales » L’Économie socialede Charles DupontWhite (présentation critique), 2003. Mythe et violence, autour de Georges Sorel, 2003. Des socialistes révolutionnaires contre le parti, 2004. Un revers de la démocratie, 1848, 2005. L’État réformateur, État conservateur. Autorités sociales, altérité sociale, 2005. Le Gouvernement de la France, 18301840, 2006. Les Infortunes de la valeur : l’économiste et la marchandise, 2007. Lamennais, de la différence en matière de religion, 2006. Chez d’autres éditeurs : La Ballade du temps passé. Guerre et insurrection de Babeuf à la Commune, Anthropos, 1978. L’Impatience du bonheur, apologie de Gracchus Babeuf, Payot, « Critique de la politique », 2001. « La Révolution sociale » e inLeXIXsiècle, Science, politique et tradition(BergerLevrault, 1995). « Babeuf », inDictionnaire critique des utopies(CNRS) sous la direction de Michèle RiotSarcey (Larousse, 2002 & 2006) Le Principe de misère, Éditions du Félin, 2007.
Remerciements à Laurence Riviale et Xavier LegrandFerronnière
Philippe Riviale Heidegger, l’être en son impropriété
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13289-4 EAN : 9782296132894
Présentation
Le présent essai n’a pas pour principal objet Heidegger philosophe, moins encore la place dans son œuvre deSein und Zeit, 1927. Si cet ouvrage, qu’on a dit sans suite, quoique son auteur y fasse souvent retour, est si important, c’est plus et autre chose que pour la place qu’il tient dans la généalogie de la « philosophie de l’existence » dont, à vrai dire, je ne me soucie guère. Il est d’ailleurs plus juste de dire que celleci, tout comme la morale du temps que Charles Fourier la raillait pour son opportun ralliement à lascience économique, a ouvert tout grand la porte à lasocial science, positive, behaviouriste, toute fondée sur le postulat qu’il n’est d’autre lieu que le social, ni d’autres paramètres « normaux » que la liberté individuelle, les droits individuels, fondateurs par effet émergent du progrès et de la prospérité. Heidegger dansSein und Zeitentend clore le débat méta physique et, plus encore, le débat sur la métaphysique. Je vais m’expliquer làdessus et dirai simplement, pour introduire la thématique de l’ouvrage en cause, que la métaphysique, issue des théologies précédentes, fut saisie comme la vocation des hommes, la quête par quoi ils espéraient sortir de leurcondition,vécue comme peine (châtiment), soumission (à la divinité) et incertitude (sur l’audelà). Cette interrogation, d’avoir échappé aux autorités théologiques, aurait libéré les hommes en vue d’un futur, le dépassement dumalheur d’être humain.Le « système hégélien » a constitué l’élaboration la plus achevée de ce chemi nement de l’avènement de l’Esprit. Lavéritéque Heidegger entend porter à l’évidence est que
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Philippe Riviale
l’impropriété de toute existence effective, celle de la présence dans le monde, devrait toujours être reconnue comme la vérité de l’être de l’étant, cet êtredanslemonde, cela qui y est jeté sansraison, sans raison transcendante, s’entend. Parce qu’il est jeté dans le monde (et qu’estce que le monde ?), il s’interroge nécessairement sur la signification de sa présence. Cette interrogation n’est pas vaine ; elle occulte ce que la phénoménologie analytique deSein und Zeitentend découvrir : débarrasser l’homme (le singulier est important, nous le verrons) de l’illusion transcendantale selon laquelle il se persuade qu’il est en lui d’appréhender l’absolu de l’être dont il participe ; révéler ce que l’appropriationl’êtredanslemonde de par l’impropriété de son existence dévoile. Cette appropriation est une appréhension, l’angoisse propre à l’existence de la présence inaboutie, qui se méconnaît et ne peut s’entendre dans sa temporellité(ces termes seront expliqués). AussiSein und Zeitestil écrit sur le mode dusollen(ce qui doit être). Car cette présence est d’une certaine façon, lisons : d’une façon obligée ; elle est préoccupée; elle est de toute, reçoit d’avance ce qui l’occupe apparence fallacieuse, en ce qu’il paraît impensable d’avoir été jeté là, seulement en vue d’une existence préoccupée ; elle est passagère et par cette raison même destructrice de toute valeur, si la valeur est l’absolu, sans prédicat : ce qui vaut. Aussi voyonsnous aussitôt poindre la difficulté essentielle : quelle apparence est donc fallacieuse ; et que se cachetil derrière ? D’avoir si longtemps erré, interrogé, raisonné sur ce qui ne peut être, ce qui vaut absolument, il résulte un amas désordonné de fausses convictions : l’homme équivaut à Dieu ; l’homme est soumis à Dieu ; l’homme est d’accord avec Dieu. En atil eu la révélation, perdue ensuite ; atil été racheté, rédimé – sa rançon atelle été payée par miséricorde, et sous condition ? Ou bien estil voué à la solitude loin de Dieu ? La philosophie, du moment qu’elle a été érigée en savoir sur l’homme et interroga tion sur l’être, prétend répondre à l’angoisse métaphysique, en enseignant (car c’est un enseignement) que ce n’est pas à partir de l’être divin, que les hommes peuvent espérer s’affranchir ; mais qu’ils peuvent, à partir de leur raison propre, inventer le
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