Hello Jeannot !
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Description

« Comprendre la plaisanterie n'est pas toujours chose facile, ni un art aussi abordable qu'on pourrait le penser. Faire de l'humour consiste à changer de contexte sans prévenir et au moyen d'une transition sophiste, c'est-à-dire avec un changement de paradigme absurde, censé provoquer le rire. Il existe des déserts de l'humour comme il s'en trouve de médicaux. Généralement, les déserts médicaux sont en ville, à cause de la cherté des emplacements nécessaires aux toubibs, mais où se situent des pépinières d'humoristes. Ailleurs, c'est le contraire. On ne rit pas beaucoup à la campagne, où pourtant l'on en aurait besoin tant on y travaille suffisamment dur pour gagner sa croûte. Ce pourrait être un dérivatif salutaire, pour faire un instant oublier sa triste condition. Alors, pourquoi tant de sérieux ? » De sa plume érudite et corrosive, Jean-Louis Cayla partage ses réflexions, autant avisées que facétieuses, sur divers sujets de société, de politique et de littérature. Écrit dans un style vif, pétillant et humoristique, cet ouvrage détonnant incite à analyser les questionnements sous un autre angle et à réfléchir, avec le sourire...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164541
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hello Jeannot !
Jean-Louis Cayla
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Hello Jeannot !
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://edouard-emile-alyac.societedesecrivains.com
 
Peut-on s’entretenir un court moment, mon cher Jeannot ? Vous me connaissez et ne prendrez pas pour de la distanciation ma nouvelle manière de m’exprimer, quand je ne vous ai jamais caché ma fantaisie, comme, par exemple lorsque j’avais remplacé, dans les coupelles des amuse-gueules d’une précédente sauterie, les olives par des haricots, à cause du fait que l’un d’entre vous ne pouvait jamais s’empêcher de m’enjoindre d’humecter vos gosiers par un « Fais péter l’apéro » des plus sympathiques. Je n’interromprai d’ailleurs pas longtemps vos heures précieuses. Nous vivons, vous le savez, une époque formidable, où d’immenses fortunes annoncent vouloir en consacrer une partie à la conquête de l’Espace, réalisant les promesses non tenues de l’an 2000, avec seulement une vingtaine d’années de retard, ce que je trouve tout à fait positif ! Pour le reste, mon cher Jeannot, j’ai la chance, comme vous le savez, d’avoir pu choisir de me fixer dans une région privilégiée, où n’ont pas encore été adoptées toutes les nouvelles idées, censées faire mieux vivre cette époque, qu’on définit plus que jamais porteuse d’un progrès tel, qu’il interdit qu’on ose la comparer désavantageusement à celles qui furent avant elle. Pourrais-je, pour autant, dire sur le mode ironique d’Orelsan, que tout va bien ? Il me le semble, nonobstant ma capacité d’adaptation aux endroits que mon nouvel état me permet dorénavant de privilégier pour subsister, depuis que je suis libre d’errer où bon me semble, sans nuire à mes étiques gains. Car j’ai vécu ; j’ai bien vécu ; j’ai bu des milliers de crus ! Mais aujourd’hui, entre autres échardes dans ma chair, je suis atteint d’enthésopathie calcifiante avec rupture des supra épineux, syndrome qui rend douloureux le moindre mouvement gesticulatoire pour se vêtir ! Vous le verrez un jour, mais le plus tard possible. En tout cas, imaginez tous les efforts dont il me faudrait être encore capable, pour pouvoir me vêtir à la hâte et me rendre au travail à heure dite, quand l’âge de la retraite a été sans cesse reculé, pour le seul plaisir des actionnaires, qui n’ont jamais assez de la part déjà phénoménale et toujours plus importante de ressources, qu’ils volent à ceux dont le travail a permis aux entreprises du CAC 40 d’exister, donc à leur patron et aux investisseurs – les deux catégories souvent confondues – de prospérer comme c’est 2 pas permis ! Ce sont d’ailleurs ceux-là qui critiquent l’emploi à vie des fonctionnaires régaliens, eux qui, pourtant, voient leurs revenus d’actionnaires passés, en moins de dix ans, de 33 % (prétendait Sarkozy) à 70 % aujourd’hui, quand l’entreprise, qui avait soi-disant la même part, n’en aurait plus que 27 %, et les salariés, qui, toujours selon le même président, recevaient eux aussi un tiers des bénéfices, voient leur part dégringoler à 5 % de la manne créée, alors qu’ils sont au moins aussi producteurs de richesses que les investisseurs. Ne sont-ils pas en train de glisser vers le statut de ceux qui ne seraient rien ? Chose qu’avait pressentie Benoît Hamon, qui leur proposait un revenu universel pour leur permettre d’oser se lancer dans des start-up grâce cette sorte de parachute, non pas doré mais en bonne toile, leur permettant, en tout cas, de ne pas s’écraser et devenir SDF ? Et ce, tandis que, déjà, les emplois perdus par les licenciements, lorsqu’on ne peut plus rémunérer les ouvriers parce qu’on s’alloue des dividendes encore supérieurs, ne sont remplacés que par des jobs de qualification moindre, parce que, dans l’industrie, l’intelligence artificielle fait disparaître jusqu’à des emplois de catégorie A, pour les remplacer par des tâches robotisables 3 .
Bref ! Alors que, désœuvré, j’arpentais le secteur, perdu dans ces réflexions, mon regard fut attiré par une forme, un monticule étalé sur un des derniers bancs non encore interdits aux SDF ; Comprenez-moi, mon cher Jeannot 4  : j’appliquais simplement la méthode préconisée par Socrate, car ça ne s’écrit pas tout seul un livre et j’en suis tout de même à mon quinzième. Il faut se nourrir l’esprit et quoi de mieux qu’une promenade au grand air ? Ce tas de vêtements, s’avéra donc, lorsque je l’atteignis, être effectivement habité par un de ceux que la clémence de telles régions, essentiellement agricoles, rendait plus qu’inhabituels et pour tout dire insolites, mais que, sans doute, d’autres que moi, ailleurs, en tant que familiers de cette dureté de cœur des métropoles, telles Bordeaux, Toulouse, Lyon, Paris et bien d’autres, sans même donner l’impression de le remarquer, auraient, depuis beaucoup plus loin, identifié à un clochard pelotonné dans ses hardes d’Emmaüs, qui plus est généralement assommé par l’absorption d’une trop grande quantité de mauvais vin ! Certes, ces réflexions datent un peu, quand je connais des personnes qui se séparent des meilleurs vêtements pour les offrir à ces œuvres charitables, tout comme dans certains milieux religieux, eu égard au chômage qui fait rage, on n’ose plus dire qu’il ne faut pas céder aux sollicitations de mendiants, au risque qu’ils aillent boire votre aumône !
« Ho-là, Monsieur », osai-je en tout cas l’interpeller, comme il venait d’ouvrir un œil au bruit de mon approche, « Fait pas chaud aujourd’hui ? » Je ne savais trop, à vrai dire, la raison de mon envie de le tirer de ses éventuelles rêveries de chopine, ni par où commencer. J’avais bien, quelques décennies plus tôt, osé aborder une gothique richement déguisée en prêtresse de Satan, par un stupéfiant : « Connaissez-vous Jésus ? Vous savez, Jésus vous aime. » Culot qui m’avait en outre stupéfait. Mais attention, hein ? Cela n’augurait rien de spécialement gratifiant pour moi ? Le diable croit, lui aussi, mais il tremble, nous apprend la Bible. À cette interpellation ne m’avait en tout cas été répondu aucune insulte, mais une simple interrogation étonnée : « Êtes-vous curé ? » Sauf que, cette fois, j’étais âgé, et cet homme, sans doute du fait de la fatigue et de son errance à tous les vents, paraissait avoir autant vécu que moi. M’étant alors assis sur le peu de place que me laissaient ses pieds, autour desquels étaient entourés des sacs en matière plastique pour rendre plus chaudes ses chaussures, j’osai l’interroger sur le lieu d’où il venait et ce qui l’avait conduit à s’endormir dans la rue. C’était un Belge qui avait été ingénieur ! Originaire de Molenbeck, il voulait changer d’air, descendant vers le sud, où, pensait-il, la douceur du climat devait rendre les gens moins méchants.
— C’est la ville, qui les rend fous, lui dis-je. Vous voyez, dans ce village, où pourtant il ne fait pas chaud, cette folie n’a pas encore cours.
— Je pensais au développement comme cause essentielle. Mais la chaleur doit aider à supporter ces méfaits.
— Comme le chante en effet Aznavour. Et cet endroit, quoique de taille humaine, vous paraît probablement encore trop pétri de cette modernité, de sorte que, lorsque vous parlez du sud, vous visez peut-être l’Afrique ?
— Oui. Et à mon avis, va bientôt commencer à se produire vers ce continent, une émigration que personne n’a encore imaginé ! Quant à cette folie de Dieu, car c’est probablement ce à quoi vous pensiez, pour avoir commué ainsi mon évocation de méchanceté en étiologie de ces nouvelles tueries, ne trouvez-vous pas qu’un tel asservissement à Dieu, s’il existe, pourrait être dû au fait que, ceux l’ayant ainsi défini, pussent imaginer, du moins s’ils ont de l’intelligence comme un cendrier vidé et ignorent le fondement bouddhiste affirmant qu’il est en chacun des êtres vivants même les plus infimes, et pourquoi pas, en effet, par le biais de ce que des Grecs illuminés appelèrent monades, put se justifier et ne pas se réduire à un comportement de sauvages, bien que détruire de manière aussi radicale la partie la plus sophistiquée de son chef-d’œuvre, au motif qu’elle ne crût pas en Lui de la bonne manière, soit vraisemblablement considérée par le plus grand nombre, non seulement comme ne devant le satisfaire, mais encore et à plus forte raison comme ne pouvant figurer au nombre de ses commandements sacrés ? La compilation désordonnée de sourates de leur Livre n’ayant rien apporté de neuf par rapport au Nouveau Testament qui fait suite à la Torah chez les Chrétiens, à part cette sauvagerie, ainsi que l’affirma un pape, appelé, je crois, le paléographe, je dois aussi vous faire remarquer qu’on peut cependant lui trouver des liens de parenté avec l’Ancien Testament, lorsqu’il commanda aux Hébreux d’exterminer les Amalécites, sous peine d’avoir sinon à le regretter plus tard. Encore que, la nouveauté à but vraiment pacifiant, délivrée entre ces deux Livres, que le poste, on comprend pourquoi, résume en confessions « du » Livre, fût incapable d’empêcher les horreurs qui endeuillèrent votre pays en août 1572. Peut-être est-ce la raison de l’apparition d’une quatrième religion occidentale, définissant dorénavant l’auteur de toutes choses d’une manière plus avantageuse encore, plus juste, moins clivante et, je l’espère, délivrée une bonne fois pour toutes, assimilant le Créateur à sa créat

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