L art entre fiction et réalité
200 pages
Français

L'art entre fiction et réalité , livre ebook

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200 pages
Français

Description

Il est devenu banal de déclarer que les images virtuelles et les mondes fictifs créés par les nouvelles technologies donnent à repenser le rapport de l'homme au réel, et le rapport de l'homme à lui-même. Il conviendrait aujourd'hui de regarder les oeuvres d'art comme des dispositifs fictionnels, non pas seulement comme de pures et simples fictions, mais comme des virtualités qui aiguisent nos yeux, affûtent nos oreilles, engendrent les fantasmes que nous projetons dans le futur comme autant d'espoirs d'émancipation.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336346946
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

îctifs créés par les nouvelles technologies donnent à repenser le rapport de l’homme au réel, et le rapport de l’homme à lui-même. Voilà donc la version postmoderne d’une question philosophique d’importance, qui remonte à l’allégorie platonicienne de la Caverne, et peut-être au-delà ; élaborer des images « vraies » d’objets qui n’existent pas, créer des îctions réelles, ou des réalités îctives comme synthétiser des sons que l’on n’entendra probablement jamais. Il conviendrait aujourd’hui de regarder les œuvres d’art comme des dispositifs îctionnels, non pas seulement comme de pures et simples îctions, mais comme des virtualités qui aiguisent nos yeux, affûtent nos oreilles, engendrent les fantasmes que nous projetons dans le futur comme autant d’espoirs d’émancipation.
SOUs là dIRECTION dE MàRC JImENEz
L’art entre fiction et réaLité MàRC JImENEz
L’art entre fiction et réaLité
Série Arts vivants
ouverturephiLoSophique
18/04/14 12:31
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-02268-0 EAN : 9782343022680
L’art entre fiction et réalité
Maquette et mise en page : Sophie Leperlier
Sous la direction de Marc Jimenez
L’art entre fiction et réalité
L’Université des Arts
L’Harmattan
Avec la participation du : Laboratoire d’esthétique théorique et appliquée (Paris I) Centre de Recherches en Arts visuels (Paris I) Centre de Recherches sur les Images et leurs Relations (Paris III) Observatoire Musical Français (Paris IV)
Comité de lecture : Valérie Arrault (Montpellier III) Éliane Chiron (Paris I) Murielle Gagnebin (Paris III) Marc Jimenez (Paris I) Jean-Louis Leutrat(Paris III) Suzanne Liandrat-Guigues (Lille III) Danièle Pistone (Paris IV) Sébastien Rongier (Paris I) François Soulages (Paris VIII)
Directeur de la publication : Marc Jimenez (Paris I)
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Marc Jimenez Avant-propos
Sommaire L’art entre fiction et réalité
Valérie Arrault Le banal comme fiction postmoderne
Éric Bonnet Un théâtre de l’expérience TH 2058de Dominique Gonzalez-Foerster
Dominique Chateau Le jeu pervers du vrai et du vraisemblable À propos du téléfilm historique postmoderne
Zélia Chueke Mystère, opéra et narrativité dans leFantaisie KV475de Mozart
Stéphane Dumas Histoires de peaux, histoires de guerres
Tristan Grünberg La réalité à l’épreuve de la fiction dans le cinéma de R. W. Fassbinder
Jean-Marc Lachaud Man Ray : « Place est faite au rêve »
Patrick Lang La représentation de l’univers concentrationnaire dans l’opéra du e XX siècle
Danièle Pistone Réalités fictionnelles d’aujourd’hui Réflexion sur le sens de l’évolution
Isabelle Rieusset-Lemarié La puissance de la fiction à la recherche de la joie spinozienne
Sébastien Rongier La littérature contemporaine et le réel (À partir de Pierre Bergounioux)
Jean-Pierre Sag Le vacillement des frontières entre fiction et réalité
François Soulages Fiction & photographie
Avant-propos De la fiction au réel
Marc Jimenez
Il est devenu banal de déclarer que les images virtuelles et les mondes fictifs créés par les nouvelles technologies donnent à repen-ser le rapport de l’homme au réel. Toutefois, si l’on prend le temps de s’attarder sur quelques points de terminologie, la question devient beaucoup plus originale et surtout passionnante. Sébastien Rongier note ici même, à juste titre, que le terme «fiction» est un piège car, «placé à côté, ou en corrélation à celui de “réalité“, on voit autant d’articulations que de séparations possibles». Mais fait irruption depuis quelques années un terme «inflationniste» : le vocable «vir-tuel», considéré à tort comme synonyme de fictif, assimilé à la trom-perie, au leurre. Souvenons-nous qu’Antonin Artaud, dansLe Théâtre et son double, décrivait le théâtre comme étant la «réalité virtuelle», or le théâtre est une chose bien réelle. L’antonyme de «virtuel» n’est pas, contrairement à ce qui est dit parfois, «réel» «actuel». «Réalité» ne s’oppose donc pas à «virtuel» mais à «fiction» encore que ce qui distingue «réalité» et «réel» est que la première est toujours structurée par le langage, tandis que le second n’est réductible ni à l’imagination ni à sa représentation. Parler de «réalité virtuelle» comme le fait Artaud n’est donc pas un oxymore. Le vir-tuel, c’est la réalité en puissance, avant que le réel ne s’«actualise», c’est-à-dire ne se réalise. Il y a un en deçà de la représentation, avant que cet en deçà ne prenne corps, ne se concrétise, ne se sensibilise, ne prenne place dans la réalité sensible. Les dispositifs fictionnels, images virtuelles et mondes possibles font penser aux expériences de pensée, aux expériences imaginaires que conçoivent les scientifiques lorsqu’ils butent sur l’obstacle d’une réalité empirique récalcitrante. La plus simple (!) et la plus connue de ces expériences est assurément celle du «malin génie» de Descartes. Le philosophe imagine qu’un génie pervers et malin le trompe chaque fois qu’il pense. Mais, s’il le trompe, il prouve par là-même son existence puisque, s’il n’existait pas, il ne pourrait évi-demment pas le tromper. Étrangement, dans lesMéditations, Descartes avouait, en des termes un peu différents, qu’il avait peur de se perdre et de succomber à l’absurdité qui accompagne la déréalisation du réel.
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