L'athéisme est un humanisme , livre ebook

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Du point de vue épistémologique et psychologique, voire sociologique et éthique, quel est le sens du combat des athées ? Contre qui, je dirais plus, pour qui se battent-ils ? Et pourquoi s'en prendre à Dieu, quelles en sont les raisons explicatives et justificatives ? S'agit-ce du refus de Dieu ou de la passion pour l'homme. Ce modeste essai, en explorant les prises de position de Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud et Sartre essaie de répondre à ces questions. Pour Giscard Kevin Dessinga, elles sont nombreuses les raisons du refus de Dieu et de sa dé-sacralisation et ce, des plus antiques aux plus modernes. Moralement impossible et de trop, scientifiquement inutile, humainement intolérable, psychologiquement dérangeur et métaphysiquement superflu, voilà qui condamne Dieu dans les archives de l'histoire. Que reste-t-il ? L'homme. Un homme sûr de soi et maître absolu de son histoire ?

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Date de parution

14 août 2019

Nombre de lectures

3

EAN13

9782342167467

Langue

Français

L'athéisme est un humanisme
Giscard Kevin Dessinga
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'athéisme est un humanisme
 
Retrouver l’auteur sur son site Internet
www.kevin-dessinga.com
Prélude
Refus de Dieu ou passion pour l’homme : quand Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud et Sartre haussent le ton
La lecture attentive et intéressée des évènements des trois derniers siècles de l’histoire de notre humanité – et non seulement - nous enseigne qu’un certain nombre de penseurs singuliers et atypiques (Feuerbach, Nietzsche) ainsi que des courants de pensée et mouvements philosophiques tels que le marxisme, la psychanalyse sous sa version freudienne surtout, le néopositivisme viennois et l’existentialisme sartrien… ont mené une guerre sans merci contre toute espèce de sacré et d’absolu. La religion, le christianisme en particulier, a été sur les bancs des accusés. Dieu serait non seulement une hypothèse inutile et injustifiable, mais aussi, et surtout l’ennemi numéro un de l’homme, de sa liberté, de son épanouissement et de son plein-être. Par voie de conséquence, la lutte pour l’épanouissement de l’homme s’accompagnerait de la lutte contre Dieu.
Le revers de cet idéal prométhéen a été une espèce de divinisation de l’homme, l’idée selon laquelle « homo uomini deus est ». Un homme absolu, véritable maître de l’histoire et de la vie, de sa vie, de son avenir et donc, au volant de sa vie.
Contre cette « présomption fatale », et surtout après les conquêtes intellectuelles des penseurs tels que Popper (faillibilisme), mais aussi Von Hayek (le théorème de l’ignorance : notre ignorance fondamentale et constitutive) et Hans-Georg Gadamer (le Cercle herméneutique : nous voyons le monde avec nos préjugés et notre précompréhension), l’idée de l’homme absolu semble aujourd’hui passée et même dépassée. L’homme n’est pas Dieu. Il se doit donc, par conséquent, de reconnaître sa misère et le caractère contingent et éphémère de son existence, mais aussi de toutes les œuvres et entreprises humaines, la science y compris.
L’enjeu de cette réflexion est de montrer qu’au-delà de la « présomption fatale » où l’homme s’est érigé en absolu terrestre, le faillibilisme poppérien, en nous apprenant que la science, l’activité humaine la plus rationnelle, est faillible parce qu’humaine, historique et donc contingente, fait une espèce de reconquête intellectuelle et rationnelle de l’idée chrétienne de contingence humaine. Aussi, nous voulons signifier que toute tentative d’autolibération de l’homme par l’homme se soldera certainement par un échec. Il s’agit ici d’une vérité historique, qui est du reste un réalisme.
Introduction
À partir de la première moitié du XIX e  siècle et surtout au début du XX e  siècle, des esprits libres comme Feuerbach, Nietzsche, ainsi que les mouvements de pensée et les doctrines tels que l’idéalisme, le positivisme, le marxisme, la psychanalyse, le néopositivisme viennois, l’existentialisme sous sa version athée… cartonnaient en philosophie et avaient la faveur non seulement des intellectuels, mais aussi et surtout des masses et de la jeunesse. Ces mouvements avaient, entre autres, en commun, la conviction et la prétention selon laquelle « homo homini deus est » et la certitude que la science était l’unique instance capable de résoudre les questions ultimes de l’existence humaine. Pour eux, un savoir absolu est un homme absolu. Et l’homme absolu s’autosuffit et peut faire, de facto, abstraction d’un quelconque sauveur auquel il n’a pas besoin.
Au nom de l’humanité, de la désaliénation de l’homme et de la liberté, Dieu, la religion, la tradition, bref tout passé, considéré comme encombrant et toute espèce de sacré devraient déguerpir. En un mot, ces mouvements ont voulu éliminer le sacré pour ainsi occuper son espace. La grande ambition était celle d’ériger des absolus terrestres, de restreindre voire d’effacer l’espace du sacré et surtout de donner à l’homme des attributs divins.
Il s’agissait donc d’une situation extrême dans laquelle, écrit Marcel Neusch, l’athéisme cédait le pas à l’incroyance, la négation explicite de Dieu à l’agnosticisme, la lutte ouverte contre tout absolu à l’indifférence 1 .
Aujourd’hui, plus d’un siècle après et surtout après les conquêtes intellectuelles des penseurs tels que Popper, Hayek et Gadamer, l’idée de l’homme absolu qui a, par moments, pris le sens de « croque-mort de Dieu » ou de « secrétaire de l’absolu » semble passée et dépassée. L’homme n’est pas Dieu. Il se doit donc, par conséquent, de reconnaître sa misère et le caractère contingent et éphémère de son existence, mais aussi de toutes œuvres humaines.
L’enjeu de cette méditation est de montrer qu’au-delà de la « présomption fatale » où l’homme s’est érigé en absolu terrestre, le faillibilisme poppérien, en nous apprenant que la science, l’activité humaine la plus rationnelle, est faillible parce qu’humaine, historique et donc contingente, fait une espèce de reconquête intellectuelle et rationnelle de l’idée chrétienne de contingence humaine. Aussi, nous voulons signifier que toute tentative d’autolibération de l’homme par l’homme se soldera par un échec. Il s’agit ici d’une vérité historique.
Dans un premier moment, nous allons présenter, en passant, certaines des tentatives les plus significatives et en vue de la désacralisation de l’absolu et par ricochet de la divinisation de l’homme, ensuite les lignes de force du faillibilisme poppérien et enfin montrer comment le faillibilisme est un antidote à toute prétention absolutiste et dogmatique.
Chapitre I. Au royaume des ombres 2
Au commencement, une affaire d’intellectuels et entre intellectuels
Le XVIII e  siècle marque un pas décisif dans la démolition du sacré et la sacralisation-divinisation de l’homme. Les invectives contre la religion et Dieu passent, pourrait-on dire, de la clandestinité des siècles précédents à l’agora. Sans résistance aucune, la religion commence à perdre du terrain. Alors qu’avant cette période, on pouvait parler, pour reprendre l’expression de Marcel Neusch, d’un « athéisme clandestin ...

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