L éducation de la femme chrétienne
259 pages
Français

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L'éducation de la femme chrétienne , livre ebook

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Description

Rédigé à l'aube de la Renaissance, L'éducation de la femme chrétienne (1523), propose un modèle d'initiation féminine qui va de la plus petite enfance à la mort. En trois parties successives, il envisage les diverses épreuves de l'existence. Au delà des conseils ponctuels, cet ouvrage indique aux femmes, mais aussi de manière indirecte aux proches, comment mener une vie paisible conformément à un idéal chrétien revisité à la lumière de l'Antiquité. Ce texte a bénéficié d'un succès considérable dans toute l'Europe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 266
EAN13 9782296707238
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’éducation
de la femme chrétienne
Education et philosophie

Collection dirigée par Bernard Jolibert et Jean Lombard

Education et philosophie accueille les études et tes textes philosophiques qui traitent des problèmes généraux de la formation des hommes et qui visent à élucider les conditions et les démarches de l’action éducative.

Déjà parus


Jean LOMBARD Aristote, politique et éducation , 1994.
PLUTARQUE Traité d’éducation, et trad. de Danièle Houpert, 1995.
W. JAMES Conférences sur Véducation, trad. de Bernard Jolibert, 1996.
L.-R. de LA CHALOTAIS Essai d’éducation nationale ou plan d’études pour la jeunesse, présentation de Bernard Jolibert, 1996.
Jean LOMBARD Bergson, création et éducation, 1997.
Bernard JOLIBERT L’éducation d’une émotion , 1997.
ROLLIN Discours préliminaire du Traité des études , 1998.
Claude FLEURY Traité du choix et de la méthode des études , 1998.
Jean LOMBARD (études réunies et présentées par) Philosophie de l’éducation, questions d’aujourd’hui : l’Ecole et la cité, 1999.
Bruno BARTHELMÉ Une philosophie de l’éducation pour l’école d’aujourd’hui, 1999.
Gérard GUILLOT Quelles valeurs pour l’école du XXIème siècle ?, 2000.
Jean LOMBARD (études présentées par), L’Ecole et les savoirs , 2001.
Bernard VANDEWALLE Kant, éducation et critique , 2001.
Yves LORVELLEC Alain, philosophe de l’instruction publique, 2001.
Yves LORVELLEC, Culture et Education, 2002.
Jean LOMBARD (études présentées par) L’école et l’autorité, 2003.
Jean LOMBARD Hannah Arendt, éducation et modernité , 2003.
Bernard JOLIBERT Auguste Comte, l’éducation positive , 2004.
Jean LOMBARD L’école et les sciences , 2005.
Sylvain MARECHAL Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes, texte présenté par Bernard Jolibert, 2007.
Jean LOMBARD (études présentées par) L’école et la philosophie, 2007.
Bernard JOLIBERT Montaigne, l’éducation humaniste, 2009.
Jean-Louis VIVES Les devoirs du mari, 2010.
Jean-Louis Vivès


L’éducation
de la femme chrétienne


Traduction
de Pierre de Changy


Adaptation, introduction et notes
de Bernard Jolibert
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de L’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12843-9
EAN : 9782296128439

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
L’œuvre éducative de Jean -LouisVIVÈS
« Ce que Dieu donne à chacun, il ne le lui donne pas pour lui seul. » De subventione pauperum (1525), IV, 1, p. 450.


CELUI qui fut surnommé de son vivant « doctor mellifluus » pour l’aisance de sa langue et la clarté de ses propos vient au monde à une période de l’Histoire intellectuellement indécise et politiquement troublée. Le Moyen Age a depuis longtemps commencé son irrésistible déclin {1} et la Renaissance n’a pas encore affirmé pleinement les principes d’un âge nouveau {2} . Le modèle du chevalier, guerrier puissant et fidèle à son suzerain, n’est plus l’idéal type des finalités éducatives. Le clerc, le savant, le juriste, l’homme de cour, le conseiller du prince prennent lentement mais sûrement sa place. En Espagne, les autodafés de l’inquisition se signalent par leur rigueur impitoyable alors qu’un vent nouveau de liberté souffle sur l’Europe avec la découverte des Lettres grecques. C’est à cette époque indécise et troublée qu’apparaît une réflexion des plus riches et des plus solidement charpentées sur l’éducation, l’instruction, la formation des hommes, celle de Jean-Louis Vivès.
On peut à bon droit considérer ce dernier comme pédagogue, comme éducateur et comme philosophe de l’éducation. Sa vie professionnelle et personnelle fut consacrée entièrement à la pratique de l’enseignement avec les petits et les grands. Il commença sa carrière comme précepteur privé dans la famille des Valdaura, s’occupa des enfants de Guillaume de Croy {3} , prit part, plus tard, à l’éducation de la future Marie Tudor. Il enseigna les disciplines classiques à l’Université de Louvain et au collège d’Oxford. Enfin, il rédigea tout au long de son existence des ouvrages traitant de l’éducation en pédagogue et en philosophe qui cherche les fondements possibles pour une éducation à la fois plus efficace et plus humaine, écrivant même ce qu’on peut considérer comme le premier traité complet d’enseignement, son De Disciplinis (1531), sur lequel il nous faudra revenir plus attentivement. À ce titre beaucoup le voient comme le premier penseur qui a abordé l’éducation de manière systématique.

Une vie d’étude et d’enseignement

JEAN-LOUIS VIVÈS serait né le 6 mars 1492 (ou plus probablement 1493) {4} à Valence, en Espagne, dans une famille de riches négociants en tissus, des « conversos », c’est-à-dire des Juifs convertis mais persécutés par l’inquisition comme ayant secrètement opéré un retour au judaïsme. Son père, issu des Vivès de Vergel (Valeriola), fut poursuivi une première fois pour pratique secrète du judaïsme en 1477. Un second procès eut lieu en 1522 pour la même raison et se termina dans les flammes deux ans plus tard. Sa mère, Blanche (Blanquina) March, une femme distante mais aimante dont il aimera évoquer le souvenir ambigu dans ses écrits {5} , descendait d’une maison qui avait donné à l’Espagne plusieurs poètes célèbres. Elle se convertit au christianisme en 1491, tout juste un an avant que les Juifs ne soient expulsés d’Espagne. Mais vingt ans après sa mort, elle fut soupçonnée d’avoir fréquenté clandestinement la synagogue. Ses restes furent exhumés et brûlés publiquement. Sa tante, Léonor Vivès, ainsi que son cousin Miguel Vivès, avaient été condamnés au bûcher pour « retour au judaïsme » en 1500. Un tel acharnement explique sans doute qu’après avoir quitté l’Espagne, Jean-Louis Vivès n’y revint jamais. Il est d’ailleurs enterré à l’église Saint-Donatien de Bruges.
Un rapprochement historique s’impose ici d’emblée. Comme le souligne très justement Victor Garcia Hoz {6} , l’année 1492 revêt une importance toute particulière dans l’histoire espagnole : les divers Etats chrétiens d’Europe se rassemblent sous le sceptre unique des Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle, pour lutter contre les invasions africaines ; cette même année, le royaume de Grenade, dernier vestige de la domination arabe en Espagne, est définitivement conquis ; enfin, c’est en août de la même année que les trois caravelles de Christophe Colomb partent de Palos de Moguer pour les Indes. Ajoutons pour terminer que c’est encore en 1492 que, sous la menace de l’inquisition, les Juifs sont sommés de choisir entre le baptême chrétien et l’exil.
À Valence, Jean-Louis Vivès reçoit une éducation soignée. Vers douze ans, c’est sous la férule sévère de Jérôme Amiguetus, professeur à l’université de sa ville natale, connu pour ses polémiques avec le grammairien Antoine de Lebrixa, qu’il apprend le latin, s’initie à la langue grecque et commence à se former à l’art de la rhétorique et de la dialectique, disciplines essentielles du trivium dans les facultés des Arts {7} des Universités et base de toute bonne éducation.
En 1509, autant par crainte des poursuites de l’inquisition que dans le souci d’étudier à la Sorbonne, alors l’université la plus réputée d’Europe, il gagne Paris et s’inscrit précisément à la faculté des Arts. Parallèlement, il fréquente d’abord le collège de Lisieux. On le retrouve rapidement au collège de Beauvais, puis au collège de Montaigu où il étudie sous la direction de l’Aragonais Gaspar Lax de Sarenina. Il semble qu’il ait suivi des lectures diverses dans d’autres lieux célèbres. Partant, il est en contact avec le petit monde des humanistes et avec la jeunesse la plus studieuse d’Europe. Au gré des études parisiennes, il découvre, en parallèle, l’« humanisme italien », littéraire, esthétique, tourné vers l’Antiquité païenne avec Nicolas Bérault, mais aussi l’« humanisme nordique », plus social, théologique et politique qui recherche les racines de l’Église primitive et dont l’œuvre de Thomas a Kempis {8} est représentative. Peut-être prend-il conscience rapidement du formalisme et de la médiocrité de l’enseignement universitaire de son époque ? Il est certain qu’il est déçu par le faible niveau des cours et agacé par les tracass

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