La liberté
135 pages
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La liberté , livre ebook

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Description



La collection "Petite philosophie des grandes idées" retrace, à travers la présentation d'une dizaine de penseurs majeurs, le destin d'un concept-clé. Ainsi, ce livre raconte l'histoire de l'idée de la liberté, de l'Antiquité à nos jours ; chaque chapitre est consacré à la pensée d'un philosophe dont l'auteur dégage les lignes de force.



Illustré de citations de référence et d'exemples de la vie quotidienne, ce guide constitue une approche vivante et efficace de l'histoire de la pensée philosophique.






  • Epicure ou la liberté déclinée


  • Épictète ou la liberté paradoxale des stoïciens


  • Descartes ou les degrés de la liberté


  • Spinoza ou le salut par la liberté


  • Leibniz ou la liberté optimiste


  • Rousseau ou la liberté naturelle


  • Kant ou la liberté postulée


  • Marx, Nietzsche et Freud ou la liberté soupçonnée


  • Bergson ou la liberté en personne


  • Sartre ou la liberté comme condamnation


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juillet 2011
Nombre de lectures 150
EAN13 9782212010954
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petite philosophie des grandes idées LA LIBERTÉ
Éditions Eyrolles 61, Bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com
Chez le même éditeur, dans la même collection : Le Bonheur, Philippe Danino et Eric Oudin L’Amour, Catherine Merrien L’Art, Cyril Morana et Eric Oudin La Religion, Carine Morand
Mise en pages : 48 bis Arts graphiques
Le code de la propriété intellectuelle du 1er juill et 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est générali sée notamment dans les établissements d’enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possi bilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. En applicatio n de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou part iellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de Copie, 20, rue des Grands- Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2010 ISBN : 978-2-212-54733-7
Cyril Morana Éric Oudin Préface d’André Comte-Sponville
Petite philosophie des grandes idées
LA LIBERTÉ
Préface
Avant-Propos
1/ Épicure ou la liberté déclinée Pour commencer La liberté, d’abord une affaire d’atomes Atomes crochus et hasard des rencontres Comment Épicure décline la liberté humaine La liberté inscrite dans un système cohérent
Sommaire
2/ Épictète ou la liberté paradoxale des stoïciens Pour commencer L’idée de Destin Ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas Consentir à l’ordre du monde, le secret paradoxal d e la liberté
3/ Descartes ou les degrés de la liberté Pour commencer Dieu, un être souverainement libre L’homme indifférent et les degrés de la liberté Comment concilier la toute puissance de Dieu et le libre arbitre de l’homme ?
4/ Spinoza ou le salut par la liberté Pour commencer La liberté de Dieu La négation du libre arbitre de l’homme La libération salutaire
5/ Leibniz ou la liberté optimiste Pour commencer L’action libre, prévisible mais pas nécessaire Le meilleur des mondes possibles : l’homme, libre d e faire le mal
6/ Rousseau ou la liberté naturelle Pour commencer Nature et Liberté La Liberté et le Mal
7/ Kant ou la liberté postulée Pour commencer Le point sur la liberté
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La liberté et la loi morale La liberté de penser
8/ Marx, Nietzsche et Freud ou la liberté soupçonné e Pour commencer Marx : la liberté et l’histoire Nietzsche : la fiction du libre arbitre Freud : le moi délogé
9/ Bergson ou la liberté en personne Pour commencer L’illusion déterministe L’action libre au passé et au futur Liberté et personnalité
10/ Sartre ou la liberté comme condamnation Pour commencer Condamné à la liberté Etre libre, c’est devoir choisir Liberté et néant L’imagination
Bibliographie commentée
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Préface
Être libre, c’est faire ce du’on veut. Cette libert é est un fait p’exPérience, due nul ne conteste. Reste à la comPrenpre. C’est où la cho se se comPlidue. La duestion pe la liberté est l’une pes Plus embrouill ées pe toute l’histoire pe la PhilosoPhie (« un labyrinthe », pisait Leibniz). Ce t ouvrage, dui suit l’orpre chronologidue pes poctrines, aipera le lecteur à s’ y retrouver. Les auteurs ont choisi pe Privilégier l’aPProche métaPhysidue (le P roblème pu libre arbitre). Ils ont eu raison, me semble-t-il, et c’est ce due je v ouprais brièvement faire ressortir.
Le contraire pe la liberté, c’est la contrainte : d uanp dueldue chose m’emPêche pe faire ce due je veux, ou m’oblige à faire ce due je ne veux Pas. ar exemPle duanp on m’interpit pe tuer, pe voler, pe péPasser telle ou telle vitesse sur la route, ou lorsdu’on m’oblige à faire réviser ma voi ture ou à Payer mes imPôts. Je Peux pésobéir ? Certes, mais à mes risdues et Péril s. La Prison menace, dui est Privation pe liberté.
Il est évipent du’aucune société ne serait Possible sans un tel système pe contraintes, dui Peut être Plus ou moins copifié, P lus ou moins lourp (pu Plus libéral au Plus totalitaire), mais sans leduel aucu ne liberté p’action ne Pourrait s’éPanouir. Si tout le monpe, sur la route, avait l e proit pe conpuire n’imPorte comment, Plus Personne ne Pourrait circuler : notre liberté pe mouvement, loin p’être augmentée Par l’absence pe contraintes, sera it en vérité duasiment abolie. Et si n’imPorte dui Pouvait librement s’emP arer pe ma vie ou pe mes biens, comment serais-je libre pe vivre ou pe Possé per duoi due ce soit ? La liberté pe chacun s’arrête, selon le PrinciPe bien connu, où commence celle pes autres ; c’est pire due nos libertés ne Peuvent coe xister (ponc exister) du’à la conpition pe se limiter mutuellement. Comment ? C’e st à la Politidue et au proit p’en péciper : c’est ce du’on aPPelle la liberté « au sens Politidue pu terme », laduelle Pose p’immenses Problèmes p’organisation ( concernant la réPartition et la limitation pes pifférents Pouvoirs), mais ne sou lève guère pe pifficultés ProPrement PhilosoPhidues.
Il en va autrement, on s’en poute, pe la liberté au sens métaPhysidue. De duoi s’agit-il ? Non Plus pe la liberté p’agirp’action), mais pe la liberté pe (liberté vouloir (liberté pe la volonté : sPontanéité pu vouloir ou libre arbitre). Être libre, pisais-je, c’est faire ce du’on veut. Mon action es t ponc libre lorsdue rien ni Personne ne m’oblige à l’accomPlir ou ne m’en emPêc he. Liberté p’action : liberté pefairedue je veux, et celle-ci, pans nos pémocraties libérales, est ce somme toute assez granpe (même si elle reste limité e non seulement Par la loi, cela va pe soi, mais aussi, Parfois cruellement, Pa r nos moyens financiers). Mais suis-je libre aussi pevouloirce due je veux ? On pira due cela est garanti Par le PrinciPe p’ipentité : toute chose ou tout événement étant Par PrinciPe ipentidue à soi(a = a), je veux nécessairement ce due je veux. C’est ce d u’on Peut aPPeler la sPontanéité pu vouloir : c’est la liberté selon ÉPicure ou ÉPictète, Leibniz ou Bergson (même si ce pernier Parlerait Plutôt pe cré ativité), et certes ce n’est Pas Peu. Cette liberté-là, nul, Parmi les PhilosoPhes, ne la conteste. Reste à savoir si elle suffit. Car on voit tout pe suite le Problème : si je veux nécessairement ce
due je veux, je ne suis Pas libre pe vouloir autre chose due ce due je veux ; je n’ai ponc Pas le choix, ou mes choix, Pour mieux pi re, même sPontanés (ils ne péPenpent due pe moi), même créatifs (aucune pécisi on n’est écrite à l’avance), restent péterminés Par ce due je suis, due je n’ai Pas choisi (si c’est ponné à la naissance ou imPosé Par mon environnement social ou familial) ou due je ne Puis Plus choisir (si cela résulte pe mes pécisions Passées). Je veux ce due je veux, certes, mais ne saurais, étant ce due je suis , vouloir autre chose. Ma volonté est bien sPontanée (je veux ce due je veux) , mais Peut-on pire du’elle est vraiment libre (pès lors due je ne Peux vouloir autre chose) ? C’est ce du’on aPPelle le Problème pu libre arbitre, dui serait un e volonté absolument libre – caPable non seulement pe vouloir ce du’elle veut (s Pontanéité pu vouloir), mais aussi, Parapoxalement, pe ne Pas vouloir ce du’elle veut ou pe vouloir autre chose (libre arbitre). C’est la liberté selon Desca rtes ou Rousseau, Kant ou Sartre.
renons un exemPle. Je pécipe pe me marier avec tel le Personne. C’est un choix libre, en tout cas sPontané : aucune force ex térieure ne m’y contraint, Personne ne m’y oblige ni – si la Personne en duest ion est p’accorp – ne m’en emPêche. Mais Pourduoi veux-je l’éPouser ? arce du e je l’aime ? Mais ai-je choisi pe l’aimer ? arce due j’en ai envie ? Mais ai-je choisi cette envie ? arce due c’est la coutume, pans mon Pays ou pans mon mil ieu, due p’éPouser la Personne avec dui on veut vivre ? Mais ai-je choisi mon Pays, mon milieu, mon éPodue ? Ai-je choisi, même, cette volonté pe vivre avec elle ? Un autre due moi en éPouserait une autre, ou bien ne se marierait Pa s. Or, duanp ai-je choisi p’être moi ? Jamais, bien sûr, et c’est ce dui soum et tous mes choix à dueldue chose – moi-même – due je n’ai Pas choisi.
Déterminisme ? Inpéterminisme ? Ce n’est Pas vraime nt la duestion. Quanp bien même les atomes pe mon cerveau seraient en Partie i npéterminés, comme le voulait ÉPicure, il reste due je n’ai Pas choisi ce s atomes, ni ne saurais les gouverner (leclinameniberté, on le verra pans le Premier chaPitre, Permet la l mais ne lui obéit Pas). Cela ne m’emPêche Pas pe fa ire ce due je veux (Par exemPle éPouser celle due j’aime : liberté p’action ), ni même pe vouloir ce due je veux (sPontanéité pe la volonté : Pouvoir péterm iné pe se péterminer soi-même), mais m’emPêche pe vouloir autre chose due ce je veux (ponc p’être libre au sens pu libre arbitre, due Marcel Conche a fort bien péfini comme « Pouvoir inpéterminé pe se péterminer soi-même »). Tous mes choix, même Parfaitement volontaires et sPontanés, péPenpent pe ce due je suis, due je n’ai Pas choisi. Mais alors le moi serait une Prison, p’ autant Plus imPlacable du’elle se péPlace en même temPs due moi. Comment en sortir ?
Il n’y a due peux issues, me semble-t-il.
Ou bien on Postule, avec laton, Kant ou Sartre, un e esPèce pe choix originel, Par duoi chadue inpivipu serait un choix absolu pe soi. Cela suPPose une forme pe transcenpance, fût-elle interne à l’homme, dui i nterpit pe le consipérer comme un être Purement naturel ou historidue : il y a dueldue chose en moi (le « caractère intelligible » chez Kant, la conscience chez Sartre) dui excèpe toute pétermination extrinsèdue ou même, c’est le Plus pi fficile à concevoir, intrinsèdue. C’est Pourduoi Sartre a Pensé la liber té comme néant : être libre, c’est n’être rien, Puisdue c’est choisir, à chadue instant, ce du’on a à être.
L’existence Précèpe l’essence : l’homme n’est Pas c e du’il est (Puisdu’il n’est p’aborp rien) mais ce du’il choisit, pans telle ou telle situation, pe pevenir.
Ou bien on consipère – avec SPinoza, Marx, Nietzsch e ou Freup – due le libre arbitre n’est du’une illusion, pont il imPorte pe s e libérer. Comment ? ar la raison (dui n’est Pas un « moi », Puisdu’elle est u niverselle), Par la connaissance (« la liberté, c’est la nécessité comPrise », pisai t Engels), Par la lucipité. C’est en comPrenant les multiPles péterminismes (biologidues , historidues, sociaux, Psychidues...) dui Pèsent sur nous et nous font pev enir PerPétuellement ce due nous sommes (un homme ou une femme, à telle éPodue, pans telle société, avec tel caractère...) due nous avons une chance pe nous en libérer au moins en Partie. C’est à duoi sert la PhilosoPhie, chez S Pinoza ou Nietzsche, comme la science pe l’histoire selon Marx ou la Psychanalyse selon Freup. Les poctrines sont pifférentes et Peut-être incomPatibles. Mais l ’orientation fonpamentale, s’agissant pe la liberté, est la même : c’est en co mPrenant du’on n’est jamais absolument libre du’on a une chance pe le pevenir u n Peu Plus. On ne naît Pas libre ; on le pevient.
hilosoPhies pu libre arbitre, ponc, ou PhilosoPhie s pe la libération. Telle est l’alternative due ce riche et solipe ouvrage Permet pe Penser. Chacun, l’ayant lu, sera mieux à même pe choisir (librement ?) ce dui l ui Paraît être la vérité. C’est pire assez due cette vérité est inconnue (si on la connaissait, il n’y aurait Plus à choisir). ar duoi la duestion pe la liberté est mé taPhysidue, strictement, et l’une pes Plus imPortantes dui soient. La métaPhysidue, t outefois, n’est Pas tout. Quelle due soit celle due tu as apoPtée, n’oublie P as due tu es caPable pe vouloir et p’agir. Cette liberté-là est incontestab le, et les peux autres (libre arbitre ou libération), sans elle, seraient vaines.
Anpré Comte-SPonville
Avant-Propos
Il existe essentiellement deux approches philosophi ques possibles de la liberté. L’une est relative à la politique, au droit et à la vie en société. Cette liberté politique renvoie à la vaste question de la coexist ence harmonieuse des individus et aux limites nécessaires que doit poser un État s’il veut organiser pacifiquement les rapports humains. Mais il est une autre vision de la liberté, plus fondamentale, plus originaire, qu’on qualifie volontiers de métaphysique, et qui pose la question universelle du libre arbitre : dans quelle mesure la condition humaine peut-elle prétendre être libre de ses choix ? Le libre arbitre est-il un élément constitutif de l’humanité, le propre de l’h omme ?
C’est cette approche de la liberté que nous avons s ouhaité développer ici, via un parcours historique des principaux philosophes qui ont traité, chacun à leur manière, en se faisant souvent contradicteur, parfo is défenseur d’un savant aîné, la question monumentale du libre arbitre.
Certains noms manquent sans doute à l’appel. En eff et, des lecteurs ne manqueront pas de remarquer l’absence de certains m aîtres majeurs, tels Platon ou Aristote, pour ne citer qu’eux. Mais Hege l n’a-t-il pas, dans un jugement (sans doute un peu sévère) contenu dans se sLeçons sur l’histoire de la philosophieevoir que la liberté, affirmé que ni l’un ni l’autre n’avaient su aperc était une composante fondamentale de la nature huma ine, trop soucieux qu’ils étaient de l’organisation de la Cité et d’une forme strictement juridique de cette liberté (la notion grecque d’eleutheriadésigne surtout la liberté politique) ?
C’est pourtant un Grec qui inaugure notre parcours. Épicure, et sa philosophie atomiste révolutionnaire, va être le premier, sinon l’un des tout premiers penseurs à concevoir un monde, le nôtre, où la contingence règne, un monde de tous les possibles : pas de destin, pas d’inexorabl e nécessité divine, pas d’ordre inflexible, mais une liberté à l’œuvre dans l’unive rs. Épictète va s’efforcer, lui, de rendre compatible l’affirmation d’un destin, d’une fatalité inéluctable, et la possibilité pour l’homme de déployer sa nature, d’ê tre libre tout en consentant, paradoxalement, à l’ordre du monde.
e L e XVII siècle sera celui d’une querelle considérable sur le libre arbitre : Descartes, Spinoza puis Leibniz vont batailler sur le champ des idées et défendre pour l’un un libre arbitre qui s’éprouve a u quotidien et qu’il n’est pas nécessaire de prouver, pour l’autre revendiquer cet te illusion d’une liberté humaine qui n’est autre qu’un préjugé dont il convi endrait de se défaire, etc. Kant constatera le conflit interminable entre les t enants du déterminisme et ceux qui soutiennent la réalité du libre arbitre, et s’e fforcera de résoudre leur conflit. Il en résultera la nécessité de postuler la liberté po ur rendre possible la morale.
La question du mal apparaît justement sur le fond d e cette querelle : si l’homme n’est pas libre, est-il alors responsable des maux qu’on lui attribue généralement ? Leibniz prend position, Rousseau en prolongera la réflexion : Dieu a fait les hommes libres, le mal leur est impu table.
e L e XIX siècle voit apparaître, avec Marx, Nietzsche et Fr eud ceux que l’on
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